| Auteur | Message | ||
     Claire |
"I found my love by the gasworks croft Dreamed a dream by the old canal Kissed my girl by the factory wall Dirty old town, dirty old town." Il y a un chemin derrière le mur de l’usine un soir d’hiver on y passera, marchant sur la ligne brune de terre tassée Entre les herbes qui jamais ne meurent, tassées elles aussi par l’hiver et la pluie de l’après-midi, glacé, finissant. A droite, le haut mur surplombe votre trajet le ciel est si semblable à une main, à un demi-sommeil avec ses glissements de lumière rare du gris moyen il passe insensiblement à l’ardoise les lampes de la ville proche vont bientôt se refléter sur son poids habituel. Vous marchez dans le froid normal, les mains dans les poches. Une sorte de bonheur sans objet coule de vous s’étend sur ces plantes maigres, ces briques descellées et noircies, ce ruban de terre sale, brillante dans les derniers miroitements, c’est une chanson irlandaise qui disait ça. Un soir d’hiver comme il y en a eu tant. Un moment comme on aura du mal à les quitter, dans les derniers jours, dans la dernière chambre blanche avec ses odeurs que rien ne rendra vivables. C’est le joyau d’un soir d’hiver où tout ce qui est beau résiste, à l’intérieur, répond aussi à ce qui monte et vibre, des objets des choses, longs regards. Tout le monde vous dit que vous êtes à des kilomètres c’est vrai si on regarde bien le mur à droite, très haut, et si on se laisse écraser par le ciel qui change du gris au bleu marine et si on VOIT vraiment ses pieds marchant sur le sol et leurs bords un peu tachés de la même boue brune alors on lève la tête et on laisse le cerf volant descendre et brusquement piquer, papier de soie aux couleurs déchirantes, losange comme un soleil couchant absent alors on perçoit ce que serait le monde si on n’était pas toujours séparés si on était enfin adossé | ||
| à Claire |
Claire!! j'aime ton style et tu le sais j'espère que tu viendras souvent "on perçoit ce que serait le monde si on n’était pas toujours séparés " magnifique !! Hélène | ||
| Droits d'auteur |
Dirty Old Town The Pogues I Met my love, by the gas yard wall Dreamed a dream, by the old canal Kissed my girl, by the factory wall Dirty old town, dirty old town Heard a siren from the dock saw a train cut the night on fire smelled the breeze on the smokey wind dirty old town, dirty old town I'm going to make a big sharp ax shining steel tempered in the fire I'll cut you down like an old dead tree dirty old town, dirty old town Clouds are drifting on the street Cats are prowling on their beats Springs a girl on the streets at night dirty old town, dirty old town I Met my love, by the gas yard wall Dreamed a dream, by the old canal Kissed my girl, by the factory wall Dirty old town, dirty old town | ||
| francopolis. |
bonne idée merci. c'était sans doute un oubli. | ||
| Claire |
je pense que les Pogues reprenaient une vieille chanson irlandaise. | ||
| Claire |
je dis ça parce que je l'ai entendue chanter par un irlandais en 1969 (qui n'était pas un des Pogues, of course). | ||
| Claire |
euh et puis merci à Hélène et King Lizard pour leur accueil (quelle malpolie je fais!) et euh, King Lizard, merci de ton enthousiasme, mais es-tu de ces gens qui ont besoin de dénigrer le cadre pour louer le tableau? | ||
| Claire |
ah bon, King Lizard a disparu. Il avait donc raison. "Le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté" (c'est de Guy Béart). Bon ben, bonsoir | ||
| com |
Madame Hélène a le coup de ciseau un peu facile. C'était intéressant le com de King Lizard. | ||
| com |
je ne parle pas du com de ce forum, tout le monde pense la même chose, je parlais du com du texte de Claire | ||
| Droits d'auteur |
l'auteur est Ewan MacColl | ||
| Kel |
Qu'est-ce qu'on a pu blueser sur les pogues... Ah Brest! vieille et sale ville, and kiss. | ||
| à com la fourmi d'ici |
