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Kel
| Envoyé samedi 16 juillet 2005 - 14h33: | |
J’ai joué au crépuscule du démon désir Comme on frappe en silence la porte de vie Enlacer la colombe sans rire ni soupir Ah ! Né d’impatience, seul, aux creux de mon lit *** A la lune rouquine et au rock sans sommeil Se craquant alors telle la braise d’allumette Vint ce baiser me voici fou d’elle est si belle Mais la nuit nous mord bide et la vie elle en quête Des ‘tites clopes aux quarts d’heures à l’ennui de midi Des bleus gris récoltés aux batailles de paumés Aux instants dérisoires à passer dans le vide De ces bars enfumés où s’évadaient les prés… Hier la vie triomphait et voici tout se pèle Viennent les jours assassins où le port s’enrhume On navigue à la vue et on perd chaque sel Ramené au hasard par grand vent d’amertume Les musiques profondes aux sillons nous gravent Des paroles étreintes à la feuille mourante Où les bateaux voyageurs s’échouent en épaves Dans les ruelles glauques au milieu des passantes L’ange déchu dont les tourbillons se cognent Aux agonies poisons a l’éclat du devin Les automnes attendaient l’hiver et aux pognes De l’ivraie fanée et l’espérance en dessein *** Des rencontres au hasard aux écarts de nos chances - cette illusion d’aimer et y croire comme un sort Internés dans nos corps prisonnier de leurs sens Voix sans issues voie nous conduit-elle à bon port ? Folie d’aimer avec nos béquilles fragiles Nos esprits abîmés et nos tristes sourires Nos paroles étreintes ou nos mots qui s’obligent Douleurs et brisures s’en vont vers à dire Je n’ai pas pu répondre. O pardon Marie Tu t’en es allée sans appel ni mot dire Un signe tomba quand tu quittas la vie Je n’ai pas pu t’aider je n’ai pas su te lire *** Les printemps suicidés les étés déchirés Entre la verte et l’ailée accroché aux cassures Saisons en enfer avec les mots écorchés Les livres tirés entre la terre et l’azur *** Parvenu quelque part l’idéal amoché Si seul soudain avec l’instinct de mon cœur Je vis sous le voile la vie imaginée Découvrant Eloise au destin dame soeur La pensée dessinée a l’eau à la bouche Glissant à son oreille le frou-frou des jeux thème A mes côtés s’offre à mes côtés se touche Et nos gestes palpitent sous les draps au millième Aujourd’hui un printemps est passé par les prés Je pose bisous doux sans affect à son cou Et tous deux candides parmi les plis du lit Nous jouons à nos ailes enfouies dans le nid Aujourd’hui elle est belle son soulier est de vair La merveille qu’espérait mon cœur déshérité Au soleil amoureux et transcendé le mystère Que caresse nos êtres touchés par les fées *** La rivière a coulé des années sous la Seine Je ne l’ai pas oublié et j’espère qu’elle l’entend Dans les nuages du ciel à la vague éolienne J’espère qu’elle écoute murmurer le vent
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Lilas
| Envoyé jeudi 21 juillet 2005 - 22h11: | |
Je préfère cette suite au texte suivant (Brest) . A propos : tu as raison, quand il y a beaucoup à revoir, et selon des avis éclairés concordants, mieux vaut "laisser respirer le poème" . (une jolie expression à plusieurs sens !) Par ailleurs, si tu permets, un conseil : quand une expresssion qui te plaît est "rejetée", attends un moment propice et écoute-la t'inspirer un nouveau poème, voire un "délire", dont elle sera le coeur ou le simple point de départ : tu n'auras plus qu'à cueillir tous les mots nouveaux qu'elle aura semés pour t'éclairer ainsi que tes lecteurs. Amicalement |
Lilas
| Envoyé jeudi 21 juillet 2005 - 22h29: | |
J'ai oublié : laisse "respirer" celui-ci aussi. (Un temps pour chaque poème et tous deux ont les mêmes problèmes et les mêmes "quelque chose" de positif ! ) Que penses-tu de cette petite reprise (d'un passage que j'aime) qui rend les vers plus réguliers ? : il suffit de si peu parfois ... : "Les printemps suicidés les étés déchirés Entre verte et ailée accrochées aux cassures Les saisons en enfer tous ces mots écorchés Tant de livres tirés entre terre et azur" ...
