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jml
| Envoyé jeudi 21 août 2003 - 17h40: | |
LA CHAIR DU POÈME Je t'écrirai en braille Sur les bleus de mémoire Avec la main des yeux, Du bout des doigts, Du bout des lèvres. J'ouvrirai l'espérance Comme la peau d'un fruit Pour en cueillir le suc. Je serai la colère Si on te fait du mal. Je t'amènerai à l'aube Très loin des barbelés Dans un jardin secret Où meurent les poignards. Je t'amènerai à l'herbe, à la couleur, à l'eau, À la tendresse non à la peur, Aux mamelons, au rire Non au bruit des menottes. Je serai le tonnerre Dans les éclairs de larmes, Le silence des fougères, La douceur des plumes. Je t'amènerai au lit, Aux fesses, aux fraises Non aux fosses communes. Conduis-moi jusqu'à la volupté. Je serai jusqu'à toi La chair du poème Sur les traits du cahier, L'oiseau qui fait son nid Dans la vulve de l'arbre, La rosée qui s'immisce Entre ses cuisses ouvertes, L'abeille dans son miel, Les lignes de la pluie Sur la main qui a soif, La rose dans ton coeur Déployant ses pétales, Le visage de la vie Respirant le soleil. |
   
Mary
| Envoyé vendredi 12 septembre 2003 - 01h27: | |
J’étais tentée depuis trop longtemps…pour résister ! *** Krzysztof Kamil Baczynski * Ecris-moi des lettres Avec l’argent des ruisseaux sur le jaune-argent des cartes des champs Ecris-moi des lettres avec un sifflement montagnard décris-moi, ma chérie, le mal des fleurs dans le nuageux précipice des roches qui pleurent. Sur la montagnarde arrête avec le sang du soleil écris-moi, ma chérie écris là où les pensé du soleil sont les tiennes... *** Arthur Rimbaud Soleil et Chair I Le Soleil, le foyer de tendresse et de vie, Verse l'amour brûlant à la terre ravie, Et, quand on est couché sur la vallée, on sent Que la terre est nubile et déborde de sang ; Que son immense sein, soulevé par une âme, Est d'amour comme Dieu, de chair comme la femme, Et qu'il renferme, gros de sève et de rayons, Le grand fourmillement de tous les embryons ! Et tout croît, et tout monte ! (…) - Une brise d'amour dans la nuit a passé, Et, dans les bois sacrés, dans l'horreur des grands arbres, Majestueusement debout, les sombres Marbres, Les Dieux, au front desquels le Bouvreuil fait son nid, - Les Dieux écoutent l'homme et le Monde infini ! *** Julian Tuwim Verbe et Chair Que le verbe se fasse chair et qu’il habite parmi nous Je nourris mon corps insatiable avec des verbes et des fruits Je les bois telle l’eau fraîche avec les mots, les lèvres, les gorgées Je les inspire comme le beau temps Je les écrase comme les bourgeons, Je les répands en les aromatisant. (…) Non gratuitement avec le chant se rime le sang, non gratuitement détonne la colère Le mot sait quel son il sonne ! Le sang – avec la rage – chante. Notre rage déchire la voûte céleste, fonde les mots en enflammé alliage, et les illuminations qui nous éclairent, Dieu redevient divin, les poètes !
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Hélène (Hélène)
| Envoyé vendredi 12 septembre 2003 - 09h19: | |
Mary, surtout ne résiste jamais à la tentation de nous offrir des poèmes merci
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