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jml
| Envoyé vendredi 15 juillet 2005 - 19h54: | |
DANS CHACUN DE NOUS Il y a en chacun de nous un clochard qui quête. Un fil conducteur se dénude et fait des étincelles. Les âmes des chats morts laissent des poils sur les meubles du coeur. Les yeux des loups prennent un regard de proie. Ce sont les mots qui gardent le silence comme on garde un trésor pour le distribuer. Il y a dans chacun de nous un oiseau qui chante. À ma mort, je veux qu'on m'enterre dans les nuages, les nuages qui passent. Je ne verrai qu'une femme si les yeux me reviennent. Je n'entendrai qu'elle à l'oreille du monde. Chaque texte fait partie d'un autre texte plus long. Ce n'est qu'un fil qui dépasse, un battement de pouls dans le bras du fleuve, une couleur dans le blanc qui prédomine un peu, une embossure de silence sous le regard des doigts. Il y a dans chacun de nous une main qui donne, une autre qui reçoit. Entre le poing et la caresse, ce sont les mêmes doigts. Entre la peur et le courage, j'ai choisi la tendresse. Les mots d'amour se fichent des sarcasmes du temps. Malgré la neige qui tombe, une herbe quelque part continue de verdir. Il y a dans chacun de nous un enfant qui pleure, un vieillard qui sourit. La vie entre ses dents branlantes chantonne l'impossible. La plus pauvre des lampes tient tête à l'ombre noire. Les rides finissent toujours par arracher les masques. La route que nous n'avons pas prise commence devant nous. 15 juillet 2005 |
   
Jordy
| Envoyé vendredi 15 juillet 2005 - 23h05: | |
excellent, jean Marc. |
   
aglaé
| Envoyé lundi 18 juillet 2005 - 23h20: | |
Vraiment épatant!cette écriture directe que j'aime tant! Aglaé |
   
Cécile
| Envoyé mardi 19 juillet 2005 - 12h54: | |
Il y a dans chacun de nous tant de choses... Tant d'images, tant de rêves,... Poème optimiste qui aborde des sujets plus sensibles mais avec des pointes d'espoir (la route que nous n'avons pas prise commence devant nous) J'ai été accrochée par "A ma mort, je veux qu'on m'enterre dans les nuages, les nuages qui passent" : belle idée, et la réalité de la vie et la mort est bien contenue ici, de façon double, avec ces nuages qui passent, comme le temps. Bravo Jean Marc |
   
Kel
| Envoyé mardi 19 juillet 2005 - 21h08: | |
Un poème plein où l'humanité pore par chaque parole. Ces mots bienheureux ressemblent à des enfants du paradis, ils nous remplissent d'émotion ; ils viennent combler ce trop vide sec et futile laissé par le plastique dans coeur du sensible. J'aime ! |
   
pour Jml
| Envoyé jeudi 21 juillet 2005 - 21h35: | |
"Entre le poing et la caresse, ce sont les mêmes doigts. Entre la peur et le courage, j'ai choisi la tendresse. " "La vie entre ses dents branlantes chantonne l'impossible. " "La route que nous n'avons pas prise commence devant nous" "Chaque texte fait partie d'un autre texte plus long. Ce n'est qu'un fil qui dépasse, un battement de pouls dans le bras du fleuve, une couleur dans le blanc qui prédomine un peu, une embossure de silence sous le regard des doigts." De quoi méditer ... (Lilas) |
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