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66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 01.09.2005 au 28.02.2006 » Ciller « précédent Suivant »

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Pant
Envoyé jeudi 26 janvier 2006 - 16h05:   

« Tu as les paupières gonflées dés toiles liquidant des lunes en cernes,
eau de noix bleutées
gomme les éraflures qui frottaient le géant fleuve
saoulant mes yeux » et les lunes caniveaux qui savent parler aux étoiles retombant leur soif veine dans un carnaval où souffle les vents de la samba du samedi baron. Léon s'en était frotté de ces fleuves et des ces dames amazones aussi liquides et liquidées que leurs eaux savent tuer et couler sur l'aube salissante de la boue. Tu te lisses entre mes cuisses comme un serpent comme un boa constrictorant le sel de ma peau pour en faire des livres et des sacs en peau M. Allez Sara, crépitent les pépites soulevant le sable et la variole sur un vent de table. Ils les aiment regarder mourir en suaves litotes, elles n'aiment pas le cancer, pas plus que la cabri corne n'aime à se laisser manger ni ne veut prêter sa corne tunique qui le vêt ciment.

« Tu as les paupières gonflées dés toiles liquidant des lunes en cernes,
eau de noix bleutées
gomme les éraflures qui frottaient le géant fleuve
saoulant mes yeux » Dos de noix, dos de toi, doux dos, grâce à l'abricot de ta peau qui se lave à l'eau qui se réveille halée qui se préfère haletante même dans les yeux de ma soeur dont tu n'es pas la fille dont personne ne sera ta tante ni te couvrira de sève ni te conservera de plumes pour te coller au sol. Ailes les aimaient les aimantaient même si l'acier n'est pas le meilleur conducteur de cette apparition du soir. Léon a laissé la balle venir vers lui sacrifiant le soleil lui même si celui ci n'est pas une étoile rouge comme Achernar. Mourir valait presque plus que tes yeux ni rouges ni verts

Signe comme cille Arthus au rebord de la Pierre en parant l'axe, axer donc tous les mots pour retard comme au ras bord sur le cotre et l'esquimau qui gèle sur l'axe nord au loin Thulé qui se glace sur un effet néfaste de funeste race. Cil parce que oui, ciller de ton regard c'est comme des mots saignés comme des maux signés par ton regard, même s'il ouvre la bouche il n'y a pas d'égout.

« Tu as les paupières gonflées d'étoiles liquidant des lunes en cernes,
eau de noix bleutées en désirade comme en mots créole
gomme les éraflures qui frottaient le géant fleuve et les motions du désir
saoulant mes yeux fossiles »

Carl JUSEK

Je ne sais plus dormir mais plus calmer mes peines non plus ni savourer l'amertume du chêne ni prendre en bouchon le liège pour fermer la bouche et ne plus affronter les mots ni laisser le violon prendre son temps ni ne plus arrêter mes doigts je ne sais plus mais je le rêve------Anatoly TCHERVENKO---------------
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Cécile
Envoyé vendredi 27 janvier 2006 - 10h50:   

j'aime bien le rythme de ces textes. Tu as plus de précisions sur Carl Jusek et Anatoly Tchervenko, Pant ?
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Pant
Envoyé vendredi 27 janvier 2006 - 21h24:   

http://pant.savarts.com/index.php/vip?cat=75

leurs textes là

tu veux savoir quoi d'autre ?
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Cécile
Envoyé vendredi 27 janvier 2006 - 23h11:   

en savoir un peu plus sur ces écrivains... En faisant une recherche dans google, on tombe directement sur ton blog...
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Pant
Envoyé vendredi 27 janvier 2006 - 23h18:   

eh oui, il m'arrive d'avoir des exclus-i(n)vités :-)
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Pant
Envoyé vendredi 27 janvier 2006 - 23h20:   

pour toute info supplémentaire, please mail, merci :-)
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Pant
Envoyé samedi 28 janvier 2006 - 07h00:   

Les mains trop petites


« Mais tu as les mains trop petites pour soupeser cette chair qui regorge de lait. Ta bouche est bien trop carnivore pour caresser le moindre blanc parce que ça t'étouffe mais c'est toi rien que toi et tu ne veux pas regarder dans ce trou lacté parce que ça fait trop mal » Sara H

Trop petites ces mains oui parce que non ce n'est plus vrai l'épaisseur de tout ce sang comme des gants quelque chose de trop que laver ne suffit plus. Trop petites pour prendre en elles le poids de la chair sans faux semblant si quelqu'un y arrive ce n'est plus seulement une question de chair ni de seins mais bien plutôt de mémoire et de trou.

Parce que sombrer c'est se mentir dans la vie comme s'enfuir ou s'enfouir et que seule la longueur des dents et leur acier permet encore le mélange des liquides dans la mastication de la chair hors carnivore or à se mêler au blanc du silence. N'oublie pas que si Anatoly tend encore ses cordes il ne les écoute plus n'oublie pas que toi même Sara c'est au loin de nos chairs que tu délites et non que tu délires quelquefois tout se mélange en toi et ne laisse rien à relire je t'en prie.

Je rebois comme la vie qui reboise dans la vie de l'eau vers elle même bien teintée de sang du sang celui de la petite fille au drap de lin rougie car Anatoly lui l'a revue et s'en est presque aperçu sa robe c'est le reste d'une literie d'hier et ce sang est aussi son triste héritage comme dans la vie nous ôte la crise d'otage comme dans les mots les actions tremblent comme des prises d'orage à rebours.

