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Gilain
Envoyé jeudi 16 février 2006 - 08h33:   


(Parfois, le fleuve n’a plus bords, on dirait une mer à perte de vue. Il ne peut plus être désigné que par des expressions approximatives, les écailles luisantes des « comme » pour dire la mouvance, ce qui ressemble, mais n’est déjà plus ce que l’on tentait de dire.)


Je ne m’attarde pas, rien n’est de plus d’importance que passer, joindre l’autre rive, par le trait sinueux de la dernière barque avant la nuit, l’île. Le fleuve cet hiver est une mer étale, désert tant il a plu et il pleuvra encore.

Depuis toujours il bruine sur les ardoises grises, les maisons, les ponts jetés sur les bras submergés de la Loire, l’eau enfante l’eau, des rives dispersées, jusqu’à la mer qui voyage.

Tu pousses la porte, dans l’âtre le feu, de même traversée, crépitement d’écume et de résine filante, décline ses soleils poudrés de cuivres verts, d’étincelles et de métaphores, comment, pourrais-je dire ? ses ors ensommeillés ? Parler des braises inaccessibles…

de la beauté

Lointaine est la clameur, embrasée la colère des foules. Magne, la démesure du cri. Echo au creux des embrasures. Porte au-delà de la ville ses fruits, moires des regards, diapres, ires, noirs iris, mouvements de faulx. Large ratisse d’herbe et téguments, liasses épaisses des mots.

Flux et vague se retirent, croît reflux, puis recommence spirale et envoûtement. Travail de longue haleine, parturition stérile. Toute beauté est de naître, sans savoir, sans foi ni lieu. Nuer, parce que tout beauté ne peut vivre d’immuable.

Questions je poserai, miennes et sans détour, quels fleuves j’ai ouverts, quelles mers refermées. Levé frontières, hauts murs, et scindé ce qui se pouvait encore rassembler. Qu’est ce qui t’a mis au monde ?

Tomber au monde, maintenant par mailles, filets, ce qui ceint, lisse et chantourne l’ossature du vide, des chants mouvant sirènes, mirages en allés.


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Jean-Marc
Envoyé jeudi 16 février 2006 - 12h03:   

une rythmique intéressante !
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Cécile
Envoyé lundi 27 février 2006 - 21h38:   

il y a une certaine force dans ce texte. Ce que j'admire c'est que ça ne s'essouffle pas. La Loire... je l'aime aussi...

mais ce qui me semble intéressant ici, ce sont ces questions. Notamment, Qu'est-ce qui t'a mis au monde ? une question d'une portée mystérieuse...

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