merci com d'avoir mis une adresse . O.K me suis, très mal débrouillée . j'aurais du travailler le post et laisser ce qui était écrit à propos de Claire j'ai péché par étourderie et impulsivité parce que je finis par avoir assez des critiques à propos du calme relatif de ce forum . surtout qu'il en est quantité d'autres ,au moins aussi calmes et polis. Bref, ça m'aurait permis de laisser sa réponsequi sans le post de king perdait son sens Si elle passe et qu'elle se souvienne du passage du post King et de sa réponse elle me fera plaisir de remettre l'échange ici j'avoue que je trouve un peu idiot pour complimenter quelqu'un d'avoir à le comparer à autre chose. une personne est une personne avec ce qui nous a plu en elle pas en comparaison avec autre chose et j'ai beaucoup d'estime pour Claire par ailleurs . Elle le sait Hélène | ||
| Cécile |
Quel style Claire... Je me suis trouvée emportée par le flot de tes mots. La perception de ce qui entoure. de la ville et du ciel... et cet intérieur qui vibre... au plaisir de te relire. Cécile | ||
| flo |
Hélène, je ne suis pas sûre que King Lizard était un vrai anonyme, vu les références citées... Chabrol ( pour la soi-disante hypocrisie bien pensante des interventants du forum) en opposition à tarentino pour la soi-disante vivivifiante vision hors cadre de la création, la prise de risque par un décalage, un humour, une violation du convenu... Moi, ce qui me peine, ( le mot est un peu désuet, mais pourquoi essayer d'éprouver plus d'émotion pour ce qui n'est qu'un lieu d'échange) c'est cette cyclotimique attitude qui consiste à, soudainement et sans crier gare, comparer avec une morgue blessante des écritures, et derrière elle des modes de pensée ou de vie de personnes dont on ne peut, hélas, qu'avoir un a priori.Et par là-même s'abstraire du jeu de ces comparaisons, s'élever au-dessus, par une sorte de droit divin. (dit avec des mots simples, hein, ça manque un peu d'humilité...) L'attaque, au delà d'un système de jugement de valeurs attribué aux textes, s'adressait donc aux personnnes. La personne Claire et la personne JP, ( que j'apprécie toutes deux énormément pour leur écriture, notamment) avaient passé l'examen de valeur de monsieur l'habile reptile contrairement à tous les autres qui sont de sales bourgeois engoncés de certitudes et hypocrites. Mwoui... et quoi que qu'est-ce que ca apporte en plus? Rien. Un malaise. Mais même pas un malaise qui fait bouger les chsoes. Non, le malaise de ne pas correspondre à la vision de la création de quelqu'un et de se le voir reprocher. C'est très désagréable, car un tantinet intolérant, en fait. Maintenant, ta réaction, Hélène, qui pompe ( je le dis gentiment) certains intervenants nouveaux ou anciens, est celle d'une personne qui s'angoisse d'un dérapage incontrolé face à l'inconnu. Comme à mon avis (mais je peux me tromper), King Lizard est aussi inconnu de ce forum que tu peux l'être, lui demander un e-mail ne servira à rien. Au pire, il mettra un mail inventé. Au mieux, il refusera et reviendra sous une autre forme, et sans doute, une autre de ses facettes ( meilleure, inévitablement). L'anonymat est revendiqué par certains (dont moi) pour pouvoir se radicaliser dans une de leur nombreuses personnalités. Ecrivants, ils sont habités par des personnages d'eux très nombreux. certains reflètent leur faconde, certains autres leur talent incontestable, d'autres leur humour et d'autre leur envie de vômir le monde, leur morgue, leur déprime ou leurs certitude d'avoir tout compris et d'être le dernier des mohicans résistant face à ce monde où tout part en eau de boudin ;-) Finalement ces différentes personnalités ne sont pas des mensonges ou des jeux, ce sont des moyens d'être chaque fois un peu eux, mais d'une autre manière. Sans doute parce que c'est extrêmement difficile d'être entièrement soi face à soi et face aux autres, tout cela à tout moment. C'est rare d'être rassemblé et d'être soi-même un témoignage du "vivant". je prône la sérénité et l'humour en toutes