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66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 01.09.2005 au 28.02.2006 » Desseins d'enfant « précédent Suivant »

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jml
Envoyé samedi 22 octobre 2005 - 01h44:   

DESSEINS D’ENFANT




Les bras des arbres cherchent à étreindre le soleil. Les nôtres trop souvent cherchent à éteindre la vie. Je n’ai pas honte d’être naïf. Je remplace les chiffres par des fétus de paille. Un jour, nous ferons de l’énergie avec la lenteur des tortues. Nous n’irons pas vite mais plus loin. Nous parlerons aux pierres avec des pieds plus doux. Nous parlerons aux murs sans leur tirer l’oreille. Le vol des oiseaux nous prendra sur le pouce. Les araignées tisseront de grands toits de rosée. Nous leur donnerons les mots. Elles nous prêterons l’antenne. Nous compterons le temps sur l’écorce des arbres.

Sur les i, nous mettrons un dé à la place d’un point, des oiseaux sur la barre des t. Nous mettrons les parenthèses à l’envers pour en faire des hamacs. Les petits Poucet partageront leurs miettes avec l’horizon. Nous trinquerons au soleil avec les verres de nos lunettes. Nous prendrons des trains sans rail, des entrains sans raison. Nous ferons dérailler le train-train quotidien. Nous serons des couleurs dans les desseins d’enfant. Nous secouerons les puces dans les ordinateurs et la fourrure du temps.

Chaque bourgeon, chaque pierre, chaque étoile traverse la fenêtre et s’imprime sur l’œil. On fait brûler des ombres au milieu de la neige. Tous les mots qu’on entend cherchent l’âme des choses. Je ne suis plus vraiment de l’aventure humaine. Mes pieds de vers dépassent dans leurs chaussettes trouées. La tuque des idées refoule au lavage de cerveau. La laine est trop petite pour les mailles qui rêvent. Rien ne peut rien mais l’enfance peut tout. L’arc-en-ciel survit dans le prisme des pleurs.

Nous mettrons sur les o la chair de la voix, des cheveux roses aux a qui traînent sur les murs. J’ai brisé tous les freins. Je ne croirai jamais à l’inertie des pierres. L’écho du premier pas trace déjà la route.

21 octobre 2005


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Pant
Envoyé samedi 22 octobre 2005 - 12h34:   

subtilement esthétique :-) j'aime l'agencement du style :-)

chaque bourgeon de la carcasse
chaque horizon sur l'oeil
et les matins au ciel
sur l'aube naissante
la montagne de glace au reveil
chaque bourgeon et mes mots tes mots qui les classent

j'ecris toujours quand tu menaces
le paysage comme dans un nuage de gala
elle entre aussi par la porte
la belle Galatée agitant les cheveux
brune blonde ne sachant qu'elle beauté runique orner
et les oiseaux là chantent tous réunis
sur un fil long comme une vie
fragile à l'éternité.

P2005-live
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pour JML lilas
Envoyé samedi 22 octobre 2005 - 12h43:   

Encore un magnifique poème : je salue à nouveau ton talent, Poète ! Je te remercie pour la lumière que tu jettes à pleines brassées et je continue, même dans le silence, à y dorer mes feuilles.
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Christiane
Envoyé dimanche 23 octobre 2005 - 02h39:   

Moi, je crois à "l'amitié des chose inertes" comme Jacques Bertin.

Je vous salue JML

Christiane

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