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66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 01.09.2005 au 28.02.2006 » A Toi (3) « précédent Suivant »

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Valérie.
Envoyé samedi 29 octobre 2005 - 19h36:   

Ecoute enfant, écoute les oiseaux et ce doux chant de mésange qui ruisselle de toi, juste de ce corps en bouton d'or qui gaine ton coeur aux courbes séraphiques. Tends la main vers cette flaque de rêve et coule toi en elle. Non, ne pleure pas, écoute le silence, bois une gorgée de cette veine dorée, ne fuis pas ce parfum si paisible, éteins cette souffrance de ton souffle de vie, souffle d'envie. En-vie d'être, ne fuis pas dans tes paysages si tristes, tes mousses sont trop humides; une goutte se détache du ciel sombre de tes yeux, petite perle opaline qui roule sur ta joue bleutée.
J'aurais tellement aimé déposer un éclat de rire sur la crête du vent taquin, un fragment de joie sur un rayon de lune rêveur. J'aurais voulu que des bulles irisées se déposent sur mon enfance. J'aurais aimé que les orties cueillies sur les sentes escarpées soient fourrées du miel des abeilles. J'aurais aimé m'allonger dans l'herbe et en sentir son odeur verte et tendre. Une odeur agreste, aussi douce qu'une aile de papillon qui viendrait velouter ma joue fraîche et en effacer les larmes. Une fleur de caresse qui viendrait sourire sur la soie de ma peau, une risée d'amour qui chasserait toutes ces ombres en guenilles éternuées par les cauchemars.

J'aurais......Et si.....Je voudrais redessiner mon enfance avec le crayon de la tendresse, juste une envie de douceur dans l'horreur tue, de sucre sur la veine du coeur..La veine de l'horreur qui palpite en-corps de haine. Mais de haine envers ce moi qui ose exister en-corps rougi de honte. C'est la honte qui me farde les lèvres de rouge, c'est la main ouverte et le chagrin qui me farde la chair de bleu, c'est le vide qui lui donne ce teint blanc et pour le coeur, la haine a choisi le noir des angoisses. J'ai le corps caméléon. Mais attention au vert, vert moisi d'enfer, attention!!
Si je tenais un si dans le creux de mes mains, juste une petite note d'espoir rosé qui viendrait emperler la chair du silence, je redessinerais mon corps et l'enduirais des larmes de l'Aurore. Avec des si je pourrais peut-être changer le cours des choses et leurs contours ocrés pourrait peut-être gémir de promesses. Mais j'ose espérer à ce bonheur là; quelquefois quand l'angoisse quitte mes yeux noircis d'effroi, mon coeur balbutie d'émeraude, il ose espérer.
Car enfin, si je tenais le sablier dans le creux vif de mes paumes, je pourrais peut-être ôter le sable de ma peine ? Peut-être pourrais-je m'aimer ? Si j'étais Dieu je pourrais peut-être effacer les bleus qui m'enlierrent la poitrine ?
M'enrouler dans l'écharpe du vent et sentir les odeurs de la terre, le parfum des pluies mauves, celui des fleurs ? Peut-être ?
Mais toi qui m'as brisée que deviens-tu ?
Je me souviens d'une enfant qui aimait courir dans sa robe bleue, car c'était un bleu d'iris fraîchement éclos, pas ce bleu d'ecchymoses qui est devenu mien.C'était un bleu aux courbes du soleil qui jouait sur la jupe des vagues, un bleu aux veines fragiles du bonheur. Je veux me rappeler ces souvenirs là, je veux encore entendre le rire de cette enfant se balancer sur la cime des cyprès. Je souhaiterais tant que ses éclats de rire si candides encore se plantent au coeur de la pendule. J'aimerais tant y croire. Je ferme les yeux pour chasser les orages et voir ses rêves blonds gambader et quelquefois un rayon d'espoir vient éclairer ces moments là. Quelquefois, une odeur d'églantine ambrée de ton écho vient me consoler. C'est encore là que je puis m'absenter. Dans ce pays là tout est vert. Les gens ont des regards pailletés de tendresse, les mains sont des caresses sur les plaies refermées. J'ose encore penser que ce monde là existe, j'ose en-corps panser à toi qui es partie trop tôt un matin rougi de septembre et dont la main si douce embrassait ma tristesse. A tes mains sèches et ridées qui savaient se faire si douces, toi que j'aimais tant. Et j'entends l'espoir se poser sur la portée du vent.
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mohand
Envoyé dimanche 30 octobre 2005 - 00h28:   

Superbes images. texte bien ecrit Merci et amitiés
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Valérie.
Envoyé dimanche 30 octobre 2005 - 00h31:   

Merci.
Amicalement.
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mohand
Envoyé dimanche 30 octobre 2005 - 00h55:   

c'est un plaisir que de lire ce genre de texte harmonieux et optimiste merci valérie

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