circonstances sauf attaque personnelle intolérable. ceux qui l'emportent dans la vie de toute façon, avec le temps, se sont les persévérants dans l'élaboration et non les agités de soubressauts agressifs. les premiers ont toutes les autres armes, dont une critique aiguisée et dont un humour décapant, s'il le veulent. Moi j'interviens peu, en général, mais je désire que ce forum reste ouvert, sinon, il se refermera comme une huitre, creuse, et plus aucun vent léger n'apportera une semaille innatendue. Il s'assèchera. Si le risque à courir est ce genre d'interventions épisodiques, alors, courons-le. personnne n'en moura. * pour Claire, c'est vrai que ce texte a une force peu commune. Il me rappelle des pensées errantes dans mes promenades en solitaire. Il a la douceur des visions de peu et par là même il révèle plus qu'il n'égarre. :-) Flo PS: Hélène, tu peux biffer ceci après lecture, si tu l'estimes nécessaire et que ça encombre le fil de Claire. | ||
| Leezie |
Je ne suis pas l'anonyme (je précise) (et l'autre, c'est tifortou l'adresse? :-)))) ) Claire : il y a beaucoup beaucoup de choses absolument perçantes et belles, des idées surtout, plusieurs très très profondes, au moins trois ou quatre qui font presque mal tellement elles sont vraies j'aime ton écriture mais je n'ai pas l'habitude que tu sois si près de toi-même comme ici (qu'en penses-tu? est seulement ma perception?) sinon je voulais te dire que j'aime la musique de "C’est le joyau d’un soir d’hiver où tout ce qui est beau résiste, à l’intérieur, répond aussi à ce qui monte et vibre, des objets des choses, longs regards. " on peut le répéter, plusieurs fois, c'est vraiment très musical à la fin, pour ceci "alors on perçoit ce que serait le monde si on n’était pas toujours séparés si on était enfin adossé" j'aime aussi c'est très très beau, même avec "si on était enfin adossé" que, moi, je n'aurais sûrement pas mis je me serais arrêtée à "séparés", mais moi je ne suis pas toi et ça n'aurait pas été aussi bien peut-être on dirait du Karl, ta fin, tellement elle touche juste | ||
| à Flo et ...? |
Non Flo je laisse car tu ouvres la possibilité d'une réflexion à tous . merci de ton ouverture d'esprit tu sais pour cette histoire de mail je suis très souple. je parie que certains s'en sont aperçus. mais si je menace parfois c'est justement pour ne pas avoir un jour à en arriver à demander des inscriptions compliquées et un mot de passe et j'essaie de protéger cette , disons .. liberté surveillée " à cause de souvenirs de modération très difficile ailleurs qui je pense sont encore dans un coin poussiéreux de ta mémoire. quand à être petite bourgeoise , si je disais que j'aimerais bien et que j'aurais dans ces conditions un caractère tout différent. Personne ne connait personne et sur le net encore davantage . Merci d'avoir été là . Essaie de revenir chaque fois que tes petits te laissent un peu de loisir. Tu avais été à la source de ce site ses couleurs préservées en sont la trace et personne ne l'oublie parmi nous Hélène | ||
| Oui not' bon maître |
Hi, hi :-) On vous entend d'ici tirer sur vos pipes en faisant des schlpp schlpp et des rhum rhum annonciateurs de l'avis balancé, avisé et patelin qui va remettre le monde en harmonie et en ordre, puis distribuer les tâches sur la grande chaîne de montage. | ||
| Leezie |
J'aurais peut-être séparé, en fait : alors on perçoit ce que serait le monde si on n’était pas toujours séparé | ||
| Cécile |
Une belle idée Leezie... le blanc peut accentuer cette idée de séparation | ||
| Babouche |
Je m'accoutume peu à peu à ce forum, J'aime bien par exemple quand vous intervenez pour dire ce que vous avez ressenti à la lecture d'un texte, c'est un retour on ne peut plus pertinent je pense pour celui qui écrit. Ainsi je trouve la visite de Cécile tout à fait intéressante je la remercie d'ailleurs de son message sur mes brèves de comptoir. Mais je vais quand même vous poser une question: quand vous faites des suggestions quant-au rythme de la poésie ou du choix des mots vous ne craignez pas d'en faire une interprétation? Je crois que c'est quelque chose que je n'oserais pas, je mets toute la valeur d'un texte dans son pouvoir de "pénétration" soit parcequ'il me fait vibrer, soit parce qu'il résonne. Il y a des talents ici! je ne suis pas prête à les discuter! | ||
