| Auteur | Message | ||
     Kel |
Phil, la vie, on la regarde, on la saisit ; on attend, on espère. Et puis un jour, on regarde derrière, pour voir la traînée de poussière lumineuse qu'elle a laissé filer. On se retourne alors. On l'aime, la boule ronde qui nous parle depuis le ventre. On la sent là qui s'émeut, quelque part, qui tourne tout doucement… Et qui chantonne, un peu mélancolique. L'air est bleu, des bruissements d'oiseaux l'accompagnent. Ca ressemble aux chants des noirs qui cultivaient la canne à sucre, ça raconte le temps des moissons, les bottes de foin portées à même les bras. On voit aussi dans la nuit un sacré ciel constellé d’étoiles qui scintillent sans musique. Avec des yeux de chat. Ses étoiles nous chavirant l'âme. Phil, on part... On vacille. On chancelle... on bascule. Regarde, Phil, le ciel nous fait signe ! Un ciel qui s'en va mourir juste sous nos yeux. Il est magnifique, n’est-ce pas ? S'ouvrant, limpide, tel un cygne qui étendrait ses ailes au dernier soupir. Un papillon multicolore en jaillit. Et puis, tous ces dégradés, ces bleus mauves. Ce sont tous les coups qu'on a reçu, ces beaux bleus qui s'en vont se délayer dans l'océans de l'Ouest... Terrible. Et parmi les nuages qui s'éparsent comme les vagues de nos moutons, regardons, ensemble, bien au fond, tout au fond. On y verra toutes ces fichues couleurs violacées qui déchirent le ciel même si, derrière, y aura toujours le soleil. Mais écoute, la musique en filigrane, elle s’estompe. On entend encore un violon, un air de quatre saisons, et aussi une trompette, un jazzy en forme de blues... Juste en dessous des nuages. Et puis plus rien. Soudain, fini. Un silence étrange comme quand on s'endort à poings fermés. Le soleil ? On ne le voit plus clairement. Les notes du carillon ? On ne les distingue plus qu'à peine. Notre enfance est repartie loin derrière, enfouie au fond de son puit étrange, elle s'est redécousue entre les lignes de la vie. On se souvient des images, elles deviennent un peu floues. On sent comme c'est doux et on reprend le fil de la vie. | ||
| aglaé |
Très très joli Kel... Est-ce que tu cherchais? ce n'est pas la première fois que tu t'adresses à un partenaire fictif et je trouve que c'est une bonne idée...qui colle bien avec ta petite musique à toi... Aglaé | ||
| Kel |
Merci, Aglaé  Si tu regardes bien, tu verras que tu as déjà lu ce texte, mais sous une autre forme, et que le nom du personnage a changé ;) C'est vrai que cette idée de personnage autre me plait beaucoup beaucoup | ||
| aglaé |
n'étais ce pas JIM? | ||
| aglaé |
je reviens J'ai l'immpression que ce personnage n'est pas un artifice d'écriture, mais qu'il t'est necessaire...et comme un double de toi-même. GLA | ||
| Kel |
Oui ! Tu te souviens ? De ce que j'avais écrit, je ne garde que ce texte, et les moments "heureux" (la première partie, soient les six ou sept premières pages, avec JiM là par contre, je pense) et je les sépare. Le reste, je le trouve trop triste ! alors tans pis, je ne le garde pas. | ||
| aglaé |
c'est toujours excellent d'unifier au prix de quelques coupes...le texte est bien plus fort...tu nous feras pleurer avec le reste et ce sera excellent aussi...la poésie, c'est comme le cinéma, c'est bon quand ça fait rire ou pleurer!!!!GLA | ||
| Kel |
No, je voulais seulement dire que je sépare ce texte du reste, qui lui, reste unis. "la poésie, c'est comme le cinéma, c'est bon quand ça fait rire ou pleurer!!!!" Oui, mais j'ai assez pleuré comme ça, suffit! j'ai droit de rire un peu maintenant ;o)) | ||
| jml |
tu as une musique à toi kel.on entend battre un coeur derrière ces mots. | ||
| aglaé |
ce que tu entends JML c'est: "Coeur de Kel Coeur de Kel Coeur de Kel..." ça tape fort!!!! |