Censure et Internet Log Out | Thèmes | Recherche
Modérateurs | Fiche Personnelle

66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 01.09.2005 au 28.02.2006 » Censure et Internet « précédent Suivant »

Auteur Message
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Bachy Pierre
Envoyé jeudi 13 octobre 2005 - 11h53:   

Au vu de ce qui se passe actuellement en Chine, je me permets de vous livrer une réflexion sur la censure.
C'est un peu long...!
Cordialement à tous

Internet est l'un des vecteurs les plus solides de la liberté. Il offre la vérité à ceux qui veulent la voir et l'entendre. On ne s'étonnera donc pas que certains gouvernements et organismes craignent Internet et sa capacité à faire connaître la vérité.
Le terme "liberté d'expression" est souvent utilisé pour qualifier un aspect clé des sociétés démocratiques : la libre communication et tout particulièrement la transparence des gouvernements. Mais la liberté d'expression ne constitue que la moitié de l'équation : il est également essentiel que les citoyens puissent disposer du droit à entendre et à voir librement. De nombreux gouvernements sont intervenus dans ce dernier domaine pour tenter d'interdire aux citoyens l'accès à des informations qu'ils préféreraient dérober à leurs regards. En fait, l'équation est complexe et comporte bien plus d'éléments que parler et écouter ou écrire et lire. Internet ressemble à une feuille de papier, inconsciente de ce qu'on écrit sur elle. De même, Internet est oublieux ; il livre information et désinformation avec la même facilité. Ainsi, il peut servir d'intermédiaire dans la fourniture de données erronées. Pire, celles-ci peuvent être propagées, par ignorance plutôt que par malice. On est surpris par la fréquence à laquelle on reçoit des avertissements paniqués dans sa boîte de courrier électronique, transmis par quelque ami qui aurait dû être mieux informé, selon lesquels les services postaux vont bientôt faire payer les messages électroniques ou que Microsoft facturera chaque copie envoyée d'un message donné. Ce sont immanquablement des canulars mais les lecteurs sont trop paresseux ou peut-être trop idiots pour prendre le temps de vérifier l'information avant de la relayer (hoax).
Malgré la grande promesse qu'il constitue, Internet n'est pas en lui-même une garantie de libre circulation des informations. De nombreux gouvernements cherchent à limiter l'accès de leurs citoyens à l'information.
Dans certains cas, les motivations sont compréhensibles et même louables. On ne voit pas ce que peut apporter la pornographie mettant en scène des enfants, par exemple. Mais ceux d'entre nous qui vivent dans une société libre savent, pour l'avoir de nombreuses fois entendu, que la censure est une pente savonneuse et doit être abordée avec les plus grandes précautions. Même dans les pires cas de contenus abusifs, il faut rester vigilant. Par exemple, on est en présence d'une grave menace lorsque les gouvernements tentent d'étendre leur juridiction au-delà de leurs frontières nationales. Il arrive souvent que des fournisseurs d'accès Internet reçoivent de la part des tribunaux d'un pays X l'ordre d'éliminer certains contenus de serveurs dans un pays Y. Une telle manœuvre extraterritoriale entraîne un imbroglio juridique semé de pièges dans lequel aucune personne normalement constituée ne devrait avoir envie de se retrouver.
Pour emprunter une phrase au monde du capital-risque, les citoyens libres doivent faire preuve de " diligence raisonnable pour s'assurer que leur gouvernement ne cache pas de censure politique derrière une façade morale putative." On se rappelle la tentative d'un certain gouvernement de fermer des milliers de cybercafés sous prétexte que l'un d'entre eux avait enfreint la loi de protection contre les incendies et que, par conséquent, tous les autres pouvaient être dangereux.
L'usage efficace d'Internet implique de nombreuses responsabilités. Les citoyens doivent faire leur possible pour se préserver de la censure d'Etat à des fins politiques. Parallèlement, ils ont pour mission d'essayer de différencier les renseignements fiables et utiles des informations de mauvaise qualité et doivent par conséquent jeter un regard critique sur ce qu'ils voient et entendent. Cette responsabilité ne se limite pas à Internet, elle concerne tous les médias. De plus, confrontés à la désinformation, les citoyens attentifs se doivent d'attirer l'attention sur le problème, voire de fournir des informations correctes pour faire échec à celles qui ne le sont pas. Ils doivent en outre être conscients du fait que toutes les informations pertinentes ne sont pas en ligne et que, pour un examen approfondi, il convient d'examiner des documents issus de sources autres qu'Internet. Imaginez les problèmes juridiques inextricables auxquels seraient confrontés les médecins s'ils ne devaient se fier qu'à des informations trouvées sur Internet pour poser un diagnostic et administrer un traitement à leurs patients. Aucun logiciel de filtrage ne peut distinguer la vérité de la fiction. Aucune "puce antiviolence" cognitive ne peut séparer le bon grain de l'ivraie. Le seul outil à appliquer est la pensée critique. Cet aphorisme s'applique tant à Internet qu'aux autres modes de communication. Peut-être le Réseau nous force-t-il à comprendre cela plus clairement que les autres médias. La juxtaposition brute de contenus utiles et inutiles force la réflexion. On doit réfléchir en profondeur à ce qu'on voit et entend. On doit évaluer et sélectionner les guides.
En ce XXIe siècle, ère de l'information, les internautes sont investis de responsabilités importantes. Ils doivent se préserver contre une censure abusive et lutter contre la désinformation. Ils ont un rôle à assumer dans l'usage judicieux d'Internet, ainsi que de tous les services et outils d'information à venir. La libre circulation de l'information a un prix et les internautes responsables doivent le supporter ensemble.
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Kel
Envoyé jeudi 13 octobre 2005 - 12h15:   

