Auteur |
Message |
   
aar
| Envoyé mardi 02 septembre 2003 - 19h41: | |
Ce poème est très connu en Pologne. Ce n'est pas étonnant,il parle d'un sujet banal et quotidien, la mort. La nôtre. Celle qui nous demande toute une vie pour d'entrainement pour lui régler son sort. Mais d'une perspective tout à fait surprenante !!! **** Mourir. Il ne faut pas faire ça à un chat. Pauvre chat, que peut-il faire dans un appartement vide ? Grimper aux murs ? Se frotter contre les meubles ? Ici rien n’a changé et pourtant rien n’est pareil. Rien n’a été déplacé et pourtant rien n’est en place. Et le soir, pas de lampe allumée. Des bruits de pas dans l’escalier mais pas les bons. Une main met du poisson dans l’assiette mais ce n’est pas la bonne main. Quelque chose ne commence pas à l’heure habituelle, quelque chose ne se passe pas comme cela devrait. Quelqu’un était là depuis toujours et soudain disparait s’obstinant à rester disparu. On a fureté dans les armoires fouillé les étagères soulevé le tapis au cas où... On a même mis les papiers pèle-mèle sur le bureau (ce qui est strictement interdit) Que faire maintenant ? Dormir et attendre. Attendre qu’il revienne qu’il se montre s’il ose Et lui donner une bonne leçon. On ne traite pas un chat comme ça. On s’avancera vers lui l’air détaché, un brin hautain en faisant semblant de ne pas le voir on marchera très lentement sans se presser et surtout pas un bond, pas un ronron du moins au début. *** WS
|
   
jml
| Envoyé mercredi 03 septembre 2003 - 03h45: | |
j'aimerais avoir de l'information sur ce poète. son chat.. euh son chant m'intéresse. merci pour ces deux poèmes. |
   
aar
| Envoyé mercredi 03 septembre 2003 - 10h14: | |
Wislawa Szymborska est polonaise, née en 1924. Elle a peu écrit (environ 300 poèmes publiés) mais jamais pour ne rien dire. De cette poignée de poèmes, elle a eu le prix Nobel de littérature en 1996. Du Nobel je m'en fous, mais c'est ce qui a permis de la faire connaître. Personnellement, Neruda et Szymborska sont les deux poètes qui m'ont marqué le plus. J'ai encore quelques traducs d'elle. Et puis il faudra bien que je fasse un petit article un jour sur elle, pour Francopolis merci de ton interêt Jml |
   
Mary
| Envoyé mercredi 03 septembre 2003 - 10h47: | |
Une autre traduction directe du polonais : Un chat dans un appartement vide Mourir - on ne fait pas ça à un chat. Que va faire maintenant, le chat dans un appartement vide ? Grimper aux murs ? Se frotter entre les meubles ? Rien n'a, semble-t-il changé, et pourtant tout a changé Rien n'a été déplacé, et pourtant tout est déplacé Et même, le soir la lampe ne s’éclaire plus. On entend des pas dans les escaliers, mais ce ne sont pas les bons. Et la main qui met du poisson dans l'assiette n'est pas celle qui le mettait avant. Ici quelque chose ne commence plus à son heure habituelle Quelque chose ne s'accomplit plus comme cela devrait. Quelqu'un était là et y était toujours puis, soudain, il a disparu et s'obstine à ne plus être du tout. On a fouillé toutes les armoires. Parcouru tous les rayons. On s'est faufilé sous le tapis, au cas où pour vérifier On a même bravé les interdits et éparpillé les papiers ! Que faire de plus ? Dormir et attendre. Mais qu'il revienne seulement, qu'il se montre On lui fera comprendre qu’on ne fait pas ça à un chat. on avancera vers lui comme si on ne voulait pas, lentement sur ses pattes boudeuses. et surtout pas de bonds, ni de miaulement… au débout.
|
   
flo
| Envoyé mercredi 03 septembre 2003 - 13h58: | |
C'est très instructif et amusant de lire vos deux versions. Ce que j'en retiens, c'ets que la tonalité générale du poème est la même, même si phonétiquement il y a des aprtis pris de aprt et d'autre, on sent une constante. Sinon, c'est un texte qui change le point de vue sur les chsoes grave de la vie. Par un biais léger elle aborder quelque chsoe d'extrêmement grave et ne fait ressortir la profondeur, la nature humaine. Une histoire entière se dessine derrière ce petit texte. bernaar, cela est-il courant comme style chez elle, de déplacer le point de vue ainsi? t'embrasse d'ici à chez toi, flo
|
   
