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Fopoêt
| Envoyé lundi 26 septembre 2005 - 19h03: | |
Je suis la mer quand elle pousse Qu'elle me fait un ciel tout bleu Du vert au blanc plié de mousses Un champ d’étoiles et du bon dieu Je suis la mer quand ça va plus Qu’à l’amertume je m’abonne Quand plus personne n’aime plus Qu'un souvenir me déraisonne A mon visage configurant Mon âme triste mon orpheline Comme au rivage au firmament Une Alpe blanche d’opaline Quand l’aube grise est au jusant Et que la mer dans ses respires… Emporte avec elle d'autres yeux Dans sa rumeur au dernier chant Sa brume dense en barricade Son souffle lent roulé d’un vent Un sang d’écume d’où se farde Un jour qui se lève peu à peu Je suis la vague à peau blanchie. A la limite des écumes. Comme une source mouillée des pluies Du bleu d'un ciel qui se consume. Qui abuse du temps. Qui abuse la mer Quand le temps ne compte plus… Celle qui vient le soir touchant Aux confins sourds noyés de vide Et qui s'en va des airs lassants Une ombre froide tracée de rides Celle qui vient des feux d'hiver Au gré du vent soufflé d'usure D'un chemin creux battu de sangs De son pas lent sur la blessure De vague en vague qui se repousse En vagues vertes de mémoire … Dans ses goémons, roulants, traînants De sable en sable couvert du soir En brasses lentes des courants A vague lente, d'où s'attarde Derrière un rêve... tant d’inconnus A ces visages au dernier sang Quand dame Blême se maquille A ces cahiers jaunis de blancs Qu'un rêve immense s'éparpille là où les cœurs ne sont plus Vaguement triste Vaguement froid Comme la mer au loin s'étire Comme le roc Vaguement moi Sombre à la nuit qu'un ciel retire Et qu'il ne reste que la mer
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Lilas
| Envoyé lundi 26 septembre 2005 - 19h37: | |
Comment dire ... sans fâcher qui je sais ? La source est la même , de profond venue. Mais, peut-être est-ce l'effet des rimes, peut-être celle de la disposition en vers plus réguliers, il me semble qu'il manque à ces mots l'ampleur du rythme qu'ils méritent : celui auquel vous nous avez habitués. Il suffirait de si peu et je l'entends en lisant : disloquer qqs quatrains seulement, peut-être, pour leur rendre l'air du large . |
   
isa
| Envoyé mardi 27 septembre 2005 - 09h11: | |
Je trouve au contraire le rythme un peu alangui tout à fait adapté au thème traité, ressac vaguement irrégulier d'une mer lasse, mais chargée d'infime espoir. Subtil accord du fond et de la forme (et la rime n'est pas un péché, c'est aussi une liberté). |
   
