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Gabriela Petrache
| Envoyé lundi 01 août 2005 - 10h11: | |
chaque matin au lever du soleil je secoue la crinière des printemps pour dissiper les silences inquiétudes craintes et doutes fantômes de mes nuits insomniaques et j'embrasse l'encolure des chevaux de plein vent en mordant la bride de l'aube naissante je ne sais plus qui je suis et je crie je crie rappelle-toi femmeeeeee tu n'es pas une sirène chantante tous ces murmures clapotis ruissellements qui dégoulinent et envoûtent se noyent dans ta gorge tu es une jument un cheval de feu qui se nourrit de braise tu n'es qu'un cheval de feu accomplis ton devoir allez-hop va cours vole et te venge quand la journée recommence ne te perds pas dans les eaux d'un regard
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à gabriela LN
| Envoyé lundi 01 août 2005 - 18h36: | |
je le préfèrerais en prose je n'ai pas remarqué les raisons du rythme. mais si on peut m'expliquer je serai ravie j'aime bien cette phrase : "je secoue la crinière des printemps" |
Lorca
| Envoyé lundi 01 août 2005 - 23h41: | |
Ses cuisses glissaient sous moi Comme des poissons surpris, Toute une moitié de feu, Toute une moitié de froid, Cette nuit-là je courus La meilleure des carrières, Sur ma pouliche de nacre, Sans bride et sans étrier.... F.G. Lorca |
jean guy
| Envoyé mardi 02 août 2005 - 15h27: | |
A noter le quasi plagiat de P.Perret dans sa chanson "Blanche" : "... Que ses cuisses fuyaient comme deux truites vives... ...J'ai chevauché ainsi ma plus belle pouliche... xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx "La femme adultère" Romancero Gitan =================== (Traduction Jean Prévot - Gallimard) Je la pris près de la rivière Car je la croyais sans mari Tandis qu'elle était adultère Ce fut la Saint-Jacques la nuit Par rendez-vous et compromis Quand s'éteignirent les lumières Et s'allumèrent les cri-cri Au coin des dernières enceintes Je touchai ses seins endormis Sa poitrine pour moi s'ouvrit Comme des branches de jacinthes Et dans mes oreilles l'empois De ses jupes amidonnées Crissait comme soie arrachée Par douze couteaux à la fois Les cimes d'arbres sans lumière Grandissaient au bord du chemin Et tout un horizon de chiens Aboyait loin de la rivière Quand nous avons franchi les ronces Les épines et les ajoncs Sous elle son chignon s'enfonce Et fait un trou dans le limon Quand ma cravate fût ôtée Elle retira son jupon Puis quand j'ôtai mon ceinturon Quatre corsages d'affilée Ni le nard ni les escargots N'eurent jamais la peau si fine Ni sous la lune les cristaux N'ont de lueur plus cristalline Ses cuisses s'enfuyaient sous moi Comme des truites effrayées L'une moitié toute embrasée L'autre moitié pleine de froid Cette nuit me vit galoper De ma plus belle chevauchée Sur une pouliche nacrée Sans bride et sans étriers Je suis homme et ne peux redire Les choses qu'elle me disait Le clair entendement m'inspire De me montrer fort circonspect Sale de baisers et de sable Du bord de l'eau je la sortis Les iris balançaient leur sabre Contre les brises de la nuit Pour agir en pleine droiture Comme fait un loyal gitan Je lui fis don en la quittant D'un beau grand panier à couture Mais sans vouloir en être épris Parce qu'elle était adultère Et se prétendait sans mari Quand nous allions vers la rivière xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
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Gabriela Petrache
| Envoyé mercredi 03 août 2005 - 10h34: | |
il s'agit d'une traduction du roumain de mon texte sur agonia - http://www.poezie.ro/index.php/poetry/63718/ - la traductrice est lucia sotirova merci.
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Yves
| Envoyé mercredi 03 août 2005 - 22h19: | |
Gabriela n'a copié sur personne. La femme et l'amour comparés à une pouliche l'ont été à plusieurs reprises dans la littérature, y compris dans le texte célèbre de Lorca.. Et s'il y avait eu plagiat des uns ou des autres il leur fallait une grande culture et une fameuse mémoire ! A ma connaissance, la première fois que cette comparaison a été utilisée, c'est dans une chanson traditionnelle de noces de l'Egypte ancienne remontant à trois mille ans avant Jésus Christ, reprise ensuite dans le Cantique des cantiques de la bible et j'ai moi même réutilisé ce texte en le traduisant depuis la version biblique , traduction que je tiens à votre disposition ! Quant au texte de Gabriela, Lucia Sotirova me l'avais envoyé pour que je confirme la correction de sa traduction en français, excellente d'ailleurs, sauf la ponctuation ! Gabriela peut dormir tranquille ou plutôt je lui souhaite de ne pas dormir et de nous envoyer d'autres textes de cette qualité ! Bonne nuit à la pouliche ! |
Yves
| Envoyé mercredi 03 août 2005 - 22h44: | |
Lui : Va, ma pouliche, tu serais digne qu’on t’attelle au char de pharaon. Tous les orfèvres se battraient pour te faire un licol aux pépites d’argent ! (chant 1 du Cantique des cantiques.) Je me souviens aussi dans un poème d'avoir parlé de l'amour en ces termes : ce grand galop dans la plaine des draps. Cécile, j'adore l'odeur de chien mouillé. Ma petite amie de mes 15 ans avait pour se protéger de la pluie une grande cape de bure. Je me collais contre elle sous cette bure les jours de pluie. O délices, cette odeur qu'elle avait de chien mouillé ! Et ce n'était pas...une poule mouillée, la minette, quand elle quittait sa bure !