Et j'ai froid de cet alcool qui étouffe sans être une caresse à moindre blanc comme à moindre bruit le respir ici l'unique ennemi mais c'est toi encore en toi qui veut me le montrer ce sein regarde aussi comme ici tout se salit au regard. Et dans les brises menus comme dans la vie des murs qu'on repeint de rouge c'est trop de fin de chair. Ôte ici la crise comme orage. Je ne sais pas mettre de lait dans le sang mêler le blanc et le pourpre. Je ne sais pas respirer ailleurs qu'en toi même si je ne vois rien ni personne et même plus moi. Pourquoi le voudrais je avec toi ?

Carl Jusek

J'ai fait un voyage au long pays de brume, seul au matin les couleurs de la fortune, aux gris de graisses cuites à coté des cuisines et le chant des oiseaux joyeux au matin. J'ai fait un voyage sans mon violon. Dans les bras de ma mère comme dans le silence, les chemins de terre à la calme confiance. C'est ici notre Mère. -------------------Anatoly Tchervenko
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Pant
Envoyé samedi 28 janvier 2006 - 07h01:   

A nos ventres las.


« À nos ventres las
comme des cancrelats rampants
bien à l'abri de la ruine

Comment se laver se raser m'araser quand dans le soleil on ne voit plus rien je sais c'est pas facile c'est un rêve presque débile comme l'étrange idée de monsieur Jack, l'homme à la prise radio qui brise le ton comme le rythme

À nos ventres las
comme des cancrelats rampants
bien à l'abri de la ruine »

De la merde Anatoly, de la merde, j'arrive pas à poser ces mots, je la revois là bas vois-tu, je la revois ainsi que les autres, et j'en ai marre de la chair, j'en ai marre de ces rêves qui effacent les oiseaux dans le ciel, j'en ai marre de cette chair qui naît et qui brûle sans cesse, ne me laissant même pas l'espoir du voile de cendres porté par le mauvais vent, j'en ai marre Anatoly, j'arrive pas à poser les maux.

Nitchevo, Carl, nitchevo, tu cherches trop, tu veux tout voir, tu veux trop voir, il n'y a plus d'images sur les trottoirs, plus de rêves dans l'isoloir, pas plus que dans un urinoir, tu vois dans ces urinoirs où l'on pisse dans le noir, voire même on l'y pisse si noir que le sang ne laisse plus de traces, tu vois camarade mon frère, tu vois ?

De la merde Anatoly, de la merde, j'arrive pas à oublier cette gamine, tu peux comprendre ça, tu veux comprendre ça ? Et veux-tu comprendre que ce sang sur mes mains me laisse plutôt en joie, en joie comme après un jeu subtil et jouissif, c'est comme une fin de siècle, comme une fin de siège, une ère de rapines s'ouvre, des visages, des figures, et tout se lave au sang, pour effacer le sentiment, ou le ressentiment, tout effacer. Lorsque qu'avec ma patrouille je suis tombé sur ces mecs qui au couteau s'amusaient avec cette femme et sa fille veux-tu comprendre, peux-tu comprendre que la vodka ne peut rien, qu'elle ne fait pas approcher les mots, qu'elle laisse au loin le coeur de la trame, que le poème s'éloigne au lieu de s'approcher, que le temps me refuse l'affranchissement de l'instant, veux-tu comprendre Anatoly ?

Nitchevo, Carl, nitchevo, tu cherches trop, tu veux tout écrire, même les salissures de l'Histoire, tu veux trop dire, tu veux trop lire, alors forcément les mots s'éloignent, tu fais peur, peur je le dis, peur je le sens, alors la vodka, même la mienne camarade frère, même la mienne, elle lave que le sang, elle lui donne du goût, celui de continuer à jouer du violon dans la nuit. Pendant que tu suspendais ces types, pendant que tu les attachais à cette poutre, pendants, dès demain, pendants dès le matin, mieux leur tirer une balle dans le ventre pour qu'ils n'oublient plus de souffrir, non qu'ils n'oublient plus, pendants et saignants, viscères au long des éléments, ou au long des évènements. Pendant ce temps il n'y avait que la danse, que mon violon qui te faisait tenir, que mon violon.

De la merde Anatoly, de la merde, j'arrive pas a serrer les poings, alors la mort de ces deux salauds ne me fait pas boire plus pour autant, autant le dire, autant l'écrire, autant que le vent laisse approcher mes mots, enfin, et que je puisse avoir quelques vers, quelques lettres, à envoyer à Sara, ma lointaine Sara fort heureusement.

« À nos ventres las
comme des cancrelats rampants
bien à l'abri de la ruine

Comment se laver se raser m'araser quand dans le soleil on ne voit plus rien je sais c'est pas facile c'est un rêve presque débile comme l'étrange idée de monsieur Jack, l'homme à la prise radio qui brise le ton comme le rythme

À nos ventres las
comme des cancrelats rampants
bien à l'abri de la ruine »

Carl Jusek


Fuis au fond des sources, fuir au fond des terres pour éviter la ville, pour éviter la ville et ses décombres, et ses morts innocents, fuir au fond des forets où je pourrai composer et comprendre, ou comprendre et composer, et laisser le violon jaillir comme l'aube... Anatoly Tchervenko

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Pant
Envoyé samedi 28 janvier 2006 - 07h02:   

voilà, deux autres textes de Carl Jusek et Anatoly Tchervenko que j'aime beaucoup. :-)

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