Silence ! (zeio) Log Out | Thèmes | Recherche
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66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 01.09.2005 au 28.02.2006 » Silence ! (zeio) « précédent Suivant »

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zeio
Envoyé dimanche 04 décembre 2005 - 03h32:   




Ces mots moi je les mange ils ne sont rien, au fond,
Que les lointains contours de votre vrai langage.
Je les mange car ils ne vous vont pas ! Ils sont
De votre intime voix l'obscure et vague image.
Pendant que vous parlez vous pensez autre chose,
Et je sais voir en vous ! je sais vous regarder
Et dépasser d'un bond votre masque morose.
La chimie marche plus, je sais vous deviner !


Et plus vous parlez et plus vous faîtes semblant,
Et votre vraie douleur est effacée d'un blanc
Ou de milliers de mots qui ne veulent rien dire,
Quand il s'agit de vous je vois cesser le rire.
Pourtant vous ne savez parler rien que de vous.
Si vous le faîtes ainsi, c'est que vous êtes loin
De votre vraie vie ! et vous cherchez indistincts.
Ecoutez ! Sous la phrase on vous entend pleurer.
Jamais rien ne se dit, jamais rien ne s'avoue.



Mais si vous parlez tant, c'est bien que vous avez
Un silence à cacher ! mais montrez-le enfin,
Ce silence craintif que vous cachez des mains,
Avec vos mots et vos pauvres doigts malhabiles.

Ce cœur qui bat sans bruit, il est comme immobile.
Mais je sais, Il attend ! Il attend le silence,
Il est là dans le noir ! Assis dans un coin,
Il attend pour parler que cessent les nuisances.

Il rêve de voir la fin des répétitions
Pour que commence la vie, la seule qui vaille,
Celle qui court, qui va sans poser de questions
Ni laisser derrière elle un brûlis de regrets,
Ni tout un tas de bruits ou de masques brisés.
Les regards obsédés de toutes funérailles
Ne nous verront pas nous enfuir dans la fraîcheur.

La fraîcheur infinie des voyageurs luisants,
Ceux qui s'en vont sans mot dire à travers les ans
Sentir la vie ! plutôt que de la retenir
Avec des gestes faux ou des mains étourdies.
Eux, ils tiennent toujours grande ouvertes leurs mains,
Ils la laissent fuir et la laissent revenir,
Ils voyagent, qu'ils soient ici ou même loin
Et gardent à jamais dans un coin leur paradis
Et toutes les traces de leurs doux souvenirs.


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aar
Envoyé dimanche 04 décembre 2005 - 07h55:   

j'adhère Zeio,
en fin de compte les mots ne sont que nos faux-semblants les plus fidèles
nos doux poignards d'hormones

bien à toi


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Hélène
Envoyé dimanche 04 décembre 2005 - 09h48:   

à tous les deux:
les mots libèrent parfois le trop plein de nos émotions aussi .
seule une grande sérénité peut laisser la place au silence .

Zeio tes rimes sont bien choisies , si tu peux aussi rester fidèle à un rythme tu auras là un excellent poème classique je crois que tu y arriverais facilement

amicalement
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tamos
Envoyé dimanche 04 décembre 2005 - 13h20:   

"tu auras là un excellent poème classique"

Pas d'accord là dessus.
Ce que tu dois dire, Zeio, faut le dire en vers libres ici, ou encore mieux en prose poétique. Les vers classiques ça te va pas ou alors faut que tu revoies ton poème, complètement.
Par exemple :


"Ces mots moi je les mange ils ne sont rien, au fond,
Que les lointains contours de votre vrai langage."

C'est pas génial, mais ça fonctionne à peu près



"Je les mange car ils ne vous vont pas ! Ils sont
De votre intime voix l'obscure et vague image."

Intéressant, beaucoup plus que les premières phrases ! mais le moule classique ne va pas à ce type de langage


"Pendant que vous parlez vous pensez autre chose,
Et je sais voir en vous ! je sais vous regarder"
Et dépasser d'un bond votre masque morose."

Pour respecter le nombre de syllabes, t'as pris une image superficielle, dépasser d'un bond un masque, hem

"La chimie marche plus, je sais vous deviner !"
tu parlais de l'alchimie, je suppose? et ce vers est à la fois inutile et pas très beau


"Et plus vous parlez et plus vous faîtes semblant"

Là sans commentaire, c'est raté, même, techniquement


"Et votre vraie douleur est effacée d'un blanc"

Pourquoi d'un blanc? on sent que c'est seulement pour la rime.