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à Yves hélène
| Envoyé mercredi 03 août 2005 - 23h10: | |
Yves je me demande si Jean Guy ne parlait pas plutôt de Pierre Perret et voilà que je souris car un souvenir me vient soudainement . Mon père me disait souvent " va cours vole et nous venge!!" et cst qu'il devait être coquin ce monsieur coccinelle !! aller voir sous les bures hé bé!! |
lucia sotirova
| Envoyé jeudi 04 août 2005 - 08h19: | |
Gabi parle de la femme de nos jours qui n'est plus une sirène séductrice, mais elle dois courir comme un cheval et travailler dur pour gagner sa vie - Gabi élève seule son fils - elle parle donc d'elle même... * il y a un film 'Va cours vole et nous venge' - c'est pourquoi j'ai traduit comme ça - très beau titre - c'est, comme le poème-même, un galop a toute allure il ne faut pas traduire ad litteram * la ponctuation ? le texte original est sans point ni virgule - les signes alourdissent les poèmes Yves, merci d'avoir intervenu, tu es un homme à la grande âme cosmopolite ! lucia di sofia http://luciasotirova.hit.bg/
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lucia sotirova
| Envoyé jeudi 04 août 2005 - 08h27: | |
j'ai oublié: j'ai traduit: va cours vole et nous venge mais en roumain elle dit: cherche cours va (cauta alearga du-te) * traduttore tradittore... oui... mais il faut traduire la magie du poème, le rythme, la fluidité, les sonorités - non pas seulement les mots http://luciasotirova.hit.bg/
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Cécile
| Envoyé jeudi 04 août 2005 - 08h35: | |
Bonjour Lucia ce film est-il un film récent ? Il n'y a pas très longtemps au cinéma j'ai vu Va, vis, deviens et ça m'y a fait penser. Un très beau film d'ailleurs sur les juifs d'éthiopie qui ont été conduit en Israel dans les années 80. |
lucia sotirova
| Envoyé jeudi 04 août 2005 - 08h42: | |
bonjour Cécile j'ai vu sur google, par hasard, qu'il y a un film 'Va cours vole et nous venge' - ça me tombait du ciel pour donner au poème son grain de poivre... |
Hélène
| Envoyé jeudi 04 août 2005 - 09h00: | |
j'aime bien " cherche cours va " parfois la traduction plus littérale donne une grande pureté . je possède un recueil de poèmes polonais traduits à la fois par un poète classique et par son épouse polonaise akllez savoir pourquoi souvent dans ce recueil je préfère la traduction de l'épouse. plus libre , plus spontanée. GOLFE AMER Bien découplé , de belle humeur, de haute taille mon beau marin sans peur si fort ! tu m'as pêchée hors de l'abîme de mes larmes, comme du golfe amer, on puise une sirène et seconde version : Il était grand , il était fier, il était beau, et fier, mon matelot moi, je sombrais, j'avais la bouche déjà pleine de l'eau du golfe amer . Il m'a pêchée ainsi qu'on puise une sirène Dans la profonde mer. que préférez vous? si quelqu'un parle le polonais j'ai aussi la version originale |
lucia sotirova
| Envoyé jeudi 04 août 2005 - 09h27: | |
ce sera vraiment intéressant de lire une autre version traduite du poème 'Nechezat de primavara' vous parlez roumain, Hélène, n'est-ce pas? voici l'adresse du texte en roumain http://luciasotirova.hit.bg/index6-5.html je ne le poste pas sur votre forum où les caractères diacritiques roumains seront codifiés, peut-être bonne journée à tous lucia |
à Lucia Hélène
| Envoyé jeudi 04 août 2005 - 09h36: | |
Non malheureusement Lucia . Je m'intéresse à la Roumanie surtout parce que mon gendre est roumain et que nous sommes allés là bas . j'aime souvent la poésie roumaine Notre Alexandrù est musicien sa mère écrit parfois de la poésie ou des nouvelles mais en amateur. Elle a un beau style j'ai remarqué que les roumains sont doués pour les langues . Ou plus courageux que nous ? |
lucia sotirova
| Envoyé jeudi 04 août 2005 - 09h50: | |
la pauvreté nous rend plus inventifs que le diable et avides du savoir... pour accéder à la grande culture du monde il nous faut connaître des langues étrangères... et ainsi de suite... et ainsi de suite... bye |
LN à Lucia
| Envoyé jeudi 04 août 2005 - 10h19: | |