| Babouche |
Cela dit, (mon message est parti un peu trop vite) L'expérience me semble intéressante, et bien que je ne me sente pas prête à m'y adonner , je suis prête à lire toutes les suggestions que vous voudrez bien faire à mes (pour le moment) fort maigres contributions. ;=) | ||
| Leezie |
oui... vrai, c'est difficile de dire quoi que ce soit. Faut un équilibre entre échange, travail d'atelier, et émotion. Si c'est direct et que les gens parlent vraiment, je trouve que c'est vraiment bien. Le pire, c'est les gnan gnan toujours positifs, les trucs systématiques qui tombent automatiquement dans les trente secondes après le post d'un texte, ou bien (pour moi le plus insupportable) les gens qui te racontent l'histoire que tu as mise dans ton texte; Mais sinon, des réactions et des réflexions, c'est la seule manière de donner une raison d'être à un forum, je crois, même si on prend le risque d'aller trop loin ou d'être complètement à côté de la plaque. | ||
| Cécile |
je partage aussi cet avis... Si nous postons dans un forum c'est parce que quelque part on n'est pas sûr de son texte et qu'on pense qu'il peut y avoir un travail, une réflexion autour. Moi je suis pour ce genre d'échange, même si je n'ose pas toujours le faire... Pourtant c'est comme cela que les uns et les autres peuvent avancer. Babouche, donc, je n'hésiterai pas à te faire des suggestions. j'ai parfois peur de froisser les gens... Ca arrive que certaines personnes se vexent. | ||
| Babouche |
Je suis d'accord avec vous; tout est dans l'équilibre. Quant-à être sûre de son texte, effectivement, qui peut l'être? | ||
| Hlélène |
que pensez-vous des réponses par un autre texte souvent court comme une sorte d'exclamation ou une réponse à ne faire bien entendu qu'en cas d'écho ressenti ou en reprenant un passage ? pas systématiquement | ||
| Babouche |
Je pense que c'est très exactement la meilleure façon de réagir sur un texte! | ||
| Claire |
Merci de vos réactions et de la mise au point concernant "dirty old town". J'ai peu de temps je dirai juste que lorsqu'on écrit un poème, on a une voix intérieure qui lui donne un rythme (et qui parfois change quand on le relit quelques heures après. Par exemple, ce qui avait pu vous sembler lent et méditatif vous paraît soudain haché et saccadé). Le lecteur a lui aussi une voix intérieure quand il le lit, et c'est très intéressant la confrontation des deux. Par ailleurs je remercie l Leezie de ce qu'elle dit, qui est effectivement très intuitif. En ce qui concerne le mot "adossé", je le maintiendrai néanmoins parce qu'il renvoie à ".......kissed my girl by the factory wall", c'est à dire l'image d'un couple adossé à un mur pour un baiser. Les liens entre la scène du poème (une marche solitaire) et cette image renvoient à son sens profond. Sinon, chacun a sûrement intérêt à revenir d'abord sur soi autour de ces questions d'agressivité et de liberté d'expression, mais c'est pareil dans la vie, n'est-ce pas? | ||
| flo |
moi, ce que j'adore dans "adossé" (pardon si je projette mon image mentale hein), c'est l'idée qu'on soutien le mur, le monde avec son dos. Que les deux personnes ne se retrouvent pas dos à dos, mais adossée pour se soutenir mutuellement... j'aime la sensation physique de ce dos contre le mur, le monde, l'autre, qui tranche avec l'abstraction des pensées qui courrent dans el texte. Comme si la chute du texte était son ancrage. Flo | ||
| Claire |
mais c'est exactement la même chose. C'est ça le sens du poème. | ||
| Jean-Marc |
Très bon texte Claire. Jean-Marc | ||
| Claire |
merci |