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66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 01.04.2005 au 31.08.2005 » Hennissement de printemps « précédent Suivant »

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Gabriela Petrache
Envoyé lundi 01 août 2005 - 10h11:   

chaque matin au lever du soleil
je secoue la crinière des printemps
pour dissiper les silences inquiétudes craintes et doutes
fantômes de mes nuits insomniaques
et j'embrasse l'encolure des chevaux de plein vent
en mordant la bride de l'aube naissante
je ne sais plus qui je suis
et je crie je crie
rappelle-toi
femmeeeeee tu n'es pas une sirène chantante
tous ces murmures clapotis ruissellements
qui dégoulinent et envoûtent
se noyent dans ta gorge
tu es une jument
un cheval de feu
qui se nourrit de braise
tu n'es
qu'un
cheval
de feu
accomplis ton devoir allez-hop
va cours vole et te venge
quand la journée recommence
ne te perds pas dans les eaux
d'un regard

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à gabriela LN
Envoyé lundi 01 août 2005 - 18h36:   

je le préfèrerais en prose
je n'ai pas remarqué les raisons du rythme.
mais si on peut m'expliquer je serai ravie

j'aime bien cette phrase :

"je secoue la crinière des printemps"
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Lorca
Envoyé lundi 01 août 2005 - 23h41:   

Ses cuisses glissaient sous moi
Comme des poissons surpris,
Toute une moitié de feu,
Toute une moitié de froid,
Cette nuit-là je courus
La meilleure des carrières,
Sur ma pouliche de nacre,
Sans bride et sans étrier....

F.G. Lorca
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jean guy
Envoyé mardi 02 août 2005 - 15h27:   

A noter le quasi plagiat de P.Perret dans sa chanson "Blanche" :

"... Que ses cuisses fuyaient comme deux truites vives...

...J'ai chevauché ainsi ma plus belle pouliche...

xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx


"La femme adultère" Romancero Gitan
===================
(Traduction Jean Prévot - Gallimard)


Je la pris près de la rivière
Car je la croyais sans mari
Tandis qu'elle était adultère
Ce fut la Saint-Jacques la nuit
Par rendez-vous et compromis
Quand s'éteignirent les lumières
Et s'allumèrent les cri-cri
Au coin des dernières enceintes
Je touchai ses seins endormis
Sa poitrine pour moi s'ouvrit
Comme des branches de jacinthes
Et dans mes oreilles l'empois
De ses jupes amidonnées
Crissait comme soie arrachée
Par douze couteaux à la fois
Les cimes d'arbres sans lumière
Grandissaient au bord du chemin
Et tout un horizon de chiens
Aboyait loin de la rivière

Quand nous avons franchi les ronces
Les épines et les ajoncs
Sous elle son chignon s'enfonce
Et fait un trou dans le limon
Quand ma cravate fût ôtée
Elle retira son jupon
Puis quand j'ôtai mon ceinturon
Quatre corsages d'affilée
Ni le nard ni les escargots
N'eurent jamais la peau si fine
Ni sous la lune les cristaux
N'ont de lueur plus cristalline
Ses cuisses s'enfuyaient sous moi
Comme des truites effrayées
L'une moitié toute embrasée
L'autre moitié pleine de froid
Cette nuit me vit galoper
De ma plus belle chevauchée
Sur une pouliche nacrée
Sans bride et sans étriers

Je suis homme et ne peux redire
Les choses qu'elle me disait
Le clair entendement m'inspire
De me montrer fort circonspect
Sale de baisers et de sable
Du bord de l'eau je la sortis
Les iris balançaient leur sabre
Contre les brises de la nuit
Pour agir en pleine droiture
Comme fait un loyal gitan
Je lui fis don en la quittant
D'un beau grand panier à couture
Mais sans vouloir en être épris
Parce qu'elle était adultère
Et se prétendait sans mari
Quand nous allions vers la rivière

xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
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Gabriela Petrache
Envoyé mercredi 03 août 2005 - 10h34:   

il s'agit d'une traduction du roumain de mon texte sur agonia - http://www.poezie.ro/index.php/poetry/63718/ - la traductrice est lucia sotirova
merci.
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Yves
Envoyé mercredi 03 août 2005 - 22h19:   

Gabriela n'a copié sur personne. La femme et l'amour comparés à une pouliche l'ont été à plusieurs reprises dans la littérature, y compris dans le texte célèbre de Lorca.. Et s'il y avait eu plagiat des uns ou des autres il leur fallait une grande culture et une fameuse mémoire ! A ma connaissance, la première fois que cette comparaison a été utilisée, c'est dans une chanson traditionnelle de noces de l'Egypte ancienne remontant à trois mille ans avant Jésus Christ, reprise ensuite dans le Cantique des cantiques de la bible et j'ai moi même réutilisé ce texte en le traduisant depuis la version biblique , traduction que je tiens à votre disposition ! Quant au texte de Gabriela, Lucia Sotirova me l'avais envoyé pour que je confirme la correction de sa traduction en français, excellente d'ailleurs, sauf la ponctuation ! Gabriela peut dormir tranquille ou plutôt je lui souhaite de ne pas dormir et de nous envoyer d'autres textes de cette qualité ! Bonne nuit à la pouliche !
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Yves
Envoyé mercredi 03 août 2005 - 22h44:   