Tu as raison . individuellement ou en groupe ce sont souvent les plus pauvres qui réussissent le mieux la réalisation de leurs rêves avec les années . Ils remplacent l'argent par l'imagination et la passion . En Roumanie oui il y a de la pauvreté mais dans certaines régions , exemple les "Maramures " j'ai découvert beaucoup de courage de progrès de constructions neuves d'amitié et d'échanges. et j'ai beucoup aimé la nourriture qu'on appelle ici " bio " !! chez vous on peut manger beaucoup sans grossir j'étais toute surprise. N'enviez pas trop le progrès trop rapide. Je crois que les vraies valeurs sont votre richesse. je suis désolée de t'avoir déçue pour l'étendue de mes connaissances ! |
Cécileà LN
| Envoyé jeudi 04 août 2005 - 12h02: | |
Moi je préfère la seconde version ! |
lucia sotirova
| Envoyé jeudi 04 août 2005 - 12h55: | |
voici la traduction 'ad litteram' et le texte en roumain sans diacritiques c'est une pâte poétique - à vous de pétrir un poème à votre image et ressemblance je vous jette le gant... amicalement * Gabriela Petrache nechezat de primavara hennissement de printemps - imi scutur primaverile la fiecare descalecat al zorilor je secoue mes printemps à chaque descente de l'aube ma dezbrac de taceri de linisti nelinisti fricile toate j'ôte mes silences inquiétudes et toute crainte naluci ale nedormitelor nopti fantômes de mes nuits sans sommeil imi lipesc fruntea de coamele naravasilor je colle mon front à la crinière des chevaux têtus musc zabala nascutei dimineti je mords la bride du matin naissant nu mai stiu cine ce sunt je ne sais plus qui je suis si strig strig et je crie je crie aminteste-ti souviens-toi femeieeeeee tu nu esti o sirena femmeeeeee tu n'es pas une sirène n-ai fost niciodata ne ne l'es jamais été nu ai stiut invata ispitirea tu n'as pu pas apprendre la séduction nu ale tale sunt cantecele unduite soptite picurate les chansons onduleuses chuchotées dégoulinées ne t'appartienent pas tu esti un cal tu es un cheval un cal de foc un cheval de feu vrei doar o tava cu jaratec la cina tu as besoin d'un plat de braise au dîner esti doar tu n'es un qu'un cal cheval de de foc feu implineste-ti menirea hai accomplis ton devoir allons cauta alearga du-te cherche cours va-t-en incepe o noua zi une nouvelle journée commence nu te ineca acum in amagirea ne te noie pas donc dans le leurre unei priviri d'un regard *
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Yves
| Envoyé vendredi 05 août 2005 - 23h49: | |
Je suis Breton ' celte) de naissance et très méditerranéen d'écriture. Et sans les connaître, je me sens à l'aise dans la langue roumaine, ainsi que dans les dialectes occitans que je ne parle pas mais que je comprends. A circuler parmi les langues proches, on enrichit la sienne et surtout son imagerie. Il faut vite oublier cette histoire de plagiat qui n'est qu'une interprétation. Je ne crois pas que Gabriela était réellement en cause. |
Jean Guy
| Envoyé mardi 09 août 2005 - 16h21: | |
C'est moi qui ai parlé de plagiat et bien entendu je ne pensais pas un instant à Gabriela. C'est le passage cité du poème de Lorca qui m'a incité à en parler à propos d'une chanson de P. Perret. Quant au passage "va cours vole et nous venge", je préfère bien sûr "Cherche cours va-t-en". d'abord parce que je n'ai pas l'impression qu'il y a une notion de vengeance dans le texte original et puis bien sûr parce qu'il fait trop penser au vers célèbre.
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à Jean guy et gabriela LN
| Envoyé mardi 09 août 2005 - 16h58: | |
Moi j'avais très bien compris comme ça. et je partage ton choix Jean Guy pour la traduction et les raisons qui te font la préférer . j'aime aussi d'ailleurs la sonorité de cette phrase " cherche , cours , va t-en " lisez la à haute voix vous verrez c'est très expressif
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lucia sotirova
| Envoyé mardi 09 août 2005 - 18h59: | |
ok, les goûts ne se discutent. en bulgare on dit:'mnogo babi, hilavo dété'= beaucoup de sage-femmes, l'enfant chétif = quand on se met à dix pour faire quelque chose, on gâte le travail. quand je traduis ro-fr, j'ai toujours besoin d'un consultant. je n'ose pas déranger Yves non-stop. je pense traduire encore quelques poèmes de Nichita Stanescu (Nikita)- merci à Cécile de l'avoir mis sur son blog. quant à Gabi, je n'ai plus de ses nouvelles
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