La chair du poème Log Out | Thèmes | Recherche
Modérateurs | Fiche Personnelle

66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 01.06.2003 au 30.09.2003 » La chair du poème « précédent Suivant »

Auteur Message
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

jml
Envoyé jeudi 21 août 2003 - 17h40:   

LA CHAIR DU POÈME


Je t'écrirai en braille
Sur les bleus de mémoire
Avec la main des yeux,
Du bout des doigts,
Du bout des lèvres.
J'ouvrirai l'espérance
Comme la peau d'un fruit
Pour en cueillir le suc.

Je serai la colère
Si on te fait du mal.
Je t'amènerai à l'aube
Très loin des barbelés
Dans un jardin secret
Où meurent les poignards.
Je t'amènerai à l'herbe,
à la couleur, à l'eau,
À la tendresse non à la peur,
Aux mamelons, au rire
Non au bruit des menottes.

Je serai le tonnerre
Dans les éclairs de larmes,
Le silence des fougères,
La douceur des plumes.
Je t'amènerai au lit,
Aux fesses, aux fraises
Non aux fosses communes.

Conduis-moi jusqu'à la volupté.
Je serai jusqu'à toi
La chair du poème
Sur les traits du cahier,
L'oiseau qui fait son nid
Dans la vulve de l'arbre,
La rosée qui s'immisce
Entre ses cuisses ouvertes,
L'abeille dans son miel,
Les lignes de la pluie
Sur la main qui a soif,
La rose dans ton coeur
Déployant ses pétales,
Le visage de la vie
Respirant le soleil.
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Mary
Envoyé vendredi 12 septembre 2003 - 01h27:   

J’étais tentée depuis trop longtemps…pour résister !

***

Krzysztof Kamil Baczynski

*
Ecris-moi des lettres
Avec l’argent des ruisseaux sur le jaune-argent
des cartes des champs
Ecris-moi des lettres
avec un sifflement montagnard
décris-moi, ma chérie, le mal des fleurs
dans le nuageux précipice des roches qui pleurent.
Sur la montagnarde arrête
avec le sang du soleil
écris-moi, ma chérie
écris là
où les pensé du soleil sont les tiennes...

***

Arthur Rimbaud


Soleil et Chair
I

Le Soleil, le foyer de tendresse et de vie,
Verse l'amour brûlant à la terre ravie,
Et, quand on est couché sur la vallée, on sent
Que la terre est nubile et déborde de sang ;
Que son immense sein, soulevé par une âme,
Est d'amour comme Dieu, de chair comme la femme,
Et qu'il renferme, gros de sève et de rayons,
Le grand fourmillement de tous les embryons !
Et tout croît, et tout monte !
(…)
- Une brise d'amour dans la nuit a passé,
Et, dans les bois sacrés, dans l'horreur des grands arbres,
Majestueusement debout, les sombres Marbres,
Les Dieux, au front desquels le Bouvreuil fait son nid,

- Les Dieux écoutent l'homme et le Monde infini !

***


Julian Tuwim

Verbe et Chair

Que le verbe se fasse chair
et qu’il habite parmi nous
Je nourris mon corps insatiable
avec des verbes et des fruits
Je les bois telle l’eau fraîche
avec les mots, les lèvres, les gorgées
Je les inspire comme le beau temps
Je les écrase comme les bourgeons,
Je les répands en les aromatisant.
(…)
Non gratuitement avec le chant se rime le sang,
non gratuitement détonne la colère
Le mot sait quel son il sonne !
Le sang – avec la rage – chante.

Notre rage déchire la voûte céleste,
fonde les mots en enflammé alliage,
et les illuminations qui nous éclairent,
Dieu redevient divin, les poètes !


Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Hélène (Hélène)
Envoyé vendredi 12 septembre 2003 - 09h19:   

Mary, surtout ne résiste jamais à la tentation de nous offrir des poèmes

merci

Le postage de nouveaux messages est actuellement désactivé dans cette catégorie. Contactez votre modérateur pour plus d'informations.

Thèmes | Depuis hier | La semaine dernière | Vue d'ensemble | Recherche | Aide - Guide | Crédits programme Administration