| Auteur | Message | ||
     Hulotte |
Sur la ville sans germe, j’ai dessiné une fenêtre. J’ai pris la verticale pour toucher la lumière. Là où les ailes fondent. J’ai faim et soif de ce que je pressens. Au bal des coquelicots, tous les soleils tournoient. Les cloches des muguets, dans les églises d’herbes, marient le violet défroqué des pensées aux doigts secrets du vent. Des pivoines froissées dans leurs nacres de brumes préfèrent les lilas, leurs histoires de broussailles. L’égrillard géranium et le pavot sanglant rameutent les étés. Pour un même chemin, la sauvage églantine et la gueule de loup confondent leurs racines. On dirait des enfants qui jouent dans les feuillages mais ce sont des lérots. Tout ici va le temps dans son passage simple. Mêmes éclats de velours et rires du dimanche. Du sang vif des cerises aux nuits noires des mûres, une coupe sucrée débauche les oiseaux. Les fées ont échangé leurs robes. Il fait bonheur dans ce carré de terre élémentaire. De grâce irraisonnable, à l’abscisse du jour et du rêve mêlés, la lanterne du peu profile ses bougies sur la marche à tâtons. Le lange et le linceul, même drap pour renaître. De la pierre qui glisse à celle qui retient, le manège fourbu dételle ses chevaux. Les blancs-noirs des hivers et cravaches de froids rejoignent l’amandier, ses mots de neige douce. Plus rien n’épuisera. Et ne blesse, plus rien. L’espérance déplie ses accordéons d’air. Un vieux reste de paille dort sous de vieilles poules. La marche des montagnes passe les murs des sens. De la goutte à l’averse et de l’épi au champ, l’humidité des graines rend la terre insomniaque. Le plus petit pays porte en ses craquelures l’abondance des joies. L’univers m’accompagne, c’est un père solide. L’écriture est ma mère. Et la hâte des mots qui poussent mon poignet, c’est la route avec moi qui va vers ta maison. Nous ne sommes jamais qu’un amour reflété qui cherche son miroir. Un puits qui espère son eau. Une eau qui demande la bouche. Déshabillée de tout, je m’abrite de ça, ces corsages de pierres, ces nudités de fleurs. Ce que broutent mes yeux, aux hanches du plaisir tes mains l’ont façonné de anses indélébiles. La fenêtre est petite, mais le lieu est immense qui des mots à l’amour dresse le paysage. A l’abside du vrai, c’est là que je t’attends, je sais déjà tes bras, ils écrivent avec moi. La présence de l’arbre est d’abord dans le chant du soleil. Où le sel des cailloux engrange sa chaleur, là, commencent les feuilles. | ||
| jml |
Tout simplement lumineux, un bonheur de mots. Merci Hulotte. | ||
| jml |
je suis surpris que personne n'aie souligné ce texte. l'un des plus beaux et des plus étonnants apparus sur le forum depuis aar, noel et méliade. | ||
| aar |
jml, il n'y a pas beaucoup de monde sur les forums en ce moment, c'est vrai mais c'est parce que les gens sont dehors ils font des bonhommes de neige. | ||
| Hulotte |
Merci Jml | ||
| tamos |
B'jour Hulotte, t'es nouvelle apparemment, mais si des nouvelles comme ça viennent souvent, aussi grandes, je vais revenir sur la place des Francophones, moi... jml c'est ta faute, les gens sont tout bloqués si tout de suite après un poème quelqu'un s'exclame en grande admiration, surtout si c'est un personnage important de ce même forum qui admire En plus t'es modérateur, j'ai cru comprendre? Le rôle d'un modérateur c'est à peu près autant de savoir se taire que de savoir commenter, surtout après seulement douze minutes, faut laisser lire les gens, pas leur dire ce qu'ils doivent penser. Et en plus tu dis "l'un des plus beaux et des plus étonnants apparus sur le forum depuis aar, noel et méliade." Pas diplomate, ça... déjà tu vexes d'entrée tous ceux qui sont pas aar, noel et méliade, et tu amènes un élément de mesure arithmétique qu'est pas trop poétique. Je peux jouer à ce jeu des mesures arithmétiques si tu veux moi aussi : je suis d'ac pour méliade, hulotte et méliade, pour moi c'est des très grands (enfin si Hulotte écrit toujours comme elle a écrit là ) mais pas pour aar et noel : pour moi, c'est plus vrai, authentique que aar et plus beau parce que plus simple et primaire, que noel. Alors tu vois, les avis diffèrent sur la grandeur des poètes. Pas la peine de mettre des échelles de mesure avec des graduations, comme en Amérique. Et en plus encore tu montres que t'as sûrement raté plein de marches dans ce forum, par exemple Thierry Roquet, Karl Létourneau, Cathy Garcia, Khalid Benslimane, Mary Telus, Jean Pierre Clémençon, Christiane Loubier, Robert Cuffi,Philippe Landreau et y en a des tas d'autres, que j'ai oubliés, que t'as pas du lire pour dire ça... | ||
| Ben Merle alors |
