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Violaine Amalfi
| Envoyé vendredi 12 août 2005 - 13h19: | |
Je me souviens le jour, longue pluie, face brûlée devant le feu, les os glacés, sur les dalles les pieds nus, les grandes salles aux damiers où des femmes passaient, à travers l’ombre lentement, des reflets. Quelques chants de troubadours, le vent sur les mèches fumeuses, baignant les couloirs d’une clarté neigeuse, une lente avalanche de notes, détachées de vielles vermoulues, dans l’espace brisé. Une fugue plus loin que l’on espère pouvoir aller, retirée du monde, hors la vie qu’on voudrait piétiner, attendre qu’elle bouge, se donne, peau effleurée, de toute la main le corps aux frissons s’éprenne. Avant que ne se ferment les portes, se relèvent les ponts, je quitte ma robe de fiction châtelaine, le long de l’escalier, avant le dernier tram, s’éteint l’ultime rampe du théâtre déserté. Ainsi l’âme se replie, lorsque se fendillent, les masques, le plâtre des rues factices, s’étrécit la perspective en trompe l’œil où les navires, fantômes se meuvent, nimbés de l’illusion du voyage.
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Hélène
| Envoyé vendredi 12 août 2005 - 22h15: | |
joli nomViolaine promenade dans un siècle passé ? . un film historique ?
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aar
| Envoyé vendredi 12 août 2005 - 22h42: | |
enfin un poème qui me plait !!!! délicieux ironique original Je me vois Jean Marais et je ramasse le foulard grenat tombé par hasard des épaules blanches de Marina Vlady... Marina qui a des souliers de verre... et dont les yeux sont faits d'un alliage de bleu baltique et de vert amande... et dont les doigts sur le cemballo égrennent une sonate de Frascobaldi... notes codées qui s'envolent de la fenêtre et que je ramassent au pieds du donjon , que je plie et que je mets dans la poche de ma chemise contre la peau .... merci de ce poème Violaine, il ma donné l'occasion d'être moi-même pendant trois minutes
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Jordy
| Envoyé samedi 13 août 2005 - 00h00: | |
Violaine, un grand talent que je ne connaissais pas. |
Rob
| Envoyé samedi 13 août 2005 - 00h04: | |
Un magnifique texte à tiroir, avec du lyrisme. |
Jordy
| Envoyé samedi 13 août 2005 - 00h17: | |
Putain, Rob, on tire toujours en même temps! et pourtant, on ne se concerte pas! |
Rob
| Envoyé samedi 13 août 2005 - 00h42: | |
4" t'as gagné au sprint d'un pneu, j'aurai ma revanche. |
Lilas
| Envoyé samedi 13 août 2005 - 22h55: | |
Mmmm! que j'aime ce poème ... Magistralement tourné , c'est beau ! |
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