Aglaé
| Envoyé mercredi 03 septembre 2003 - 15h04: | |
On en reprendrait bien un petit peu...les autres poèmes sont-ils traduits et trouvables? Celui-là est inoubliable... |
   
Mary
| Envoyé mercredi 03 septembre 2003 - 16h36: | |
Je ne sais quelles gens / Wislawa Szymborska ; trad. P. Kaminski. -Paris : Fayard, 1997 18.6 EUR Disponible Dans la veine ironique et aphoristique de "De la mort sans exagérer", cet ouvrage est composé d'un choix d'une soixantaine de poésies puisées dans divers recueils polonais, parus entre 1962 et 1993, auxquelles s'ajoutent quelques inédits, ainsi que le texte du discours prononcé le 7 décembre 1996, à Stockholm, lors de la cérémonie de remise du prix Nobel. De la mort sans exagérer / Wislawa Szymborska ; trad. Piotr Kaminski. -Paris : Fayard, 1996. -132 p. 16.8 EUR Disponible Prix Nobel de littérature 1996, Wislawa Szymborska doit une grande partie de sa popularité en Pologne à la simplicité de son écriture. Elle excelle à décrire sur un ton ludique, teinté d'ironie légère, scènes quotidiennes et anecdotes qui tiennent lieu de début de réflexion sur le monde. Dans le fleuve d'Héraclite / Wislawa Szymborska ; trad. Christophe Jezewski, Isabelle Macor-Filarska. -Beuvry (Pas-de-Calais) : Maison de la poésie Nord-Pas-de-Calais, 1995. -258 p. Texte en polonais et trad. française en regard. 10.67 EUR Disponible
|
   
Aglaé
| Envoyé mercredi 03 septembre 2003 - 18h47: | |
Merci Mary Reste à susciter l'occasion d'un cadeau, mais c'est un jeu auquel je ne suis pas trop maladroite... |
   
jml
| Envoyé jeudi 04 septembre 2003 - 00h36: | |
merci beaucoup. j'aimerais bien lire ces traductions. bien d'accord pour Néruda. il y aussi le poète québécois Gaston Miron mort il y a quelques années. il vient d'être publié en poche chez galimmard. L'Homme rapaillé. c'est un poète dans la lignée de Néruda et Césaire. |
   
Hélène (Hélène)
| Envoyé samedi 06 septembre 2003 - 15h02: | |
à Aglaë: Quelqu'un m'a offert le recueil en version bilingue " de la mort sans exagérer " de Wislava Szymborska . Choix et traduction Piotr Kaminski Librairie Arthème Fayard pour la traduction française. à tout hasard je note l'ISBN: 83-08-02726-1 peut être sur Alapage ou sur Amazon ou même à la FNAC ou chez Decitre, je ne suis pas allée voir. voici une réflexion extraite de la postface de Marian Stala: " les poèmes de Wistawa Szimborska N'ont ni réponses simples ni consolations faciles . Ces vers ont par contre quelque chose de bien plus essentiel . Il y a des questions qu'il faudrait bien... qu'il faut bien répéter si on veut mieux comprendre le monde non-évident de ce déclin du XXe siècle ." Moi aussi j'aime beaucoup cette poésie . et c'est Aaron qui me l'avait fait découvrir il y a pas mal de temps. Je me suis beaucoup amusée à comparer les quelques traductions que j'ai d'Aaron avec ce livre. amitiés Hélène
|
   
Hélène (Hélène)
| Envoyé samedi 06 septembre 2003 - 15h04: | |
Oh pardon je n'avais pas vu lme mail;précédent la poésie que j'aime me rend très étourdie !!
|
|