Généralement "les tas d'autres, qu'on oublie de citer" est de la politesse déguisée offerte à la médiocrité d'oiseaux parleurs, et un tas d'autres merles | ||
| tamos |
Anonyme JG c'est pas parce que toi tu es peut-être hypocrite qu'il faut croire que tout le monde est comme toi. J'ai juste pas envie de relire toutes les archives. | ||
| deux par deux |
un peu de respect au moins pour ce merveilleux texte puisque à vos yeux les gens qui passent ici n'en méritent pas un gramme! ci-après un échantillon de phrases pas loin du style de Jml. "j’ai dessiné une fenêtre. J’ai pris la verticale pour toucher la lumière. Là où les ailes fondent" "L’espérance déplie ses accordéons d’air. Un vieux reste de paille dort sous de vieilles poules" " ..c’est un père solide. L’écriture est ma mère" "De la pierre qui glisse à celle qui retient, le manège fourbu dételle ses chevaux. " "La présence de l’arbre est d’abord dans le chant du soleil. Où le sel des cailloux engrange sa chaleur, là, commencent les feuilles." ...Etc | ||
| respect |
"B'jour Hulotte, t'es nouvelle apparemment, mais si des nouvelles comme ça viennent souvent, aussi grandes, je vais revenir sur la place des Francophones, moi... " tamos | ||
| Merlette |
Le respect de Tamos était bien là et son commentaire très à propos. Une merlette | ||
| tamos |
Merci de me reciter, au-dessus Deux par deux sais pas qui c'est bien que je me doute, mais je suis pas d'accord avec elle. Le rythme est très différent, souvent, par exemple dans "Où le sel des cailloux engrange sa chaleur, là, commencent les feuilles." C'est pas le rythme de jml, ça. Les thèmes sont aussi à la fois plus petits, moins en mouvement, plus à l'arrêt, en observation précise. Egalement parfois du langage familier, proche : " Il fait bonheur dans ce carré de terre élémentaire" ça non plus ça ressemble pas à du jml Diantre | ||
| jml |
tu as tout à fait raison tamos. je plonge dans les archives. on est certain d'y trouver des pépites. p.s. il n'y a pas de modérateur sur le forum. quand j'ai fait disaraître le texte de jg, c'était une fausse manoeuvre. | ||
| tamos |
Tatata me dis pas que t'as fait disparaître un fil en regardant méchamment ton ordinateur. Si t'as fait ça, c'est que t'as le mot de passe, donc le pouvoir d'effacer. Donc t'es modérateur, que tu veuilles ou non. Donc t'as un rôle bien spécial. | ||
| Hulotte |
Merci à tous d'accueillir mon texte. Merci pour le regard de chacun. | ||
| Tate |
je découvre ce forum et je vois un tableau des foisons de couleurs.Une nature frémissante j'espère vous relire Hulotte | ||
| jml |
tamos il y a une différence énorme entre le pouvoir d'effacer et le vouloir. par contre j'effacerais bien quelques-unes de mes dettes. hulotte a une écriture beaucoup plus maîtrisée que la mienne. j'ai l'impression de balbutier à côté d'elle. quand je disais que tu avais raison c'était pour loubier, telus and all. il y en a une foule d'autres que j'aurais pu nommer. ce forum est très riche. | ||
| tamos |
"tamos il y a une différence énorme entre le pouvoir d'effacer et le vouloir." Il y a une différence. Mais il y a aussi une énorme différence entre avoir le mot de passe d'un forum et ne pas l'avoir. Je suis un ancien d'internet, je connais ce genre de bagnole, donc t'as pas pu tout à coup te retrouver dans le moteur sans le vouloir, jml, il a fallu que tu fasses quelques clics intentionnés. Et la simple connaissance du mot de passe fait de toi un modérateur, faut que t'assumes, d'ailleurs c'est toi-même qui l'as écrit lors de ce fameux effacement du thread JG "par contre j'effacerais bien quelques-unes de mes dettes." c'est joli mais c'est pas très utile comme phrase, c'est un peu parler pour ne rien dire "hulotte a une écriture beaucoup plus maîtrisée que la mienne. j'ai l'impression de balbutier à côté d'elle." si j'étais sûr que tu le penses, je te dirais que tu as raison, tes grands pas pressés et trop réguliers sont encore un peu aveugles à côté du regard de Hulotte. Mais je ne suis pas convaincu que tu penses ce que tu viens de dire. Une manière que tu as de parler, disons. Mais on verra, je te connais pas bien encore. Et Hulotte non plus. "quand je disais que tu avais raison c'était pour loubier, telus and all. il y en a une foule d'autres que j'aurais pu nommer. ce forum est très riche." Il était, oui. | ||
| Hulotte |
Il me semble que l'on ne peut, (en termes de jugement de valeur), comparer une écriture à une autre, mais on peut effectivement sentir ce qui les relie ou les oppose. Chaque "couleur" de voix devrait être singulière, cependant on ne peut nier qu'il y ait des "familles" d'écriture, l'essentiel reste alors de se garder autonome et lucide dans la manière de s'exprimer. En fait, rester soi, ou ce que l'on croit de soi, avec et au milieu des autres. Une sorte de challenge avec soi-même sans compétition avec autrui. Un vrai merci à ceux qui ont lu ou commenté mon texte. | ||
