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Message |
    
Kel
| | Envoyé dimanche 18 décembre 2005 - 18h42: | |
Allons, viens, JiM. Viens camarade. On embarque maintenant. On se taille. On s'embarque, on s'entaille. On se barre.
La barre, JiM ! Depuis le temps que je te dis d'enlever le cambouis de tes yeux, grand con !
Vache, regarde, JiM. Regarde le ciel. Le ciel qui s'en va mourir juste sous nos yeux. Il est magnifique, n’est-ce pas ? Il s'ouvre, limpide, comme un grand cygne qui étendrait ses ailes au dernier soupir. Et un papillon multicolore en jaillit !
Regarde tous ces dégradés, ces bleus mauves. Ce sont tous les coups qu'ont a reçu, JiM, ces beaux bleus qui s'en vont se délayer dans l'océans de l'Ouest... c'est pas terrible ? Je sais, c'est rude la vie. C'est dur à apprendre surtout.
Regarde, parmi les nuages qui s'éparsent comme les vagues de nos âmes. Regarde bien au fond, tout au fond. On voit très bien toutes ces foutues couleurs violacées qui déchirent le ciel que, derrière y a le soleil, exactement, JiM.
Ecoute aussi, un peu. La musique en filigrane, on l’entend qui s’estompe. On entend un violon, un air de quatre saisons, et aussi une trompette, un jazzy en forme de blues. Juste en dessous des nuages. Et puis plus rien. Maintenant, fini. Un silence étrange, à poings fermés.
Mais le soleil ? On ne le voit pas clairement. Pourquoi ? Notre enfance, JiM, elle est passée, loin derrière, un peu décousue. Au fond du puit, on ne voit presque plus rien. On tombe dedans.
On fout le camp, JiM, on fout vraiment le camp. Ca ne fout pas les boules, JiM, c'est simplement la vie. On pense même au Bon Dieu dans ces moments là, tu as raison.
On l'aime notre boule ronde à nous, celle qui nous parle en ce moment même depuis l'estomac. On la sent là qui s'émeut, quelque part, qui tourne tout doucement… Et qui chante, un peu mélancolique, avec les oiseaux, comme les noirs qui cultivait la canne à sucre aux Antilles. On voit maintenant dans la nuit. Ce sacré ciel constellé d’étoiles qui scintillent sans musique. Avec des yeux de chat. Des étoiles chavirant l'âme. JiM, on est parti. On vacille. On chancelle... on bascule.
Comme la vie, JiM, toujours comme ça. Elle nous tangue, d'abord, puis elle nous tombe à la renverse.
C’est pas nous l'étoile, hein, JiM. C'est pas nous. Mais enfin elle file, la vie. Elle file. On la regarde filer, ou on la saisit ? On peut aussi attendre et l’espérer, c’est comme tu veux.
Allez viens, JiM. Ce coup ci, on y va, mon poteau !
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Kel
| | Envoyé dimanche 18 décembre 2005 - 21h23: | |
Bon, bien sûr, ce texte est à lire dans le mouvement de la vague, et, il faut parvenir à la prendre.
Sinon, ben sinon on reste accroché au rocher. |
Hulotte
| | Envoyé lundi 19 décembre 2005 - 15h48: | |
Quelque chose comme une rytmique blues un peu anarchique, une bousculade qui interpelle, une sorte de vie qui s'ébroue. |
Kel
| | Envoyé lundi 19 décembre 2005 - 22h34: | |
Oui, c'est un peu ça, Hulotte. J'aime bien ce poème. |
Kel
| | Envoyé lundi 19 décembre 2005 - 23h21: | |
..d'ailleurs je le refais ;)
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Allons, viens, JiM. Viens camarade ! On embarque maintenant. On se taille. On s'embarque, on s'entaille. On se barre, mon pote ! La barre, JiM ! Depuis le temps que je te dis d'enlever le cambouis de tes yeux, grand con !..
Vache, regarde, JiM. Regarde le ciel. Le ciel qui s'en va mourir juste sous nos yeux. Il est magnifique, n’est-ce pas ? Il s'ouvre, limpide, comme un grand cygne qui étendrait ses ailes au dernier soupir. Un papillon multicolore en jaillit !
Regarde aussi, tous ces dégradés, ces bleus mauves. Ce sont tous les coups qu'ont a reçu, JiM, ces beaux bleus qui s'en vont se délayer dans l'océans de l'Ouest... c'est pas terrible ? Je sais, c'est rude la vie. C'est dur à apprendre surtout.
Regarde encore, parmi les nuages qui s'éparsent comme les vagues de nos âmes. Regarde bien au fond, tout au fond. On voit très bien toutes ces foutues couleurs violacées qui déchirent le ciel que, derrière y a le soleil, exactement, JiM !
Ecoute, un peu. La musique en filigrane, on l’entend qui s’estompe. On entend un violon, un air de quatre saisons, et aussi une trompette, un jazzy en forme de blues. Juste en dessous des nuages. Et puis plus rien. Maintenant, fini. Un silence étrange, à poings fermés.
Mais le soleil ? On ne le voit pas clairement. Pourquoi ? Notre enfance, JiM, elle est passée, loin derrière, un peu décousue. Au fond du puit, on ne voit presque plus rien. On tombe dedans. Poumb.
On fout le camp maintenant, JiM, on fout vraiment le camp. Non ça ne fout pas les boules, JiM, c'est la vie, simplement. On pense même au Bon Dieu dans ces moments là, tu as raison. Comme on l'aime notre boule ronde à nous, celle qui nous parle en ce moment même depuis l'estomac, hein ?. On la sent là qui s'émeut, quelque part, qui tourne tout doucement… Et qui chante, un peu mélancolique, avec les oiseaux, comme les noirs qui cultivaient la canne à sucre, aux Antilles. On voit maintenant dans la nuit ce sacré ciel constellé d’étoiles qui scintillent sans musique. Avec ses yeux de chat. Ses étoiles nous chavirant l'âme. JiM, on est parti ! On vacille. On chancelle... on bascule !
La vie, JiM, c'est toujours comme ça. Elle nous tangue, d'abord, puis elle nous tombe à la renverse.
C’est pas nous l'étoile, hein, JiM. C'est pas nous ! Mais enfin elle file, la vie. Elle file ! On la regarde filer, ou on la saisit ? On peut aussi attendre et l’espérer, c’est comme tu veux.
... Ouais ? Allez viens, JiM. Ce coup ci, on y va, mon poteau !
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