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jean-pierre
| Envoyé samedi 06 septembre 2003 - 20h04: | |
Avant de passer aux faits, faudrait peut-être planter le décor……. Un décor sans envers aux murs gris béton , écaillés sur les bords ; un espace sans air où deux poufiasses faméliques sur podium de fortune s'évertuent sans y croire …… ……….. faire bander la misère …. ? Deux loupiotes en forme de spot, scotché rouge cellophane ..ou bleu suivant les jours pour toute sono trois pélo qu'on nomme orchestre , chaque soir, la même histoire ……….. Un paso pour réveiller le chaland Un tango (toujours admiré mais peu dansé ) Et le slow pour emballer Une blonde au maquillage qui déborde ,ras du cul moleskine entre et se huche sur un tabouret. -« Un gin tonic » D'un geste volontairement appuyé je glisse la monnaie sous le nez de l'entremetteur qui sert de garçon et me tourne vers la nana -« Tu veux danser ? » elle à lancé un p’tit bout de bleu, hésité une seconde puis elle est descendue de son perchoir j’ai tendu la main, elle l’à saisie (avidement peut-être……mais faut comprendre …… y’avait des loubards dans le troquet auxquels on avait pas forcément envie de se frotter) j’l’ai emmenée au milieu de c’qu’ils appellent La piste (j’avais pas envie de danser sur les bords) je ne dois pas vous faire un dessin , vous connaissez le rituel une main sur le haut des fesses , l’autre qui encercle les épaules et puis sexe contre sexe , on s’sert de la musique pour se dire s’qu’on pense,( en silence) …..( moite) j’ai déposé un baiser sur son cou , la position s’y prête elle à légèrement resserré les bras, tout était dit à la fin du morceau on est allé se rasseoir… un peu autre … un peu complice peut-être (j’avais pris soin d’éliminer le tabouret qui nous séparait) elle vida son verre d’un trait, le tendit au garçon :-« un autre » -« ça descend bien , on dirait ! » sans tourner la tête :-« ce soir il faut que j’me saoule la gueule ……..que j’puisse plus bouger » après un instant d’hésitation…… »ça m’évitera de faire des conneries » -« t’es pas gaie mignonne ….comment tu t’appelle ? » -« je ne m’appelle pas !…… les autre m’ont appelée Magda) jusqu’ici, je me disais qu’il valait mieux être fille de joie que femme de peine je commençais à douter !……et puis Magda* ….. pour une pute, c’est un comble ! à une heure, l’ orchestre s’éteint, c’est le pick-up qui prend la relève “I won’t give in I put fresh heard Into myself But i flee my thoughts I won’t give in I’ve sealed my mouth Won’t say a thing At least not out loud*2 *Magda : vierge en néerlandais *2 Mud stories ( An pierlé) -« t’aimes les fleurs ? » qu’elle m’a demandé l’air sérieux -« quand j ‘étais gamine, mon père avait un champ , de l’autre côté du chemin de fer, avec des fraises, des asperges et un prunier et puis y’avait un bout de mer , au fond, comme pour faire une ligne de vrai……… Mais j’ai dû perdre la mémoire ou bien il l’a vendu . Au café de la poste y’avait trop de fumée Rien que les habitués ; gitanes maïs et rouge sans faux col, c’était pas comme au lion d’or, on avait pas de terrasse pour les chasseurs là les mecs avaient de grandes échelles pour regarder le monde d’en haut , moi j’ai acheté des talons aiguille et la nuit, j’ai appris à jouer avec les yeux des loups ……mais c’était pas des vrais, les vrais sont sous la terre , derrière les paupières les vrais griffent mais ne mentent jamais » ce que j’aime au printemps ,c’est dormir sur la terre, les jambes ouvertes à la nuit ce que j’aime au printemps, c’est le réveil humide de la pluie elle croisa les jambes avec un imperceptible crispation des cuisses la nuit, c’est la mort qui hante les chemins la nuit qui hurle de survivance la nuit je n’ai pas de larmes , le désir s’en abreuve la nuit , j’oublie la raison , je suis un antre disponible et si par hasard il me reste un soupçon de raison je le noie au gin et m’offre au tout venant t’as peur de moi ou quoi ? ils appellent tous ça faire l’amour ! pour moi c’est faire la vie ! tu viens ??
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Elisa Aguirre
| Envoyé samedi 06 septembre 2003 - 22h08: | |
Jean Pierre, c'est très réussi, un peu mieux que ma petite "moustache"(c'est le nom du dernier truc que j'ai écrit)c'est pas difficile, tu me diras ! |
   
