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66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 01.09.2005 au 28.02.2006 » Il faudrait « précédent Suivant »

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Valérie
Envoyé dimanche 15 janvier 2006 - 14h13:   

Il faudrait
Pouvoir percer la brume
Voilée de nos doutes, de nos incertitudes
Impercceptibles tues
Dans le creux de nos langues.
Creuser l'aurore
Silencieuse et riante d'espoir
A l'embrasure du confin.
Colmater les embruns du jour
Naissant à peine
Et laisser sécher
le sang perlé
Sur nos lèvres humides.
Il nous faut enfanter dans la douleur
De la nuit cendrée
Nos mots sanglotants
Au bout de nos plumes figées,
Crucifiées de "je t'aime"
En aubes qui se meurent.

Il faudrait
Pouvoir poser sur la gorge
Frémissante de gouffres
Des lendemains
Gonflés de mousse
Et de liseron éclos.
Trouver une prise,
Ne pas glisser surtout
Et laisser sourdre le silence
Entre nos doigts tressés d'amour.

Il faudrait
Pouvoir répondre au doute
Lui laisser une chance d'être
Dans la moiteur matinale
Au creux du mamelon
Offert et tiède
Tendre nos paumes embrassées
de souffrance
Au souffle d'une brise
Mauves de nos baisers.
Il faudrait lui laisser une chance
D'exister.

La lumière se tamise d'ombres pourtant
Fugitive certes,
Fuyantes peut être;
S'échappant de nos poings
Egratignés et serrés.
Nos jointure blanchissent à se rompre
Pour emprisonner le mystère
Le secret du feu
Volé aux Dieux.

Prométhées en larmes,
Nos corps étreignent
Le manque, l'absence.
Nos regards nous désertent
Arides, brûlants.
La force nous quitte
Vertigineux effort
A la lisière du vide,
Béance pourpre teinté d'ambre
Sur l'angle inexistant,
Intangible du néant
Qui nous cherche
Et happe notre langue,
Elisée, embourbée
Dans nos mal-être.
Nous nous laissons aspirer
Marionettes suspendues dans l'abîme
Qui éjaculent en mains rougies
Eclaboussées
Les doigts frêles qui nous retenaient
En corps
Nous abandonnent de craquelures
Gémissantes et fébriles
Dans la sécheresse d'un regard
Noyé, perdu.

Un choc silencieux d'écho
Nous reçoit
Nous ne sommes plus.
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Pour Valérie
Envoyé lundi 16 janvier 2006 - 01h03:   

Il faudrait
Un insécable brin de certitude
Un rameau de fer d’acier
Ou de diamant
Qui nous ferait signe
De loin
Tout en lumière d’aube

Il faudrait
Une musique de neige
Fragile et veloutée
Une lumière qui danse
Les triolets du soir
Sur le toit des forêts

Il faudrait
Une saison de l’âme
Où s’attarder
S’envelopper
De tendresse
De promesses
De liesse

Il faudrait
L’éloquence
D’un fugitif émoi
Qui nous dise la voie
Vers l’empire
De fécondité


Il faudrait
La fracassante ingénuité
Du perce-neige
Solitaire
Tout de vair
Armé

(lilas)
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Valérie
Envoyé lundi 16 janvier 2006 - 13h45:   

Merci Lilas c'est très beau
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Cécile
Envoyé mercredi 18 janvier 2006 - 12h39:   

bravo à toutes les deux. deux textes forts.

il faudrait
lever les yeux devant
souligner le ciel
d'un trait
bleu
ou le bleu
ne serait que bleu
sans rouge ni arme.
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Valérie
Envoyé mercredi 18 janvier 2006 - 17h21:   

Il faudrait
Pouvoir effacer les embruns
boire le népenthès
Tremper nos lèvres
Dans la rosée du matin
Et tendre les mains
Au bleu noyé du ciel.

Merci Cécile

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