lilas
| Envoyé mardi 27 septembre 2005 - 10h57: | |
Bonjour à tous ! pour commencer la journée, quelques petites réflexions qui ne concernent pas seulement ce fil, et que je vous soumets car , à un moment ou l'autre des échanges, l'on est forcément confronté à des "lectures" différentes des autres, lectures qui peuvent enchanter, décevoir, agacer, stimuler etc. Je crois qu'il est finalement assez difficile de "lâcher un poème dans l'écoute des autres", comme on lâche un enfant dans le monde. C'est pour cette raison que l'on prend des précautions oratoires et que l'on ne dit rien parfois. Des deux côtés. IL arrive à chacun de ne pas reconnaître son enfant dans le regard des autres. IL existe quelque chose qui permet d'accepter cet "autre" enfant : l'amour avec lequel l'autre l'a regardé, et les limites qu'il s'est données. ET tant pis si , au lieu d'un, on se retrouve avec deux ou trois ...mômes ... qui n'en font qu'un ! (;-) Le géniteur a-t-il forcément la meilleure approche de sa progéniture ? IL serait interessant de savoir si certains d'entre vous avez été particulièrement déçus ou heureusement surpris de l'accueil réservé à un de vos textes par rapport à vos attentes, conscientes ou non . Il est vrai que cela est très intime et touche beaucoup à l'affectif... Cela pourrait faire l'objet d'un fil. Je vous embrasse
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à Lilas Hélène
| Envoyé mardi 27 septembre 2005 - 11h08: | |
si on répond à ton interrogation Lilas je copierai assez vite et ouvrirai ce fil . ma réponse à ta question : je trouve amusante parfois , intéressante toujours, l'interprétation donnée à mes textes ça me fait aussi prendre conscience que dans la vie aussi hors poésie il y a des " dialogues de sourds " , des miroirs déformants, des mal-entendus et ici des " mal - lus " l'écho est une rencontre c'est un apprentissage de la patience et de la tolérance et parfois une révélation sur soi-même sur notre propre regard si le texte a voulu décrire quelque chose d'observé , qui est étranger à notre intimité .
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Rob
| Envoyé mardi 27 septembre 2005 - 11h58: | |
Chaque écriveur le sait qu'il a toujours une complaisance infinie avec sa propre production, quand on donne à lire on montre le petit objet fignolé pondu à la fin de quelques moments d'exaltation et comment se dire que l'autre va rester insensible, ce con impavide qui s'acharne à passer à côté, alors on montre les crocs, on se déguise on part en guerre. Nous sommes des foules en exposition permanente et dans la foule le danger est de perdre son voisin de vue, ce n'est pas grave, le voisin a les cheveux gras et manque d'humilité, nous sommes des clowns en attente du déluge. Sur le web on s'invente une société de mots pour exister un peu ailleurs mais si tu ne t'intéresses pas à moi, si tu recules comment veux tu…;0)) On le sait qu'on se cherche partout et "il suffit de pousser la porte, juste un peu".
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Rob
| Envoyé mardi 27 septembre 2005 - 12h05: | |
Quand on est plongé dans l'horreur, je sais de quoi je parle pour l'avoir côtoyée il n'y a pas si longtemps sous des formes diverses, je crois qu'on a plutôt la réaction de se taper la tronche contre les murs, de pleurer ou de hurler que d'écrire. Plus tard, par temps calme on se dit , lamentable, qu'elle était belle cette douleur et alors pourquoi ne pas l'enrubanner avec quelques mots de derrière ses fagots, histoire d'en faire un objet saignant qui aurait la mission de tenter de provoquer une émotion chez le lecteur éventuel. Pareil en sens inverse, par exemple pendant un coup de quiquette particulièrement réussi, sur le moment c'est "rhaaa lovely" et puis on se dit qu'il serait inconvenant de ne pas en faire profiter le voisinage, alors on en fait un petit poème chargé de transmettre ses émotions multiformes. Je ne sais pas si c'est vraiment de l'arnaque, mais c'est quand même utiliser des outils venus de loin pour susciter un intérêt, un rejet et surtout pas l'indifférence. Je ne suis pas dupe, le peintre a ses couleurs, l'écrivailleur ses mots piqués du fond des ages et ce n'est pas infamant, encore faut-il le savoir. Je le sais, ce qui ne m'empêchera jamais de continuer d'écrire des couillonades à longueur de journées, parce que je veux que l'on me trouve beau, bordel, c'est pas gagné. Et puis après décortiquer les textes, le pourquoi du comment, là, je suis largué, j'ai pas la technique, pas le vocabulaire, rien, le néant. honnêtement je n'y comprend rien de rien, je suis dépassé, nul et nu, à tel point que j'envisage de me consacrer désormais au macramé ou à la peinture sur soie. Et vas-y que ça vibre, t-en veux de la douleur ? de la fragilité ? les outils on les use jusqu'à la trame, on les aiguise encore, tu vas m'aimer, ordure ? Le principe principal c'est le doute, pas sur l'écriture mais sur les raisons d'écrire. Va savoir. Tout ça pour dire que je ne sais rien sur rien mais que je le dirai quand même.
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à Rob
| Envoyé mardi 27 septembre 2005 - 12h47: | |
pour moi au départ c'etait uniquement un exutoire un dialogue avec moi même je ne montrais rien je mettais même souvent à la corbeille il a fallu que je tombe malade pour découvrir le minitel , Rosnay et ... dissonances (:-)) , à peu près en même temps une annonce dans un journal j'ai envoyé deux textes à un concours j'ai eu un prix ça m'a fait connaître quelques personnes qui aimaient parler poésie . personne ne s'y intéresse dans ma famille je passe souvent pour la doudingue de service. ensuite il y a eu internet , poésie Fr, Nath qui est venue me chercher pour EV qui commençait . Tu connais la suite c'est seulement en septembre de cette année que je viens de créer mon blog (;-))) avec texts et photos et un peu pub pour francopolis je crois que j'écris des textes comme d'autres font du tricot ou de la broderie. C'est vrai que je suis très lucide, trop, et c'est pas toujours drôle mais faire semblant, rêver un peu , ça distrait quand on n'a plus à aller au boulot. voilà.
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flo
| Envoyé mardi 27 septembre 2005 - 12h51: | |
Rob, bravo pour cette intervention. C'est extrêmement juste, je me retrouve beaucoup dans ce sentiment. ;-) On est bien peu de choses... mais on aime le faire savoir aussi.. ;-) |
   
