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Cécile
| Envoyé dimanche 05 février 2006 - 23h09: | |
Couleur n°1 mélange de blanc et variantes. N'arrête pas de s'étirer les bras tendus au dessus du lit. Toujours plus petite dans le corps et cette impossibilité à saisir ce qui s'agite au dessus. Je les regarde se dire ça va et d'autres choses. A répéter cent fois me tape tape dans les mains, la mélodie est inscrite. Dessin n°1 et la pluie derrière les vitres. Il ne faut pas parler à tout le monde petite fille. Pull over a la couleur n°2 mélée à la respiration des corps. Il y a quelqu'un qui vient. Je n'entends plus mes idées. Points se suivent et l'imprécision des sens en autant de cadres démesurés. A quoi bon grimper aux arbres, tu ne toucheras jamais le ciel. Traverse d'abord l'histoire n°3. Celle qui s'approche de ta naissance et des odeurs n°4 et 5. Te faudrait rire à haute voix pour entendre le silence qui te précède. Ne tarde pas de trop à t'oublier dehors. |
   
Pour Cécile
| Envoyé lundi 06 février 2006 - 14h07: | |
Belle scène intimiste qui s'inscrit dans la durée par le regard attentif d'une aïeule. Les procédés relèvent me semble-t-il,essentiellementde la métonymie:ainsi les numéros,qui en fait sous-entendent, représentent, toute une partie de la scène, puis de la vie -couleur n°2, histoire n°3... C'est une façon originale de dire, et surtout une façon suggestive de traduire le point de vue d'une personne qui a déjà vécu des étapes reconnues et classées. La vie n'est peut-être que - ou est aussi ?- cette suite d'étapes, de numéros-repères, pour l'être simple et/fatigué dont nous suivons le regard et les pensées de plus en plus imprécis . Ces numéros lui permettent, pour un temps encore, de s'y retrouver... Je me suis demandée s'il n'y avait pas également, au début, un double point de vue : celui de l'enfant -phrases 2,3,4,5-; et celui de l'aïeule -phrases 1 puis 6 et suivantes, avec ambiguïté possible, peu probable je crois, pour les phrases "il y a qqn qui vient ... à quoi bon grimper aux arbres ..." ... J'aime particulièrement " te faudrait rire à haute voix pour entendre le silence qui te précède", d'une grande suggestivité. |
   
flo
| Envoyé lundi 06 février 2006 - 15h07: | |
beau texte, très suggestif, athmosphère singulière... avec une très belle tension dans la retenue, presqu'une pudeur et peut-être une nostalgie ( ou amertume déquisée?). La critique qui suit est aussi très instructive. je suis d'accord que la phrase "te faudrait rire à haute voix pour entendre le silence qui te précède" énonce un de ces éclats de vérité qui justifient la poésie. |
   
KC
| Envoyé mardi 07 février 2006 - 09h23: | |
amusante cette promenade dans l'enfance on imagine très bien la petite fille et la présence un peu rabat joie d'un adulte qui passait par là |
   
Cécile
| Envoyé jeudi 09 février 2006 - 12h05: | |
Merci à vous pour vos lectures attentives. Je suis touchée que vous en fassiez tous votre propre lecture. |
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