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Athor
| Envoyé lundi 08 août 2005 - 17h03: | |
Nous sommes plus de ce monde, nous ne le vivons plus, et c’est le monde qui nous vit… Nous sommes les spectateurs d’un monde qui survit et qui nous survivra, que par une envie de savoir… Un besoin de connaître où nous allons, juste à nous regarder se regarder... Juste à nous demander pourquoi, pourquoi, pourquoi… Nous vivons dans un siècle où les histoires d’amour commencent d’un cellulaire ou bien de nos machines, branchées sur l’inconnu à chercher son étoile… Où y’a même plus le ciel, où y’a même plus la mer, où y’a même plus de voiles… L’amour n’est plus qu’un rêve, affalé sur la toile où poussent des folies... On aime plus… On branche…On se connecte…On se télédécharge… On se tape des codes… Son Password et son look, un scanner dans la tête, où figure Cassandre webcamée en Roxane… « On aime plus, on chiffre ! » Alors que moi je ne suis rien, je ne suis presque rien, même pas de chez vous… Même pas dans vos livres… Alors que moi je fais le mur, dans l’almanach de mes rêves les portes grandes ouvertes à bâtir l’autre monde … Un monde de lumières qui jamais ne s’arrête Un monde, loin de ce monde et qui jamais ne se rencontrent…Qui jamais ne se touchent Un monde et sans les murs… Un monde, comme on s’écrit ; pour rien et pour personne, avec une illusion qui ne m’appartient plus… J’écris, avec dans la main droite une tenaille et dans l’autre une rose… Puisque nous survivons d’une époque jetable, le cœur argilisé dans nos corps d’automates… J’écris la fleur des compromis, dans l’inutile jardin cultivant nos octets, ces voix criant l’octave aux sons de nos machines Aux voiles sans nos actes, à ces vaines pensées, rythmant nos computers … j’écris pour qu’on me cherche ; moi qui cherche une fille, un jour devenue femme un chant du chant des autres, larmes contre ses rires… Ses mots jamais écrits, doucement comme une arme, remplaçant mille peurs… Je ne cherche rien d’autre, qu’une image sonore, pour maquiller nos murs… Pour sommeiller longtemps dans le lit de ses phrases… Puisque l'on aime plus
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la roue pliée
| Envoyé lundi 08 août 2005 - 18h16: | |
Il y a des jours comme ça et on est là A se demander pour qui, pour quoi, pourquoi. Alors dans la rue on voit un enfant qui est tombé de son vélo. Il pleure. C’est peut-être sa mère qui se penche vers lui et le prend par les épaules. Mais la roue de son vélo est pliée, elle a pris la forme d’un huit. L’enfant pleure. Combien de larmes versées pour une roue pliée en forme de huit. On n’entend pas ce que lui dit la femme qui s’est penchée. Le console-t-elle ? le gronde-t-elle ? Allons savoir ! Il a reçu le vélo pour Noël, un beau vélo gris et bleu avec des vitesses, son rêve, son rêve de gosse. Son rêve comme une nuit d’été, un beau soleil d’hiver, une promesse tenue. Et maintenant il pleure. L’enfant a ramassé son vélo et il s’en va en le traînant à son côté, la roue pliée en forme de huit. Il y a des jours comme ça qui ressemblent à l’enfance, aux larmes de l’enfance, à une roue pliée en forme de huit.
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en réponse brève
| Envoyé mardi 09 août 2005 - 13h35: | |
un jour sais-tu il ne restera qu'une poignée d'octets des octets d'amour à jeter en miracle à des îles de vie qui te ressembleront perdues perdues dans le desert des bombes dans celui des massacres qui toujours se ressemblent jamais justes jamais justifiés jamais nécessaires la bombe se nourrit des haines assemblées la danse des octets sur nos claviers nocturnes notre temps dédié aux rêves et à l'Amour pourquoi les désigner c'est moyen de combattre de nos simples moyens de coeurs attardés de nos simples moyens de coeurs qui veulent battre pour toujours réunir, aimer, recommencer
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la fourmi
| Envoyé mardi 09 août 2005 - 14h14: | |
cette" réponse brève" fait un peu frissonner les remarques sont vraies je trouve que c'est plutot bien écrit. il y a rythme qui avec quelques petites corrections serait parfait
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suite
| Envoyé mardi 09 août 2005 - 19h34: | |
"Un monde, comme on s’écrit ; pour rien et pour personne, avec une illusion qui ne m’appartient plus…" Pour qui, pour quoi , pourquoi écrit-on ? Vastes questions ! Serait-ce pour un autre différent ? ou pour l'autre en nous-même ? ou nous-même dans l'autre ? Bof ! peu importe ! essayons de l'écrire toutefois dans un style autre ! --------------------"on aime plus" ou "on n'aime plus" ? ------------------------ (Bizarre si c'est un lapsus calami car les autres négations sont bien là il me semble .) J'aime l'ampleur que prenent le rythme et le propos ici : ..."Un monde, comme on s’écrit ; pour rien et pour personne, avec une illusion qui ne m’appartient plus… J’écris, avec dans la main droite une tenaille et dans l’autre une rose… Puisque nous survivons d’une époque jetable, le cœur argilisé dans nos corps d’automates… J’écris la fleur des compromis, dans l’inutile jardin cultivant nos octets, ces voix criant l’octave aux sons de nos machines Aux voiles sans nos actes, à ces vaines pensées, rythmant nos computers … j’écris pour qu’on me cherche ; moi qui cherche une fille, un jour devenue femme un chant du chant des autres, larmes contre ses rires… Ses mots jamais écrits, doucement comme une arme, remplaçant mille peurs… Je ne cherche rien d’autre, qu’une image sonore, pour maquiller nos murs… Pour sommeiller longtemps dans le lit de ses phrases… Puisque l'on n'aime plus " (lilas)
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suite
| Envoyé mardi 09 août 2005 - 19h35: | |
et si l'on écrit pour "changer la vie" ? |
   
