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66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 01.09.2005 au 28.02.2006 » Les mots nus « précédent Suivant »

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jml
Envoyé mercredi 23 novembre 2005 - 23h16:   

LES MOTS NUS


Les mots qui nous tendent la main sont ceux que nous taisons. Si tu touches ma peau, je les mettrai à nu. J’enlèverai la poussière. La mer se transforme en caresse sur les hanches de l’île. Le feu ronronne. Le chant brûle dans ma gorge. Les cailloux jappent. Les pois roux sur ta peau nourrissent mes images. I can speak english if you want. L’amour se parle dans toutes les langues, en oiseaux, en écorces, en nuages. Il est 4 heures du matin et je rêve de toi. J’ai réglé mon cœur sur le tien. Il tient l’espérance en éveil et le désir au chaud.

Au milieu de la nuit, je m’éveille pour toi. Je t’envoie par e-mail du miel d’absolu pour sucrer ta tisane, un peignoir de caresses pour remplacer ta couette. Nous dansons sous les rubans du rêve, les confettis, les fleurs. Nous mangeons des bleuets sur des ripailles de papier, des cipailles du Lac. Je plonge dans ta bouche comme une pluie d’amour. Je tremble comme un tremble quand nous sommes ensemble, toutes les feuilles à l’envers. Il y a des grains de joie partout sur le tapis, des miettes de mots, des virgules de bonheur. Les parenthèses dansent au bout de chaque phrase et s’ouvrent sur le ciel.

Nous sommes immortels l’espace de l’amour. Je jette des planches sur le vide pour aller jusqu’à toi, des mots intimes dans la nuit, des braises sur la neige. Quand la route s’arrête, je marche dans mes yeux. Je deviens table pour ton pain. Je deviens arbre pour ton nid. Je deviens fleuve pour ton île. Je deviens homme dans tes bras. J’emmêle mon accent au souffle des oiseaux. Mes mots volent vers toi comme un V de bernaches. Je me fonds à tes hanches avec les mains du vent. Quand tu arroses tes fleurs, c’est ma bouche qui s’ouvre en millier de pétales.

Il m’arrive de ramer dans tes rêves, la tête entre tes jambes, humant jusqu’à l’ivresse la toison du bonheur. Le chemin de la mer commence dans tes bras. La distance entre nous se mesure en caresses.

J’ai une île tatouée sur le cœur, tout un verger qui lève dans un noyau de cerise. J’ai fini par croire en l’homme à travers toi, aux voyelles plus vertes au bord du mot novembre, aux sources sous la neige. Chaque matin, je reçois ta vie entre mes bras. Là où le corps et l’âme se rencontrent, nous sommes indélébiles. Je sens bouger tes veines à l’intérieur de mes mains.

Je sens contre ma peau une chaleur en bois de femme. La rivière sous ta robe a les algues joyeuses. Ma page luit pour toi sous la langue des lampes. Je replace le sable sur ta plage blessée. Ton âme flotte sur la mer comme un simple bouchon répandant l’infini.

22 novembre 2005
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gana
Envoyé jeudi 24 novembre 2005 - 06h40:   

Nous arriverons sur cette plage où la lune éclairera nos bagages de sable.
André Breton (cité de mémoire)

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