| Auteur | Message | ||
     jml |
L'ÉCHO DES QUESTIONS Quand j'habitais la mer, je rêvais d'être une île. J'y retourne parfois retrouver mes écailles. J'écoute les coquillages traduire à l'eau de pluie le langage du sel. Il y a dans le silence une parole des poissons. Il faut savoir nager pour entendre leur chant. Le soleil qui s'endort sur un lit de nuages se réveille dans l'eau. Le vent lui fait des vagues qui montent qui descendent, qui montent qui descendent. Dans l'eau, ce qui se contredit devient le même, ce qui part, ce qui reste, ce qui bouge, ce qui s'arrête, le bout et l'autre bout. Les plus lourdes montagnes peuvent tenir dans un mot, la ligne d'un dessin, la forme d'une lettre. Tout le sec peut tenir dans un verre, jamais tout le mouillé. Il y a de tout dans l'invisible, l'anonyme et l'obscur. Ce qu'on voit n'est jamais plus qu'un résumé. Le feu est une poignée de cendres. La table n'est jamais une forêt tout entière. Nous tenons en équilibre sur un espace sans bord. Peu importe les réponses, c'est l'écho des questions qui revient nous hanter. 17 juin 2005 | ||
| JM |
"Peu importe les réponses, c'est l'écho des questions qui revient nous hanter"...oui, et j'apprécie l'évocation de cet univers lacustre où l'eau devient la matrice de tous les possibles, où la vérité est frappée d'impermanence - l'eau, allégorie d'un monde sans cesse changeant, impossible à saisir...sans bord et sans limites. |