Lui :
Va, ma pouliche,
tu serais digne qu’on t’attelle
au char de pharaon.
Tous les orfèvres se battraient
pour te faire un licol aux pépites d’argent !
(chant 1 du Cantique des cantiques.) Je me souviens aussi dans un poème d'avoir parlé de l'amour en ces termes : ce grand galop dans la plaine des draps.
Cécile, j'adore l'odeur de chien mouillé. Ma petite amie de mes 15 ans avait pour se protéger de la pluie une grande cape de bure. Je me collais contre elle sous cette bure les jours de pluie. O délices, cette odeur qu'elle avait de chien mouillé ! Et ce n'était pas...une poule mouillée, la minette, quand elle quittait sa bure !

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à Yves hélène
Envoyé mercredi 03 août 2005 - 23h10:   

Yves je me demande si Jean Guy ne parlait pas plutôt de Pierre Perret
et voilà que je souris car un souvenir me vient soudainement .
Mon père me disait souvent " va cours vole et nous venge!!"
et cst qu'il devait être coquin ce monsieur coccinelle !!
aller voir sous les bures hé bé!!
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lucia sotirova
Envoyé jeudi 04 août 2005 - 08h19:   

Gabi parle de la femme de nos jours qui n'est plus une sirène séductrice, mais elle dois courir comme un cheval et travailler dur pour gagner sa vie -
Gabi élève seule son fils - elle parle donc d'elle même...
*
il y a un film 'Va cours vole et nous venge' - c'est pourquoi j'ai traduit comme ça - très beau titre - c'est, comme le poème-même, un galop a toute allure
il ne faut pas traduire ad litteram
*
la ponctuation ? le texte original est sans point ni virgule - les signes alourdissent les poèmes :-)
Yves, merci d'avoir intervenu, tu es un homme à la grande âme cosmopolite ! :-)

lucia di sofia


http://luciasotirova.hit.bg/
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lucia sotirova
Envoyé jeudi 04 août 2005 - 08h27:   

j'ai oublié:
j'ai traduit: va cours vole et nous venge
mais en roumain elle dit: cherche cours va (cauta alearga du-te)
*
traduttore tradittore... oui... mais il faut traduire la magie du poème, le rythme, la fluidité, les sonorités - non pas seulement les mots

http://luciasotirova.hit.bg/
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Cécile
Envoyé jeudi 04 août 2005 - 08h35:   

Bonjour Lucia

ce film est-il un film récent ? Il n'y a pas très longtemps au cinéma j'ai vu Va, vis, deviens et ça m'y a fait penser. Un très beau film d'ailleurs sur les juifs d'éthiopie qui ont été conduit en Israel dans les années 80.
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lucia sotirova
Envoyé jeudi 04 août 2005 - 08h42:   

bonjour Cécile

j'ai vu sur google, par hasard, qu'il y a un film 'Va cours vole et nous venge' - ça me tombait du ciel pour donner au poème son grain de poivre...
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Hélène
Envoyé jeudi 04 août 2005 - 09h00:   

j'aime bien " cherche cours va "
parfois la traduction plus littérale donne une grande pureté .
je possède un recueil de poèmes polonais traduits à la fois par un poète classique et par son épouse polonaise
akllez savoir pourquoi souvent dans ce recueil je préfère la traduction de l'épouse. plus libre , plus spontanée.

GOLFE AMER

Bien découplé , de belle humeur, de haute taille
mon beau marin sans peur si fort !
tu m'as pêchée hors de l'abîme de mes larmes,
comme du golfe amer, on puise une sirène

et seconde version :

Il était grand , il était fier, il était beau,
et fier, mon matelot
moi, je sombrais, j'avais la bouche déjà pleine
de l'eau du golfe amer .
Il m'a pêchée ainsi qu'on puise une sirène
Dans la profonde mer.


que préférez vous?
si quelqu'un parle le polonais j'ai aussi la version originale
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lucia sotirova
Envoyé jeudi 04 août 2005 - 09h27:   

ce sera vraiment intéressant de lire une autre version traduite du poème 'Nechezat de primavara'
vous parlez roumain, Hélène, n'est-ce pas?
voici l'adresse du texte en roumain

http://luciasotirova.hit.bg/index6-5.html

je ne le poste pas sur votre forum où les caractères diacritiques roumains seront codifiés, peut-être
bonne journée à tous
lucia
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à Lucia Hélène
Envoyé jeudi 04 août 2005 - 09h36:   

Non malheureusement Lucia . Je m'intéresse à la Roumanie surtout parce que mon gendre est roumain et que nous sommes allés là bas .
j'aime souvent la poésie roumaine
Notre Alexandrù est musicien
sa mère écrit parfois de la poésie ou des nouvelles mais en amateur. Elle a un beau style
j'ai remarqué que les roumains sont doués pour les langues . Ou plus courageux que nous ?
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lucia sotirova
Envoyé jeudi 04 août 2005 - 09h50:   

la pauvreté nous rend plus inventifs que le diable et avides du savoir... pour accéder à la grande culture du monde il nous faut connaître des langues étrangères... et ainsi de suite... et ainsi de suite...
bye
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LN à Lucia
Envoyé jeudi 04 août 2005 - 10h19:   