Axel
| Envoyé mardi 27 septembre 2005 - 13h44: | |
je trouve que ces vers manquent parfois de souplesse et de légèreté, ce qui fait que je me suis un peu ennuyé en cours de route et j'avoue avoir du me forcer à continuer la lecture. |
   
Rob
| Envoyé mardi 27 septembre 2005 - 13h49: | |
C'est quoi l'adresse de ton "blog", Hélène ? Sois pas timide. |
   
Babouche
| Envoyé mardi 27 septembre 2005 - 14h21: | |
Pourquoi écrit-on ? Pour soi, forcément. Comme un moyen d’expression, de communication. Ne vous arrive-il pas de relire dans vos textes autre chose que ce que vous y aviez mis ? On peut se découvrir dans sa propre relecture. Mais alors la poésie serait égoïste ? Pas seulement. Posons-nous la question suivante : Pourquoi aimer lire la poésie des autres, est-ce pour regarder leur nombril ? Bien sûr que non ! c’est parce que ça résonne. Parfois seulement par le beau qu’elle produit, ou bien encore pour le petit voyage des mots qui transportent. Parfois pour trouver dans les mots des autres ce que l’on ne sait pas encore même si c’est déjà là. Parfois juste pour le sourire. Alors mettre ses propres textes en pâture dans le champ visuel du lecteur, c’est aussi espérer un peu réussir un partage ou chacun y trouverait du sien. L’homme est bâti de mots Ecrire et lire pour se finir
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isa
| Envoyé mardi 27 septembre 2005 - 16h40: | |
Ben, pour se finir, j'suis pas pressée. Mais pour le reste, je suis assez d'accord. Si c'est pas pour un pont éphémère par-dessus l'extérieur et le temps, un partage d'un rien d'humanité perdu dans tant d'espace, ça n'a guère de sens. Et puis, je crois que la question du pourquoi écrire, le doute sur la raison de le faire, n'est pas intéressante du tout, il n'y a rien à en tirer, à mon avis, sauf du repli. Le doute sur la manière de le faire, et sur la chose à dire, ça c'est consistant. |
   
Kel
| Envoyé mardi 27 septembre 2005 - 16h58: | |
"Le doute sur la manière de le faire, et sur la chose à dire, ça c'est consistant." voilà quelque chose qui me résonne au nombril ;-) |
   
Kel
| Envoyé mardi 27 septembre 2005 - 17h06: | |
..aux nombreux "il" ? |
   
isa
| Envoyé mardi 27 septembre 2005 - 17h23: | |
aux nombreuses îles :-) |
   
Kel
| Envoyé mardi 27 septembre 2005 - 17h33: | |
oui, les îles se sentent moins seules quand un poème résonne en elles :-) |
   
ali
| Envoyé mardi 27 septembre 2005 - 17h52: | |
De vielles clés pour d'antiques portes,les serrures ont changé de maison rien ne reste sauf des seuils mornes ouverts au pavé,qui de silence s'échappe des piètons ces porteurs des lourds pans de l'air..chaque seuil a ses propres pas m'avait un jour papa dit..hi hi.. |
   
A la volée
| Envoyé mardi 27 septembre 2005 - 18h37: | |
hum, hum, Non pas que je doute que la manière d'écrire et surtout la chose à dire ne soient essentielles, mais de là à dire que la question de savoir pourquoi écrire n'est pas intéressante, Kel et Lilas, il va falloir argumenter... Ali, j'entends tes portes grincer et tes serrures bailler Je vois les seuils usés de pas perdus. Mais les oiseaux n'ont pas de murs... Parfois c'est vrai ils se jettent sur une baie mais c'est parce qu'elle est vitrée. Ecrire pour ouvrir les fenêtres Babouche |
   
