On aime plus! (refonte) Log Out | Thèmes | Recherche
Modérateurs | Fiche Personnelle

66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 01.04.2005 au 31.08.2005 » On aime plus! (refonte) « précédent Suivant »

Auteur Message
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Athor
Envoyé lundi 08 août 2005 - 17h03:   



Nous sommes plus de ce monde, nous ne le vivons plus, et c’est le monde qui nous vit… Nous sommes les spectateurs d’un monde qui survit et qui nous survivra, que par une envie de savoir…

Un besoin de connaître où nous allons, juste à nous regarder se regarder...

Juste à nous demander pourquoi, pourquoi, pourquoi…

Nous vivons dans un siècle où les histoires d’amour commencent d’un cellulaire ou bien de nos machines, branchées sur l’inconnu à chercher son étoile…

Où y’a même plus le ciel, où y’a même plus la mer, où y’a même plus de voiles…

L’amour n’est plus qu’un rêve, affalé sur la toile où poussent des folies...

On aime plus… On branche…On se connecte…On se télédécharge…

On se tape des codes… Son Password et son look, un scanner dans la tête, où figure Cassandre webcamée en Roxane…

« On aime plus, on chiffre ! »

Alors que moi je ne suis rien, je ne suis presque rien, même pas de chez vous…

Même pas dans vos livres…

Alors que moi je fais le mur, dans l’almanach de mes rêves

les portes grandes ouvertes à bâtir l’autre monde …

Un monde de lumières qui jamais ne s’arrête

Un monde, loin de ce monde et qui jamais ne se rencontrent…Qui jamais ne se touchent

Un monde et sans les murs…

Un monde, comme on s’écrit ; pour rien et pour personne, avec une illusion qui ne m’appartient plus…

J’écris, avec dans la main droite une tenaille et dans l’autre une rose…

Puisque nous survivons d’une époque jetable, le cœur argilisé dans nos corps d’automates…

J’écris la fleur des compromis, dans l’inutile jardin cultivant nos octets, ces voix criant l’octave

aux sons de nos machines

Aux voiles sans nos actes, à ces vaines pensées, rythmant nos computers …

j’écris pour qu’on me cherche ; moi qui cherche une fille, un jour devenue femme

un chant du chant des autres, larmes contre ses rires…

Ses mots jamais écrits, doucement comme une arme, remplaçant mille peurs…

Je ne cherche rien d’autre, qu’une image sonore, pour maquiller nos murs…

Pour sommeiller longtemps dans le lit de ses phrases…

Puisque l'on aime plus


Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

la roue pliée
Envoyé lundi 08 août 2005 - 18h16:   

Il y a des jours comme ça et on est là
A se demander pour qui, pour quoi, pourquoi.
Alors dans la rue on voit un enfant qui est tombé de son vélo.
Il pleure.
C’est peut-être sa mère qui se penche vers lui et le prend par les épaules.
Mais la roue de son vélo est pliée, elle a pris la forme d’un huit.
L’enfant pleure.
Combien de larmes versées pour une roue pliée en forme de huit.
On n’entend pas ce que lui dit la femme qui s’est penchée.
Le console-t-elle ? le gronde-t-elle ?
Allons savoir !
Il a reçu le vélo pour Noël, un beau vélo gris et bleu avec des vitesses, son rêve, son rêve de gosse.
Son rêve comme une nuit d’été, un beau soleil d’hiver, une promesse tenue.
Et maintenant il pleure.
L’enfant a ramassé son vélo et il s’en va en le traînant à son côté, la roue pliée en forme de huit.
Il y a des jours comme ça qui ressemblent à l’enfance, aux larmes de l’enfance, à une roue pliée en forme de huit.
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

en réponse brève
Envoyé mardi 09 août 2005 - 13h35:   

un jour sais-tu
il ne restera qu'une poignée d'octets
des octets d'amour à jeter en miracle
à des îles de vie qui te ressembleront
perdues
perdues
dans le desert des bombes
dans celui des massacres qui toujours se ressemblent
jamais justes
jamais justifiés
jamais nécessaires
la bombe se nourrit des haines assemblées
la danse des octets sur nos claviers nocturnes
notre temps dédié aux rêves et à l'Amour
pourquoi les désigner c'est moyen de combattre
de nos simples moyens de coeurs attardés
de nos simples moyens de coeurs qui veulent battre
pour toujours réunir, aimer, recommencer

Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

la fourmi
Envoyé mardi 09 août 2005 - 14h14:   

cette" réponse brève" fait un peu frissonner
les remarques sont vraies
je trouve que c'est plutot bien écrit.
il y a rythme qui avec quelques petites corrections serait parfait

Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

suite
Envoyé mardi 09 août 2005 - 19h34:   

"Un monde, comme on s’écrit ; pour rien et pour personne, avec une illusion qui ne m’appartient plus…"

Pour qui, pour quoi , pourquoi écrit-on ? Vastes questions !
Serait-ce pour un autre différent ? ou pour l'autre en nous-même ? ou nous-même dans l'autre ?
Bof ! peu importe ! essayons de l'écrire toutefois dans un style autre !

--------------------"on aime plus" ou "on n'aime plus" ? ------------------------ (Bizarre si c'est un lapsus calami car les autres négations sont bien là il me semble .)

J'aime l'ampleur que prenent le rythme et le propos ici :

..."Un monde, comme on s’écrit ; pour rien et pour personne, avec une illusion qui ne m’appartient plus…

J’écris, avec dans la main droite une tenaille et dans l’autre une rose…

Puisque nous survivons d’une époque jetable, le cœur argilisé dans nos corps d’automates…

J’écris la fleur des compromis, dans l’inutile jardin cultivant nos octets, ces voix criant l’octave

aux sons de nos machines

Aux voiles sans nos actes, à ces vaines pensées, rythmant nos computers …

j’écris pour qu’on me cherche ; moi qui cherche une fille, un jour devenue femme

un chant du chant des autres, larmes contre ses rires…

Ses mots jamais écrits, doucement comme une arme, remplaçant mille peurs…

Je ne cherche rien d’autre, qu’une image sonore, pour maquiller nos murs…

Pour sommeiller longtemps dans le lit de ses phrases…

Puisque l'on n'aime plus "
(lilas)
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

suite
Envoyé mardi 09 août 2005 - 19h35:   

et si l'on écrit pour "changer la vie" ?
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Hélène
Envoyé mardi 09 août 2005 - 20h51:   

et si on écrivait pour se chercher ?
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Écume
Envoyé mardi 09 août 2005 - 21h00:   

"Écrire c'est faire retentir sur la neige chaque pas de l'ange."
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Hélène
Envoyé mardi 09 août 2005 - 21h09:   

Traces sans fin

D'un livre à lire, à corner ses pages nourries de musiques , de joies,de
souffrances, Il veut tenter de naître, rampant en traces noires et souples de
son crayon. Insinuant ses traits vers les cicatrices, les échos,
arrachant un fil de sanguine, gravant sa trace, sa bave d'escargot.
Montrer un chemin possible.
La page regarde ; boit l'errance pour tenter de relier le livre d'heures.
Deux mots, comme une clé trouvée au secret du poème, dans le ruisseau.
ont ouvert le caillou de lune, libéré son filet liquide.
Il s'élance de lettre en lettre , aperçoit enfin une lueur sous la feuille noircie,
la définit comme horizon, la voudrait vierge de poussière.
Il glisse sur un champ de signes saisit enfin l'histoire pour
que le mot "fin" n'ait plus d'importance

Mars 2000
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Athor
Envoyé mardi 09 août 2005 - 22h15:   

Souvent, je pense "merci" mais je ne le dit pas ! Les Ours sont comme ça, que voulez-vous... Donc un grand merci à tous d'être passé lire ce truc et pour vos remarquables contributions...

Y'a juste une question qui me turlupine ! C'est Lilas ou Lyli ?
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

pour tous
Envoyé mercredi 10 août 2005 - 00h53:   

Pour Athor : c'est Lilas. Je ne connais pas Lyli, peut-être parce que je suis encore un peu "pas ancienne" (!)sur le site.

j'ai oublié de dire combien le second poème, La roue pliée, éveille d'échos de grands chagrins purs et simples et abyssaux, probablement en chacun de nous ...