Hugh ! C'est très bien dit, Pierre.
Juste un petit point, il me semble que l'intention de rendre les mails payants n'est pas une fabulation (en tous cas, je l'ai lu dans le journal). Espérons qu'elle n'a plus cour.
Autre point, la LEN (Loi sur l'économie Numérique ; http://www.odebi.org/lalenpourlesnuls.pdf) donne les outils juridiques, en France, pour accroître la répression sur le net.
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Bachy Pierre
Envoyé vendredi 14 octobre 2005 - 07h11:   

Oui...
La LEN n'existe pas encore en Belgique ! Dommage
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Kel
Envoyé vendredi 14 octobre 2005 - 13h21:   

Pourquoi dommage ?
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

philippe Bray
Envoyé vendredi 14 octobre 2005 - 14h33:   

Ce qui me paraît évident, c'est que normalement, le net devrait responsabiliser pour apprendre à dicerner.
En effet, chacun est devant son ordinateur et chcun à le droit de s'exprrimer en toute interactivité.

Personnelement, je me porte beaucoup mieux depuis que je n'ai plus de poste de télévision.

LEN a été envisagé suite à un comportement d'un certain public, au sujet de téléchargements illégaux.
C'est dommage que ce public ciblée n'est pas été informé du comportement à adopter sur le net, car s'il avait été, cette loi fameuse du LEN n'aurait pas envisagé.

La communication avec le net est un outil revolutionnaire technologique qui s'est démocratisé, il ne reste plus qu'à faire en soi-même sa propre révolution pour occuper son temps autrement.

Amicalement,

Philippe




Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Bachy Pierre
Envoyé jeudi 20 octobre 2005 - 08h44:   

<<<chcun>>>

D'où le succès des Blogs...non ?

Le postage de nouveaux messages est actuellement désactivé dans cette catégorie. Contactez votre modérateur pour plus d'informations.

Thèmes | Depuis hier | La semaine dernière | Vue d'ensemble | Recherche | Aide - Guide | Crédits programme Administration