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66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 01.09.2005 au 28.02.2006 » Boomerang le possible s’écrit en lettres minuscules « précédent Suivant »

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Jean-Marc
Envoyé lundi 31 octobre 2005 - 15h00:   

Jusqu’à la coupole une jetée de livres s’élève
festonnée de blanc

les pages tournées par le vent
les mains avides de clarté

En colonnes de verre
le jour s’abat comme une chute de reins

Etiolé
l’espoir se disperse aux quatre points cardinaux
de la table
usée par les passages du temps
le froid
et son dégradé bleu



******



Tout le corps
dilaté
dans l’espace circulaire

l’eau gonfle
se précipite vers les essuie-glaces

enfle la trachée
martelée de tambours

ma chevelure suspendue
à l’hémisphère droit

Indomptable
la coccinelle poursuit sa route

le moteur rotatif
bourdonne comme un frelon

Malgré les bornes de la route nationale
nèfles et névés grêlent les flancs montagneux
rousseurs laiteuses

On respire
les blonds parages
l’odeur de la tortue verte

et le hérisson hante encore
les bas-côtés.



*****



Tête penchée
marionnette emportée par la brise
suspendue au vide

au gué de la fuite
j’ai perdu mes lunettes
pour mieux étreindre la mandragore
et le trèfle

dans la luzerne j’ai modelé golems
et palais fantastiques
que les fourmis n’ont pu assaillir
sauvage fleuve rouge
ouvrières sans scrupules
pour le rêve

mon troupeau d’évidence

J’ai bu ma soif
éreinté le ciel avec mon lasso
mustang en partance
vers l’ouest
hors les frontières

Une mesa
pour étendre mon corps
à bascule

J’ai tant visité les canyons
cirés par le sable

le vent entre dans mes narines
découpées par l’air
qui vibre de la présence du corbeau
et des oiseaux-tonnerre

enfin un pacte de sang
voué à la terre.



*****


Immense toile d’araignée posée
sur le monde

la nuit halète
parmi les congères

souffle glacé
un rêve se déplie
à la commissure des lèvres

Quitte ou double
la chance tourne à la faveur de demain

boomerang
le possible s’écrit en lettres minuscules

Quai de gare
mon escale

après cinq tours en autobus

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Jean-Marc
Envoyé lundi 31 octobre 2005 - 20h15:   

LA SUITE



Aux lèvres des faubourgs
poussent les embarcadères en flammes

et mes écobuages sanglants

Hors limites
la langue fouille
lave léonine
comme un orfroi

L’appel
cloche enkystée
éveille tous les muscles pyromanes
de la cornée
accoudée à l’horizon

Mes entrailles s’oxydent

quand la lune retrousse les moustaches du tigre
en aigrette



*****



Enclave des vitriers
j’ai traversé la galerie du jeu de paumes
grange à stupeur

Barbe bleue est entré par la fenêtre
pour dévaliser la chambre forte

Ses yeux
toupie errante
accrochent une ombre
religieuse à cornette
que sa main dégrafe en silence

la robe tombe comme une herse profonde
peau affolée par la morsure

au soufflet des soupirs
les nébuleuses
et la forge abrasive

La nuit éclot en archipels noirs




*****



J’ai remisé le saxifrage

mes révolutions souterraines
en lignes de force
à pic

En perdition
un mannequin au chemisier à fleurs
ses jambes
s’offrent à la coulée du soleil
comme un héliotrope

Dans les cordes tu plonges
et ton cœur s’aventure au déclin des astres


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