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Bachy Pierre
Envoyé samedi 24 décembre 2005 - 07h46:   

[Dans l'espoir que Lectrice ne trouvera pas ce texte " nul " !]


Enfonçons une porte ! Le monde Occidental Européen est en crise. C’est toute la pensée occidentale européenne, notre "modernité" qui est en crise. L’extrême droite frappe à notre porte. Nous le sentons tous même si nous ne parvenons pas à le conceptualiser. Le mal est là. La bête est là, elle s’est tapie un temps, mais elle se relève.
Elle reviendra plus forte, plus séduisante, plus évidente encore. Nous le sentons. Nous le savons. Ne nous le cachons pas. Un crack boursier et les manifestations «citoyennes» auxquelles nous assistons aujourd’hui se révèleront n’être que, si nous ne faisons rien, le dernier soubresaut, le dernier remugle, la dernière convulsion d’une conscience politique morte.
Nous vivons une crise de toute la pensée et du langage, il nous faut politiquement en appeler à une refondation de la démocratie en Europe, seule opposition cohérente et conséquente à la mondialisation ultra-libérale qui ravage le monde et destitue l'homme. Individuellement il nous faut quels que soient notre rôle, nos fonctions, le pouvoir qui nous incombent réapprendre à parler et à nous parler. Mais cela commence par l’écoute. Entendre ne suffit pas. Le poète lui l’a compris et en fait sa tâche, son affaire, son être, son risque. Alors face à la bête qui est en nous et en dehors de nous, ayons le courage de faire triompher les apparences sur la réalité et vivons poétiquement le monde en investissant dans une éducation scientifique et esthétique solide de l’homme.
J’ai retrouvé ce que disait Paul Eluard lors d'une conférence prononcée à Londres, le 24 juin 1936: "La poésie véritable est incluse dans tout ce qui ne se conforme pas à cette morale qui, pour maintenir son ordre, son prestige, ne sait construire que des banques, des casernes, des prisons, des églises, des bordels. La poésie véritable est incluse dans tout ce qui affranchit l'homme de ce bien épouvantable qui a le visage de la mort. Elle est aussi bien dans l’œuvre de Picasso que dans celle de Rimbaud, de Lautréamont ou de Freud. Elle est dans l'invention de la radio, dans la révolution espagnole, dans les grèves de France et de Belgique. Elle peut être aussi bien dans la froide nécessité, celle de connaître ou de mieux manger, que dans le goût du merveilleux. Depuis plus de cent ans, les poètes sont descendus des sommets sur lesquels ils se croyaient. Ils sont allés dans les rues, ils ont insulté leurs maîtres, ils n'ont plus de dieux, ils osent embrasser la beauté et l'amour sur la bouche, ils ont appris les chants de révolte de la foule malheureuse et, sans se rebuter, essaient de lui apprendre les leurs.."
La tentation extrémiste n'est pas qu'une passade. Elle a des racines profondes... au delà des "poètes" (dont beaucoup ne semblent pas prendre la mesure de la situation) contemporains, si une partie suffisante de la "classe moyenne" ne parvient pas à réagir face à ce qui se passe, à savoir la "colonisation du monde vécu", de la culture et de la nature par l'économie ... le "réveil" risque d'être très douloureux...
Dans son dernier ouvrage, Raoul Vaneigem propose une "Déclaration Universelle des Droits de l'Etre Humain" dans une perspective de dépassement des droits de l'homme. Après avoir mené une critique de la déclaration des droits de l'homme (ces derniers étant étroitement liés à l'expansion du libre échange) il cite, au début du chapitre V le propos du député Barnave : "Il est indispensable de faire une déclaration des droits pour arrêter les ravages du despotisme" Puis écrit à la suite : "Barnave, justifiant ainsi la Déclaration du 26 août 1789, entendait armer les citoyens contre la tyrannie de l'aristocratie, classe parasitaire tirant ses revenus d'une économie agraire, dont l'immobilisme entravait le développement du commerce et de l'industrie. Son propos ne perdrait rien de sa pertinence, appliqué aux séides du totalitarisme économique, qui ruine les ressources terrestres et humaines pour accroître une masse monétaire inemployée, freinant la production des énergies naturelles et le dynamisme naissant d'une nouvelle économie. Mais s'il règne dans le monde entier une situation similaire à l'état de la France à la veille de sa révolution, nous ne pouvons nous borner à revendiquer des libertés qui sont issues du libre échange, alors que la libre circulation des capitaux est désormais la forme totalitaire d'un système qui réduit l'homme et la terre à une marchandise."
Je m'empresse d'ajouter, pour ceux qui ont payé un lourd tribu au cours de la période historique citée en référence, que je suis bien évidemment opposé à toute action violente et au contraire, partisan de démarches qui préviennent ce genre d'issue...
Le rapport de force est inévitable mais peut-être plus ou moins débridé selon qu'il prend les problèmes à la source ou les ignore. Plus il sera repoussé, moins il y aura de chance pour que la situation se résolve de manière pacifique dans un cadre démocratique renouvelé..
Etre responsable, c'est tenter, chacun à sa place et avec les moyens qui lui sont propres, d'éviter les régressions, les dérapages qui menacent et de promouvoir un mieux vivre pour tous...

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YannBlev
Envoyé dimanche 25 décembre 2005 - 10h05:   

et c'est à peu près à ce moment-là, tandis qu'Eluard et ses potes-poètes osaient enfin embrasser l'amour et la beauté sur la bouche, que le dénommé Dali osa, quant à lui, mettre la main au panier de Gala et lui rouler une galoche d'enfer ....
Paul conserva ses yeux pour pleurer et Salvador devint fou du chocolat Lanvin qui lui assurait de gros capitaux pour s’assurer les nuits de Gala !
Comme quoi, y a dérapage et dérapage … l’essentiel est de conserver son self-contrôle, que ce soit en poésie ou sur les routes de montagne.

Ah la la… ces Noëls n’en finiront donc jamais de tomber le 25 décembre ! le solstice d’hiver inspire tous les fantasmes !
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Bachy Pierre
Envoyé mardi 27 décembre 2005 - 07h35:   

Exact...tous les fantasmres !

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