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Kel
| Envoyé jeudi 21 juillet 2005 - 23h39: | |
Bonsoir Lilas, mes "problèmes", comme tu dis, ne se résorbe-beront qu'avec le temps (tout s'en va et, parfois... tout revient) Le temps fait son travail, lui seul est faiseur de langage. Alors je l'attends, latent. Moi-même, je ne suis qu'une passerelle, qu'un pont, quand je parviens à écrire, je ne saisis pas, je laisse passer. Et quand je m'accroche, ça fait des ratés. Mais les ratés eux même sont nécessaires pour laisser au temps le temps de faire son travail et d'arrondir les angles des pierres trop anguleuse, ou pas assez vieilles, ou pas assez malléables... je ne sais pas, je les aurais à l'usure grrrr ;-) Voici la dernière version (merci pour tes suggestions, ça m'aide) : "Au printemps suicidé est été déchiré Entre verte et ailée accroché aux cassures Saisons en enfer avec les mots écorchés Livret en souffrance entre sous terre et azur " |
Kel
| Envoyé jeudi 21 juillet 2005 - 23h57: | |
J'oubliais (quel rustre) Amitiés ! |
capalo
| Envoyé vendredi 22 juillet 2005 - 00h14: | |
Kel! intéressante la proposition de Lilas (même si tu ne la reprends pas ensuite), elle te donne le rythme... |
Kel
| Envoyé vendredi 22 juillet 2005 - 00h25: | |
Oui, oui, j'ai d'ailleurs retenu un vers (entre verte et ailée accroché aux cassures) Mais je ne cherche pas un rythme à tout prix (je cherche la musique des mots, pour tout te dire :-)) |
capalo
| Envoyé vendredi 22 juillet 2005 - 00h30: | |
ok. capalo adore le BEAT ;-) |
Kel
| Envoyé vendredi 22 juillet 2005 - 11h46: | |
Que pensez vous de celui-ci ? "Au printemps suicidé est été déchiré Par la verte et l'ailée accroché aux cassures Saisons enfer menotaient les mots écorchés Livrets en souffrance entre sous terre et azur" |
Kel
| Envoyé vendredi 22 juillet 2005 - 11h58: | |
"Saisons enfer menotes les mots écorchés" (ça faisait 13)
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capalo
| Envoyé vendredi 22 juillet 2005 - 12h42: | |
si tu choisis la forme classique je ne pense pas que tu puisses faire l'économie des règles, de toutes les règles. je n'y connais pas grand chose, deux trucs seulement : " est été" et "Saisons enfer menotaient les mots écorchés", pb de rythme (oui je sais ;), la lecture se trouve heurtée par rapport au vers précédent. place aux pros ;-) |
Kel
| Envoyé vendredi 22 juillet 2005 - 13h03: | |
C'est pour ça que j'avais changé ce vers, capalo. Et je change encore : "Au printemps suicidé est été déchiré Par la verte et l'ailée accroché aux cassures Les saisons enfer mes notes aux mots écorchés Livret en souffrance entre sous terre et azur" (le rythme est là, suivant la façon de lire 6/6) |
Kel
| Envoyé vendredi 22 juillet 2005 - 13h05: | |
(sauf pour le dernier 5/7) |
Kel
| Envoyé vendredi 22 juillet 2005 - 13h06: | |
Et encore, 6/6 aussi. |
Kel
| Envoyé vendredi 22 juillet 2005 - 13h08: | |
Ou plutôt : deux 6/6, puis deux 5/7 |
capalo
| Envoyé vendredi 22 juillet 2005 - 13h08: | |
Kel! te mets pas en rogne, le rythme y est oui mais "Les saisons enfer mes notes aux mots écorchés" ne veut pas dire grand chose. le premier vers avec "est été" non plus... j'arrête. |
Kel
| Envoyé vendredi 22 juillet 2005 - 13h10: | |
Laisse tomber les hémistiches. P'tain, ça se lit tout seul, quand même ! c pas sorcier.. faut chercher, c'est tout. |
capalo
| Envoyé vendredi 22 juillet 2005 - 13h12: | |
me prends pas pour un con, j'ai noté les jeux de mots. le fait est que les phrases sont incorrectes. |
Kel
| Envoyé vendredi 22 juillet 2005 - 13h12: | |