Elisa Aguirre
| Envoyé dimanche 07 septembre 2003 - 07h50: | |
Sa trame jouxte l'Eternel, Ses fils de soie la retiennent en suspens Ondine jusque dans sa chair Elle mêle senteurs et aromes Comme des chevaux fous. Elle cavale comme Orphée Cherchant son Eurydice, Elle cherche le feu, damnée Au fin fond du Styx Elle rencontre une pluie de grélons Surchauffés dans la brousse La pluie entre dans ses messages, Laine de chameau et puma plumé Rires sanguinolents et chef de file Bagdad café et pain bie Causons par dessus les échelles Poumon d'acier et vent d'hiver Qu'il se ruine en bijoux jolis
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Elisa Aguirre
| Envoyé dimanche 07 septembre 2003 - 09h53: | |
C'est n'importe quoi ce texte (tu vois, je suis en colère contre moi-même) |
   
Leezie
| Envoyé dimanche 07 septembre 2003 - 11h42: | |
Elisa, tu ne peux mettre n'importe quoi ici, tes messages doivent parler du texte de départ, le commenter, ou alors tu considères que le texte est lui-même un départ pour l'un de tes textes à toi, il en est le moteur, et alors tu peux le poster. Mais pas "n'importe quoi" Ce serait bien que le fil reste centré autour du texte de Jean Pierre ou bien autour des textes dont celui de Jean Pierre aura été le moteur. Bisous |
   
Thierry
| Envoyé dimanche 07 septembre 2003 - 13h01: | |
Pour faire "écho" à JP: DANLEBARBLED En marge. Du temps. Sans âge? Y'avait un peuple à DANLEBARBLED qui croupicolait toute l'absainte fournée, tremblirotant, comabsorteux, noctandiurnes, enkyrrhosés, vomissuçant la lie d'enzymes croutons. Glourps! D'égoûts et Chiottes! Les mouches! Elles se posaient. Volaient, posaient, volaient, puis. Rien. Tant ils s'étherpissaient de cuites à points: 30 pour le verre-degrés, deux poings par cigoulot voisin. Made in? Knocked-out! Du Sang, sangsues, sanglés-de-sueurs. STRUGGLE! Partouze ... Dehors: trottoirs, ni chaud ni froid. L'individéfférence: laissés pour cons. Oubli bizarre. En solist'rude. Donc, ils n'y faisaient rien, quoi d'autre?, qu' " à boire! " ! braillé au DANSLEBARBLEDMAN qui leur servirendait des gorgées-bulles et des piqueaugosiers. Money! Time is mon nez. Rastatiné, ElVieux faisait glaing glaing sur son banjo en aspirant du hashmâché, le soufrire édentier. Personne ne dansait: jamais. Sauf. Elle! LaVieille puteuse qui nageait + que - l'alcrawl, de tord-joyau en fort-fuyant, se dandinant du bide, un peu, un gras, qu'elle empesait, si va-et-viens dans le va-GIN'S, si trop de rides et larmes furent: va-peurs, discrètes, les cendres et la poussière de l'âge. Houuu! Les bêtes étaient lourdes. Elle, La télé, crachimentait un moovie loir: " je suis Clint, je suis Flint, je suis PeppermintEastwood, bang! bang! " Couvrant les: Rhhhooooonds. Ils. S'éteignaient sous les spotlights ou ils creusaient le pli de la fauchieuse. Charniers, la MORGUE! " A boire! Encore! "
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Aglaé
| Envoyé dimanche 07 septembre 2003 - 14h37: | |
Je suis touchée par ce texte dont pourtant je suis éloignée à l'extrême...c'est plus loin que la planète Mars...ça rasotte de dire que c'est le talent de Jean Pierre qui fait tout...mais faut bien... |
   
jml
| Envoyé dimanche 07 septembre 2003 - 18h39: | |
je ne bois plus depuis longtemps et j'étais saoul après avoir bu ce texte. chaque goutte sent la vie. |
   
Thierry
| Envoyé dimanche 07 septembre 2003 - 18h47: | |
Mes passages préférés sont le tout début et la toute fin: "Un décor sans envers aux murs gris béton , écaillés sur les bords ; un espace sans air où deux poufiasses faméliques sur podium de fortune s'évertuent sans y croire …… ……….. faire bander la misère …. ? " et "la nuit je n’ai pas de larmes , le désir s’en abreuve la nuit , j’oublie la raison , je suis un antre disponible et si par hasard il me reste un soupçon de raison je le noie au gin et m’offre au tout venant t’as peur de moi ou quoi ? ils appellent tous ça faire l’amour ! pour moi c’est faire la vie ! tu viens ?? " Ces deux passages sont un subtil mélange de poésie, de quotidien passif, de sensibilité, de sensations... Merci JP |
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