Hélène
| Envoyé mardi 09 août 2005 - 20h51: | |
et si on écrivait pour se chercher ? |
   
Écume
| Envoyé mardi 09 août 2005 - 21h00: | |
"Écrire c'est faire retentir sur la neige chaque pas de l'ange." |
   
Hélène
| Envoyé mardi 09 août 2005 - 21h09: | |
Traces sans fin D'un livre à lire, à corner ses pages nourries de musiques , de joies,de souffrances, Il veut tenter de naître, rampant en traces noires et souples de son crayon. Insinuant ses traits vers les cicatrices, les échos, arrachant un fil de sanguine, gravant sa trace, sa bave d'escargot. Montrer un chemin possible. La page regarde ; boit l'errance pour tenter de relier le livre d'heures. Deux mots, comme une clé trouvée au secret du poème, dans le ruisseau. ont ouvert le caillou de lune, libéré son filet liquide. Il s'élance de lettre en lettre , aperçoit enfin une lueur sous la feuille noircie, la définit comme horizon, la voudrait vierge de poussière. Il glisse sur un champ de signes saisit enfin l'histoire pour que le mot "fin" n'ait plus d'importance Mars 2000
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Athor
| Envoyé mardi 09 août 2005 - 22h15: | |
Souvent, je pense "merci" mais je ne le dit pas ! Les Ours sont comme ça, que voulez-vous... Donc un grand merci à tous d'être passé lire ce truc et pour vos remarquables contributions... Y'a juste une question qui me turlupine ! C'est Lilas ou Lyli ? |
   
pour tous
| Envoyé mercredi 10 août 2005 - 00h53: | |
Pour Athor : c'est Lilas. Je ne connais pas Lyli, peut-être parce que je suis encore un peu "pas ancienne" (!)sur le site. j'ai oublié de dire combien le second poème, La roue pliée, éveille d'échos de grands chagrins purs et simples et abyssaux, probablement en chacun de nous ... Pour Hélène : "Montrer un chemin possible", apercevoir la lueur sous la feuille noircie, la définir comme horizon ... tout un programme ! .. "pour que le mot fin n'ait plus d'importance" ... Tu as peut-être raison, c'est peut-être pour cela que l'on écrit , souvent .... Ton poème le dit si bien . Pour Ecume : Jordy va dire que c'est Sroc ! A mon tour de te dire : "Qui es-tu ?" lilas |
   
jean guy
| Envoyé mercredi 10 août 2005 - 11h38: | |
Et si l’on écrivait pour ramasser les miettes de vie éparpillées au fil du temps qui passe, des routes parcourues, des lieux, des rencontres et en extraire, alchimie sans doute illusoire, les traces des atomes de bonheur, de souffrance, de malheur que chacune d’elles renferme et tenter, toujours en vain de les « faire parler » comme le chimiste et le physicien veulent faire parler l’atome pour comprendre la molécule. C’est Lilas qui me fait dire ça suite à sa phrase « …combien …/… La roue pliée, éveille d'échos de grands chagrins purs et simples et abyssaux, probablement en chacun de nous ... » Et c’est Hélène qui sans le savoir en évoquant sur un autre fil certains lieux m’a provoqué l’écriture de cette Roue pliée qui est une résurgence du passé, de l’enfance, d’une souffrance enfouie. Miette, infime atome de vie mais entièrement vie. Le texte d’Athor, comme un écho et tout le fil (pourquoi ?) me renvoie une chanson d’A. Leprest « Combien ça coûte » …. L’avion en bout de piste Gonflé de survivants Les mains de la flûtiste Et l’orgasme du vent La pluie sur ton imper Les banquises du sable Le salaire de mon père Répandu sur la table J’aimerais que tout compte La jonquille et la honte Et le dernier vaisseau Qui courre dans mon cerveau Du bonheur plein ses soutes Combien ça coûte ? Combien ça coûte En fric en frac en troc En peau de bébé phoque Combien ça coûte ? En beurre ou en glaçons En or ou en chansons Combien ça coûte ?
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Hélène
| Envoyé mercredi 10 août 2005 - 18h16: | |
le huit un chemin sans fin qui croise ls souvenirs. le chagrin d'un enfant je me demande bien s'il ne te ressemble pas jean Guy. tu écris pour retenir la vie sans doute il est beau ce poème court métrage. et tout cela coûte seulement quelques souvenirs d'amours |
   
des octets
| Envoyé jeudi 11 août 2005 - 01h29: | |
Que c'est beau, cette première strophe de Leprest... --------------------------------- (Oui, le hasard d'un fil des octets ...) Il fait souffrance il fait souvenir il fait beau sur le forum il y a la peau sur le clavier il y a des peurs au bout des doigts des espérances contre le monde tel qu'il est avec au bout le silence il y a des voix à écouter avec des larmes derrière les yeux une folie en bandoulière la bicyclette cassée un fantôme d'enfant mort-né le coeur sous une pierre un bruit de feuilles sur le pavé et son odeur mêlée de brume l'absence au bout du quai il y a le coeur en flocons bleus les chevilles qui dansent une mère qui tourbillonne d'odeur de prunes en contredanses la forêt nue chargée d'oiseaux la mer les îles dans le ciel au fond des flaques et dans les yeux il y a la voix qui nous cisèle celle du vent celle des appels celle qui tonne et qui détonne celle qui nous tue la voix ténue celle qui s'est tue
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oubli
| Envoyé jeudi 11 août 2005 - 01h30: | |
j'ai oublié de signer le précédent : Lilas. |
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