Kel
| Envoyé mardi 27 septembre 2005 - 20h10: | |
C'est un besoin C'est une envie C'est un intinct De manger D'embrasser De créer Les fenêtres sont ouvertes ! Aux oiseaux... envolez nous Nous sommes nus ! |
   
ali
| Envoyé mardi 27 septembre 2005 - 21h32: | |
J'écris parce que j'aime voir les mots faire bcp de choses à ma place! |
   
isa
| Envoyé mardi 27 septembre 2005 - 21h52: | |
Moi c'est Isa, Babouche, pas Lilas. "Pourquoi" confond 2 sens en français, warum et wozu en allemand, la cause et le but. C'est l'auto-analyse de la cause que je trouve inintéressante. Par contre, "pour ouvrir les fenêtres" c'est un but, consistant. |
   
Kel
| Envoyé mardi 27 septembre 2005 - 21h56: | |
Ouiiiiiii (pinson qui s'exclame) |
   
Fopoêt
| Envoyé mardi 27 septembre 2005 - 23h47: | |
Ah des secrets ! Tous ces secrets qui n’en sont pas. Cette compilation du soi et du verbe paraître, qui rôde dans la tête jusqu’au bout des crayons. Seul le sens du beau s’échange Il n’y a pas d’emprunts ? L’emprunt n’est plus l’emprunt ! Il est des solitudes contre la solitude, des phrases de relève. Il est l’incertitude remaniée d’œuvre en oeuvre. Du rêve inachevé. Qu’un Acte poétique ! Un acte sans les actes, qui donne bonne mine au Maître designer de l’indéfinissable, misant sur l’esthétique. Combien est-il aisé de se parler de soi, de faire parler les choses, de se trouver des causes… Des peines, pour la rime…. Et même des raisons, qui n’en sont pas vraiment. Comme dire sans trahir, ce que ces autres, « ces pauvres sots ! » ne savent pas décrire. Comment se contenter, de leurs balbutiements, de leurs désécritures. Comment faute de mieux se satisfaire, sans dire ses secrets. Comment survivre, dites-le-moi, sans cette poésie et qu’importe son nom…
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yb
| Envoyé dimanche 02 octobre 2005 - 11h09: | |
On croit que l’on choisit sa route singulière Mais on est du radeau dont toujours la mer joue Le plus souvent en rade ou bien sous vent debout On n’est que de la chiourme et vogue la galère De la vie vers le port de la mort à son bout Je ne sais où je vais le temps me mord aux fesses L’implacable destin n’a rien de surprenant Et même si je veux que ce soit autrement Je ne fais jamais rien qu’attendre la caresse De la fatale faux. Je l’ attends et pourtant Entre naître et mourir je crois à une étoile Celle qui me guidera vers mon paradis Sans papier ni crayon ni poème à refaire Et par un beau matin de l’espoir plein mes voiles Refermant le frigo je partirai d’ici Car bon sang de bonsoir je ne suis pas sur terre Pour décompter les jours où je n’ai rien à faire Qu’écrire à mots perdus les mêmes conneries. . |
   
aglaé
| Envoyé dimanche 02 octobre 2005 - 11h58: | |
"Refermant le frigo je partirai d’ici " J'adore ce petit coup de culot! Aglaé
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BY ;-
| Envoyé dimanche 02 octobre 2005 - 13h02: | |
YB n'est tu pas le fopoët, |
   
yb
| Envoyé dimanche 02 octobre 2005 - 20h35: | |
bah non... puisque je suis YB je ne suis pas un autre ! |
   
l'autre moi
| Envoyé dimanche 02 octobre 2005 - 20h43: | |
Rimbaud a bien dit " je est un autre "(;-))) |
   
isa
| Envoyé dimanche 02 octobre 2005 - 22h44: | |
Voui, comme Aglaé je trouve beaucoup de charme à la variation de ton introduite par ce détail trivial, et une très belle cohérence à l'ensemble, qui fait qu'on reconnaît y derrière son x. |
   
Biscole
| Envoyé lundi 03 octobre 2005 - 10h34: | |
YB c'est J.B, voilà et l'autre en haut c'est J.G, celui du milieu c'est J.M juste avant J.R, c'est simple............... |
   
alpha hébété
| Envoyé lundi 03 octobre 2005 - 11h11: | |
JR !! celui du feuilleton amerloques? sinon on connait jean Barbé le marin et Jacques Gourvennec le plombier et toi biscole t'es biscoteaux ou la bricole?
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Lilas
| Envoyé mardi 11 octobre 2005 - 21h34: | |
Merci à tous pour les réponses. Je vous ai lus, sans pouvoir répondre et je vais essayer de rattraper ces jours de silence. (non que ce soit nécessaire, mais parce que je vous aime beaucoup.Chut, il ne faut pas le dire ! ) |
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