| tamos |
tiens encore un truc qui est bien original et ne ressemble pas du tout à jml "Plus rien n’épuisera. Et ne blesse, plus rien." C'est beau, ça. Répétition musicale asymétrique qui donne une impression de clos, d'accompli. Et aussi, choc de deux lignes temporelles, qui ne vont pas dans le même sens. Et encore une chose, la première phrase bouge vite, la deuxième réfléchit et dure plus longtemps. Tout ça en deux toutes petites courtes phrases. Pas mal. | ||
| jml |
saint-tamos patron des pseudonymes laissez donc les poètes écrire à leur façon. les abeilles n'aiment pas que toutes les fleurs soient bleues. | ||
| Le Merle |
Saint-Tamos, Saint-juste, Saint-Georges et Saint-Tartufe, même con-bas (...) | ||
| re Merle |
où "Saint-Just" plutôt... On s'en tape | ||
| Sainte Mirette |
Alors J.G, toujours aussi con ? | ||
| Le Merle |
C'est qui ? | ||
| Jean-Marc |
Un texte très singulier où l'on reconnaît des affinités d'écriture ; cela semble proche de Jml au premier abord, mais on sens une rythmique différente, une écriture plus ressérée et élaborée. un regard posé sur le monde qui retient, une émotion qui souffle entre les mots au plaisir de te relire Hulotte Jean-Marc ah oui une petite remarque : "tes mains l’ont façonné d'anses indélébiles" est meilleur il me semble que "tes mains l'ont façonné de anses indélébiles" | ||
| Hulotte |
Merci beaucoup pour la lecture Jean-Marc. J'ai écrit "de anses indélébiles" pour que le hiatus accuse la solidité d'une matérialité. Il me semblait qu'avec le "l'" il y avait une douceur qui éloignait de la permanence que je voulais inscrire car on entendait la phonétique "d'anses" et cela instaurait un mouvement alors que je voulais une constance. | ||
| tamos |
"saint-tamos patron des pseudonymes laissez donc les poètes écrire à leur façon." Je les laisse, je les laisse, mais j'aime aussi leur prêter mon regard, dont ils font ce qu'ils veulent, tu fais ce que tu veux de ce que je t'ai dit jml et les forums sont exactement faits pour ça, échanger autour d'un texte, dans le respect de ce texte (ici, celui de Hulotte) et de l'auteur. Donc pas seulement pour passer de la crème, mais aussi dire pourquoi on aime ou pourquoi l'un ou l'autre pourrait progresser, même toi... Et puis en plus tu dis "les poètes" mais tous ne sont pas poètes, certains ne le seront jamais et d'autres sont des poètes en devenir, je crois réellement à la possibilité que mon regard et d'autres puissent les amener à exprimer mieux leur voix. Sinon je comprends pas du tout ton allusion au saint patron des pseudonymes, je ne suis pas intervenu autrement que sous ce nom que j'ai tout le temps, tamos. (je m'appelle Thomas Amos, et mon mail est écrit en haut à gauche de mon message) Quant aux abeilles, si tu veux mon avis, elles en ont rien à foutre de la couleur des fleurs, et puis en plus tu sais même pas comment elles les voient, comment les abeilles voient-elles les couleurs,d'après toi? | ||
| Le Merle |
"je crois réellement à la possibilité que mon regard et d'autres puissent les amener à exprimer mieux leur voix." Ca va, t'as pas trop mal aux ch'villes ? | ||
| le loup qui danse |
Vous ne pourriez pas vous expliquer ailleurs ou par mail directement, c'est plutôt désagréable | ||
| sainte Mirette |
et Jg est toujours aussi con, en fil rouge... | ||
| la chèvre à lunettes |
Tamos se prend pour un sociétaire de l'académie française.Il faisait la même chose ailleurs juste le mois dernier. Hulotte tu devrais ouvrir un nouveau fil ici ça va devenir illisible. et c'est dommage. | ||
| tamos |
Allons allons :0) pas jolie ton amertume, Hélène-chèvre à lunettes (tu as des lunettes?) J'ai pas été méchant du tout avec Hulotte, et elle a pas besoin de moi, je pense, pour être grande. C'est pas parce que je dis ce que je sens que je me prends pour un sociétaire. Je serais même pas intervenu sur son texte si une anonyme (deux par deux :0) ) avait pas dit une connerie un peu plus haut en listant toutes les phrases qui soi-disant ressemblaient à du jml. Faut pas me provoquer en disant des choses fausses, là... Et si le thread a dérivé, c'est pas de mon fait mais de celui des anonymous aigris dont tu fais partie. Maintenant si Hulotte n'apprécie pas qu'on la commente, pas de problème, je passerai mon chemin. Mais elle a pas besoin qu'on lui dise ce qu'il faut faire, je pense. | ||
| plié de rire |
HAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHA n'importe quoi |