Tu as raison . individuellement ou en groupe ce sont souvent les plus pauvres qui réussissent le mieux la réalisation de leurs rêves avec les années . Ils remplacent l'argent par l'imagination et la passion .
En Roumanie oui il y a de la pauvreté mais dans certaines régions , exemple les "Maramures " j'ai découvert beaucoup de courage de progrès de constructions neuves d'amitié et d'échanges. et j'ai beucoup aimé la nourriture qu'on appelle ici " bio " !!
chez vous on peut manger beaucoup sans grossir j'étais toute surprise. N'enviez pas trop le progrès trop rapide. Je crois que les vraies valeurs sont votre richesse.
je suis désolée de t'avoir déçue pour l'étendue de mes connaissances !
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Cécileà LN
Envoyé jeudi 04 août 2005 - 12h02:   

Moi je préfère la seconde version !
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lucia sotirova
Envoyé jeudi 04 août 2005 - 12h55:   

voici la traduction 'ad litteram' et le texte en roumain sans diacritiques
c'est une pâte poétique - à vous de pétrir un poème à votre image et ressemblance
je vous jette le gant... :-) amicalement
*

Gabriela Petrache


nechezat de primavara
hennissement de printemps
-

imi scutur primaverile la fiecare descalecat al zorilor
je secoue mes printemps à chaque descente de l'aube

ma dezbrac de taceri de linisti nelinisti fricile toate
j'ôte mes silences inquiétudes et toute crainte

naluci ale nedormitelor nopti
fantômes de mes nuits sans sommeil

imi lipesc fruntea de coamele naravasilor
je colle mon front à la crinière des chevaux têtus

musc zabala nascutei dimineti
je mords la bride du matin naissant

nu mai stiu cine ce sunt
je ne sais plus qui je suis

si strig strig
et je crie je crie

aminteste-ti
souviens-toi

femeieeeeee tu nu esti o sirena
femmeeeeee tu n'es pas une sirène

n-ai fost niciodata
ne ne l'es jamais été

nu ai stiut invata ispitirea
tu n'as pu pas apprendre la séduction

nu ale tale sunt cantecele unduite soptite picurate
les chansons onduleuses chuchotées dégoulinées ne t'appartienent pas

tu esti un cal
tu es un cheval

un cal de foc
un cheval de feu

vrei doar o tava cu jaratec la cina
tu as besoin d'un plat de braise au dîner

esti doar
tu n'es

un
qu'un

cal
cheval

de
de

foc
feu

implineste-ti menirea hai
accomplis ton devoir allons

cauta alearga du-te
cherche cours va-t-en

incepe o noua zi
une nouvelle journée commence

nu te ineca acum in amagirea
ne te noie pas donc dans le leurre

unei priviri
d'un regard
*


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Yves
Envoyé vendredi 05 août 2005 - 23h49:   

Je suis Breton ' celte) de naissance et très méditerranéen d'écriture. Et sans les connaître, je me sens à l'aise dans la langue roumaine, ainsi que dans les dialectes occitans que je ne parle pas mais que je comprends. A circuler parmi les langues proches, on enrichit la sienne et surtout son imagerie. Il faut vite oublier cette histoire de plagiat qui n'est qu'une interprétation. Je ne crois pas que Gabriela était réellement en cause.
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Jean Guy
Envoyé mardi 09 août 2005 - 16h21:   

C'est moi qui ai parlé de plagiat et bien entendu je ne pensais pas un instant à Gabriela. C'est le passage cité du poème de Lorca qui m'a incité à en parler à propos d'une chanson de P. Perret.

Quant au passage "va cours vole et nous venge", je préfère bien sûr "Cherche cours va-t-en". d'abord parce que je n'ai pas l'impression qu'il y a une notion de vengeance dans le texte original et puis bien sûr parce qu'il fait trop penser au vers célèbre.




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à Jean guy et gabriela LN
Envoyé mardi 09 août 2005 - 16h58:   

Moi j'avais très bien compris comme ça.
et je partage ton choix Jean Guy pour la traduction et les raisons qui te font la préférer .
j'aime aussi d'ailleurs la sonorité de cette phrase
" cherche , cours , va t-en " lisez la à haute voix vous verrez c'est très expressif
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lucia sotirova
Envoyé mardi 09 août 2005 - 18h59:   

ok, les goûts ne se discutent. en bulgare on dit:'mnogo babi, hilavo dété'= beaucoup de sage-femmes, l'enfant chétif = quand on se met à dix pour faire quelque chose, on gâte le travail.
quand je traduis ro-fr, j'ai toujours besoin d'un consultant.
je n'ose pas déranger Yves non-stop.
je pense traduire encore quelques poèmes de Nichita Stanescu (Nikita)- merci à Cécile de l'avoir mis sur son blog.

quant à Gabi, je n'ai plus de ses nouvelles

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