| Auteur | Message | ||
     jml |
Il faut combien d'années d'école à un enfant pour apprendre à mentir ? Si on écoutait ceux qui nous disent comment écrire, il n'y aurait plus personne derrière l'écriture mais une unique page remplie des mêmes effacements. Il arrive que les poètes tordent la langue et renient la grammaire, ils ne renient jamais les mots. Ils les aiment, non pas comme des bibelots mais des êtres vivants. | ||
| Éric Dejaeger |
Deux questions, jml... Penses-tu vraiment que ce soit l'école qui apprenne à un enfant à mentir ? Qui nous a dit comment écrire ? Ceux qui travaillent dans les écoles ? Les vrais poètes "tordent la langue et renient la grammaire, ils ne renient jamais les mots. Ils les aiment, non pas comme des bibelots mais des êtres vivants." Ils peuvent aussi chauffer à blanc les idées, autant qu'un romancier, un nouvelliste, un conteur ou un philosophe. Mais que dire de ceux qui se croient crwoâ crwoâ poètes et n'ont qu'un ego ou un nombril à offrir, voire imposer, en lecture ? On ne se déclare pas Rimbaud ou Baudelaire parce qu'on a écrit trois vers ! Avant d'essayer d'écrire un poème, il n'est pas inutile d'avoir lu une centaine d'auteurs, de Villon à Bukowski. Au minimum. Eux seuls peuvent nous apprendre à écrire un poème. Éric Dejaeger - Non-poète de garde ce week-end. | ||
| jml |
l'école justement nous désapprend à lire. on y lit pour entrer dans un moule, celui dont a besoin le capital pour se perpétuer. je ne me crois pas plus poète qu'un autre, quand je dis je c'est tous. | ||
| Leezie |
"je ne me crois pas plus poète qu'un autre, quand je dis je c'est tous." hmmm je trouve que ton argument est difficile à accepter, tes poèmes contiennent des éléments qui semblent provenir d'un contexte si personnel, que je ne suis pas convaincue par ton "quand je dis je c'est tous" je n'arrive pas à m'identifier, par exemple, à tes mots, jamais, j'aime beaucoup tes poèmes, mais il ne m'est jamais venu à l'idée de penser que tu pouvais parler pour tous, étant donné que ce que tu dis paraît très très lointain de ma propre expérience par exemple, je vais toujours écouter ceux qui me disent comment écrire, même si je ne fais pas ce qu'ils disent. Je vais être à l'écoute. Le partage de leur expérience m'est précieux. Je ne trouve pas non plus que l'école apprenne plus à mentir que la télé ou les forums littéraires je ne trouve pas qu'un arbre suffise à définir le monde.. plus qu'une source ou le regard d'un autre je ne trouve pas du tout que le temps soit un mâle dans l'espace femelle, c'est un symbole qui m'est très étranger je ne suis pas en train de critiquer ce que tu dis, pas du tout, simplement je reçois les mots que tu dis essentiellement comme TA vision du monde, personnelle, que quelque chose qui m'est étranger et différent. Dans ce contexte, je peux comprendre, que certains n'"adhèrent" pas forcément à tes "je" répétés qui peuvent faire parfois figure d'injonctions comme s'il fallait absolument voir le monde de cette manière ce qui n'est pas le cas, évidemment... chacun le voit à sa manière | ||
| ali |
j'ai l'impression que le ton aphoristique des textes de Jml rend,des fois, la tâche un peu difficile à son "je"..mais si on tient compte du socle "fabulatoire"où JmL aime faire de ses choses et de ses mots d'authentiques personnages,on s'aperçoit que c'est un"je"qui prend des distances avec son"discours",un "je"/jeu qui nous fait découvrir d'autres genres de relations possibles entre les mots..ce n'est ni narcissique ni romantique,ce sont des images et des histoiresqui se passent hors du "je",qu'onpourrait prendre pour témoin..en terme de sport le "je" jmlien est un spectateur ,ce n'est pas un joueur..merci | ||
| jml |
merci ali. il arrive parfois qu'un auteur touche un lecteur comme le je touche le tu ou le nous touche le vous. les électrons libres font quand même partie d'un tout. | ||
| Leezie |
ah oui , Ali, intéressant comme piste celle des aphorismes, faut que je réfléchisse quand même pas encore convaincue, simplement par mes réactions internes perso, par ce que tu dis que le "je" prendrait des distances avec son discours. Je ne le sens pas du tout, en tout cas. | ||
| ali |
ce qui peut nous indiquer aussi ces distances Leezie c'est le degré de frèquence du "comme" comparatif où y a deux "je",un pour la première image réelle ou imaginée ,en l'occurence le je "objectif si j'ose dire et l'autre "je" le subjectif qui reste plus ouvert sur de l'imagerie même insolente.. le "je " de Jml ce n'est pas non plus celui d'un débutant,je crois pas que l'auteur se stimule de son propre"je" .. et bcp de poètes font usage du"tu" pour parler de leur"je",comme bcp utilisent le "on" pour ne dire que leurs propres vérités..ou le je en "il" de schizophrénie.. |