Mais si ça "veut dire", zut ! Réfléchis un peu. |
Kel
| Envoyé vendredi 22 juillet 2005 - 13h14: | |
Ben, dis moi pourquoi ? Pour moi c'est clair comme eau de roche. |
capalo
| Envoyé vendredi 22 juillet 2005 - 13h14: | |
pff, je vois pas l'intérêt de prendre la forme classique alors. c'est bien ce que je dis, tu me prends pour un con. c'est désagréable, moi j'arrête. |
capalo
| Envoyé vendredi 22 juillet 2005 - 13h19: | |
c'est qund même pas sorcier comme tu dis!! syntaxiquement Au printemps suicidé est été déchiré est incorrect. comme Les saisons enfer mes notes aux mots écorchés . si tu veux faire des jeux de mots, les phrases doient au moins être correctes, surtout en forme classique!! c'est plus dur, c'est vrai. |
Kel
| Envoyé vendredi 22 juillet 2005 - 13h27: | |
Mais qui a institué cette règle ? Le bon dieu ? C'est incorrect, en apparence, "syntastiquement" comme tu dis, car la "sainte astique" ne permet pas suffisamment la gymnastique ; alors certes elle vacille, mais l'important, l'essentiel dans les mots, la seule essence qui vaille dans le ciel de l'être, Ludo, c'est la LOGIQUE. |
Kel
| Envoyé vendredi 22 juillet 2005 - 13h30: | |
Mais non, je ne te prends pas pour un con. J'essaye juste de dire pourquoi je ne peux pas écrire autrement. |
capalo
| Envoyé vendredi 22 juillet 2005 - 13h32: | |
fais comme tu veux. c'est délicat de prendre la forme classique et de faire comme on veut ;-) |
Kel
| Envoyé vendredi 22 juillet 2005 - 13h35: | |
"pourquoi je ne peux pas écrire", non pas "autrement" mais "normalement"... Oui, c'est délicat, comme une fleur, une femme ou un enfant. C'est pour cela que ça va prendre du temps ;-) |
capalo
| Envoyé vendredi 22 juillet 2005 - 13h44: | |
explique moi alors pourquoi tu optes pour la forme classique, je comprends pas... |
Kel
| Envoyé vendredi 22 juillet 2005 - 13h53: | |
Mais pourquoi pas ? Peut-être parcequ'elle est la base, qu'elle est ancienne et ne bouge pas, qu'elle est solide. Mais je ne souhaite rien d'autre que bouger en elle, tout en respectant son corps (ses pieds, ses rimes, ses brisures). J'ai besoin d'un moule ancien pour formuler. |
Kel
| Envoyé vendredi 22 juillet 2005 - 13h54: | |
Et puis, je ne vois pas en quoi je ne respecte pas ses règle.
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capalo
| Envoyé vendredi 22 juillet 2005 - 13h58: | |
ok ok, je crois que le mieux est de ne pas intervenir tant que tu cherches encore...désolé de m'être un peu emporté ;-) |
capalo
| Envoyé vendredi 22 juillet 2005 - 14h01: | |
"ne pas intervenir" : je parle pour moi! |
Kel
| Envoyé vendredi 22 juillet 2005 - 14h04: | |
Mais si, t'inquiète, au contraire tes intervention sont bienvenues (ainsi que celles de lilas et jordy) ça me fait réfléchir. |
Kel
| Envoyé vendredi 22 juillet 2005 - 20h28: | |
Au printemps suicidé j'ai été déchiré Par la verte et l'ailée accroché aux cassures Enfer. Des saisons me notèrent un écorché Livret en souffrance entre terre et azur
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attention
| Envoyé samedi 23 juillet 2005 - 00h19: | |
11, le dernier ... |
Kel
| Envoyé dimanche 24 juillet 2005 - 21h15: | |
Merci de votre (ton?) attention. "Livret en souffrance entre la terre et l'azur" |
Rob
| Envoyé dimanche 24 juillet 2005 - 23h47: | |
Je trouve le texte de Kel vachement bien, clinquant et sonore avec souffle et trompette, ça claque et ça clique, un beau truc qui chante vrai. Super. |
Kel
| Envoyé lundi 25 juillet 2005 - 00h14: | |
Merci Rob ! Ca me va droit au coeur, vraiment. Il n'est pas encore fini, ce texte. |