"Ou de milliers de mots qui ne veulent rien dire,
Quand il s'agit de vous je vois cesser le rire."

Pourquoi? tu le dis pas et pareil pour la forme.

"Pourtant vous ne savez parler rien que de vous."

Sans commentaire non plus, raté Zeio.

Tout le reste est à l'avenant

Dits en quinze lignes pas plus cette idée et ce poème en prose poétique seraient très bien. Essaie !
Ici il est beaucoup trop long et la versification classique ne te va pas du tout.



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tamos
Envoyé dimanche 04 décembre 2005 - 13h26:   

Je reviens ! y a dans toute la longueur un vers magnifique mais qui serait encore plus beau en vers libres
"La fraîcheur infinie des voyageurs luisants"
ça c'est génial, rien que pour ça ça vaut le coup de le revoir en plus court, en prose poétique. Fais-le vraiment.

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tamos
Envoyé dimanche 04 décembre 2005 - 13h28:   

Plus je le relis plus je le trouve bien ce vers. On voit presque.
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jml
Envoyé dimanche 04 décembre 2005 - 16h42:   

j'aime ce texte avec sa longueur et ses défauts techniques. je n'aime pas les fleurs sans épines. je n'aime pas contrôler les mots. j'aime me laisser porter par eux. je ne suis pas un être de pouvoir. ce sont les défauts qui finissent par faire une patte d'écriture. il faut s'acharner à ne pas écouter les profs et les donneurs de leçons. sinon tout le monde écrirait pareil, sans fautes mais sans âme, sans relief. les mots et les images sont plus importants que la syntaxe et la grammaire. j'aime les accrocs de langue. j'aime les adverbes, les comme, les parce que. j'aime pouvoir changer de temps dans un texte. l'instant est pluriel. l'instant fait tous les temps, est fait de tous les temps, de l'au-delà du temps et même de ce qui n'est plus le temps. j'aime l'écriture pour la licence qu'elle permet.
la beauté ne doit pas venir volontairement mais naturellement. si des phrases boitent à côté, laissons-les boiter. ce sont peut-être ces boiteuses qui soutiennent tout le reste. écrit sans réfléchir comme d'habitude. je me méfie de ceux qui s'écoutent penser.
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tamos
Envoyé dimanche 04 décembre 2005 - 17h02:   

Puis c'est pratique, ça te permet comme ça de prendre le contrepied de quelqu'un qui a commis le crime épouvantable d'émettre des critiques sur tes poèmes.
Allons, un peu de droiture, j'ai pas dit que ce poème n'était pas beau, j'ai dit que Zeio ne maîtrisait pas du tout, mais alors pas du tout la versification classique, et que ce qu'il disait serait beaucoup plus beau en vers libres.

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zeio
Envoyé dimanche 04 décembre 2005 - 22h49:   

Bonsoir, merci à tous
J'avoue que je penche pour l'avis de JML, qui a très bien dit les choses !
(Je ne dis pas ça pour faire contre-pied à Tamos)

Même le langage parlé de ne dérange pas et je crois les défauts, s'ils peuvent nous gêner au début, ensuite on peut plus s'en passer. La perfection par contre, elle lasse vite je trouve. J'ai volontairement voulu éviter de tomber de le vers classique. Quand j'ai voulu tenir la forme parfaite, généralement je me suis planté, dans le sens où je n'ai pas réussi à exprimer ce que je voulais.

J'aurais pu choisir de tenir le même rythme tout du long, mais j'ai volontairement ensuite cassé un peu l'ensemble. En croisant les rimes un peu aléatoirement, sans jamais attendre plus de 3 ou 4 lignes avant de retrouver la même rime.

Je n'ai pas utiliser le vers libre pour répondre à un besoin de symétrie et de musique.
Et puis aussi pour le plaisir de faire de rimes, sans plus.



Sinon il y a des petites choses à corriger encore. L'avant dernière ligne est :
Gardent à jamais dans un coin leur paradis


et des erreurs de ponctuation aussi, que je corrigerai plus tard, la tête froide
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zeio
Envoyé dimanche 04 décembre 2005 - 22h54:   

Merci Tamos pour tes propositions de changements, je vais les garder en mémoire, même si je ne pense pas que j'en ferai un texte en prose ou en vers libre

Les passages dont tu parles sont moyens parfois, c'est vrai, mais pour le moment, je vais laisser le gateau refroîdir avant d'y retourner

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