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aar
| Envoyé vendredi 25 novembre 2005 - 14h36: | |
Au bureau des souvenirs perdus un tiroir s'ouvre en buis rouillé une photo jaunie par les souris ou plutôt un daguerréotype en sépia de vie Trente paires d'oreilles en rang, par ordre de grandeur ne crient trente paires d'yeux, sans adresse, comme dans un bocal ne cillent trente figures au milieu de trente nez et pas un cheveu qui ne soit aligné La maîtresse au milieu bagues de fer autour des yeux jeannedarque la poitrine comme un oeuf Soudain la sonnerie. Branle-bas dans le couloir. les drakkars accosteront à l'aube. Sauve-qui-peut ! on sonne le tocsin à Ys. vite, il faut sauver les vases et l'argenterie. qu'on aille réveiller Charles Martel ! les coudes sur le radiateur,le printemps rêve le nez collé au carreau les marroniers éclatent de rires et de fleurs une hirondelle passe hop ! d'un trait de crayon dans la cour, le bitume frais luit Au premier rang, à gauche dans le ciel gris d'un tablier une tête comme les autres que personne n'est venu réclamer Pauvre petite tête ne cherche pas ton avenir comme ça, de ces grands yeux vides je t'en ai épargné.
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Laurence
| Envoyé vendredi 25 novembre 2005 - 15h25: | |
Très fort ce texte...
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aglaé
| Envoyé vendredi 25 novembre 2005 - 15h51: | |
J'adore! belle petite pépite Merci Aglaé |
   
jml
| Envoyé samedi 26 novembre 2005 - 01h55: | |
je reste ébahi devant les textes d'aar. c'est si fragile et si fort à la fois. comme la vie. |
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