Pour Hélène : "Montrer un chemin possible", apercevoir la lueur sous la feuille noircie, la définir comme horizon ... tout un programme ! .. "pour que le mot fin n'ait plus d'importance" ... Tu as peut-être raison, c'est peut-être pour cela que l'on écrit , souvent ....
Ton poème le dit si bien .

Pour Ecume : Jordy va dire que c'est Sroc !
A mon tour de te dire : "Qui es-tu ?"

lilas
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

jean guy
Envoyé mercredi 10 août 2005 - 11h38:   

Et si l’on écrivait pour ramasser les miettes de vie éparpillées au fil du temps qui passe, des routes parcourues, des lieux, des rencontres et en extraire, alchimie sans doute illusoire, les traces des atomes de bonheur, de souffrance, de malheur que chacune d’elles renferme et tenter, toujours en vain de les « faire parler » comme le chimiste et le physicien veulent faire parler l’atome pour comprendre la molécule.

C’est Lilas qui me fait dire ça suite à sa phrase « …combien …/… La roue pliée, éveille d'échos de grands chagrins purs et simples et abyssaux, probablement en chacun de nous ... »

Et c’est Hélène qui sans le savoir en évoquant sur un autre fil certains lieux m’a provoqué l’écriture de cette Roue pliée qui est une résurgence du passé, de l’enfance, d’une souffrance enfouie. Miette, infime atome de vie mais entièrement vie.

Le texte d’Athor, comme un écho et tout le fil (pourquoi ?) me renvoie une chanson d’A. Leprest « Combien ça coûte »
….
L’avion en bout de piste
Gonflé de survivants
Les mains de la flûtiste
Et l’orgasme du vent
La pluie sur ton imper
Les banquises du sable
Le salaire de mon père
Répandu sur la table
J’aimerais que tout compte
La jonquille et la honte
Et le dernier vaisseau
Qui courre dans mon cerveau
Du bonheur plein ses soutes
Combien ça coûte ?

Combien ça coûte
En fric en frac en troc
En peau de bébé phoque
Combien ça coûte ?
En beurre ou en glaçons
En or ou en chansons
Combien ça coûte ?
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Hélène
Envoyé mercredi 10 août 2005 - 18h16:   

le huit un chemin sans fin qui croise ls souvenirs. le chagrin d'un enfant je me demande bien s'il ne te ressemble pas jean Guy.
tu écris pour retenir la vie sans doute
il est beau ce poème court métrage.
et tout cela coûte seulement quelques souvenirs d'amours
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

des octets
Envoyé jeudi 11 août 2005 - 01h29:   

Que c'est beau, cette première strophe de Leprest...
---------------------------------
(Oui, le hasard d'un fil
des octets ...)

Il fait souffrance
il fait souvenir
il fait beau
sur le forum
il y a la peau sur le clavier
il y a des peurs au bout des doigts
des espérances
contre le monde
tel qu'il est
avec au bout
le silence
il y a des voix
à écouter
avec des larmes derrière les yeux
une folie en bandoulière
la bicyclette cassée
un fantôme d'enfant mort-né
le coeur sous une pierre
un bruit de feuilles sur le pavé
et son odeur mêlée de brume
l'absence
au bout du quai

il y a le coeur en flocons bleus
les chevilles qui dansent
une mère qui tourbillonne
d'odeur de prunes en contredanses
la forêt nue chargée d'oiseaux
la mer les îles dans le ciel
au fond des flaques
et dans les yeux

il y a la voix qui nous cisèle
celle du vent celle des appels
celle qui tonne et qui détonne
celle qui nous tue
la voix ténue
celle qui s'est tue
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

oubli
Envoyé jeudi 11 août 2005 - 01h30:   

j'ai oublié de signer le précédent : Lilas.

Le postage de nouveaux messages est actuellement désactivé dans cette catégorie. Contactez votre modérateur pour plus d'informations.

Thèmes | Depuis hier | La semaine dernière | Vue d'ensemble | Recherche | Aide - Guide | Crédits programme Administration