Une odeur de menthe Log Out | Thèmes | Recherche
Modérateurs | Fiche Personnelle

66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » Une odeur de menthe « précédent Suivant »

Auteur Message
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

jml
Envoyé jeudi 16 février 2006 - 17h04:   

UNE ODEUR DE MENTHE


La beauté quand elle passe laisse une odeur de menthe. La larme d’un caillou est plus chère à mon cœur que le sourire d’un banquier. J’aime les feuilles, les escargots, même les mouches. La vie dépasse la pensée. L’ivresse des lilas me monte à la tête. Les bourgeons me bousculent. Le pollen me disperse. Je ne cherche plus, je trouve. Je bêche le jardin à coups d’archet. Les fleurs chantent sous la pluie. Les cercles de mon cœur sont comme ceux de l’aubier.

Mes yeux ont le brun de la terre. Ils deviennent verts sous l’averse. Ce que l’on voit s’inscrit sur les murs de la tête comme la sève sous l’écorce. La terre secoue les arbres pour boire l’eau des fruits. Des souvenirs en queue de cheval hennissent dans la voix. Des sourires en queue de cerise font rougir les fées. On a beau s’accrocher aux nuages, le dos du monde bascule. La soif dort dans une forêt pleine d’eau. Les consonnes en liberté s’unissent aux voyelles de l’espoir. Les mots s’envolent comme le l des ailes dans le v des outardes. Ils laissent des pas d’encre sur le sable des pages.

L’oiseau que l’enfant suit des yeux est le même qui chie sur la peau des statues et dérange le prof. Le chien qu’il caresse est le même qui pisse sur le parvis des banques. Nous sommes en dette avec les abeilles. Nous devons tant d’espoir, tant de vie à la mort, tant de sourires aux larmes, tant de jambes à la terre éventrée par les mines. J’ai peur du brouillard des gestes, que la main ne soit plus qu’une corne de brume. Quand je m’endors sous ma peau, les caresses m’éveillent. Elles glissent sur le toit des os. Il faut la transparence. L’inertie bouge. La matière est vivante. Dans le vent du rêve, l’espoir se mélange à l’air.

Il y en aura toujours pour devenir adulte, éborgner les poupées, tordre le cou des fleurs et croire aux drapeaux. Je cherche ceux qui aiment sans arrière-pensée. Je me sens mourir quelque fois, englouti par la nuit, mais mon cœur bat toujours. Des flammes y dansent dans la neige. Les lézardes grandissent. Il y a des jours en accordéon, d’autres en ciment. Il y a des jours de soie qui habille chacun et d’autres de guenille sur la peau du rêve. Il y a des mots pour chacun. J’écris pour tout avec rien. Je sème des chansons dans la terre des oreilles, des oiseaux de lumière dans l’ombre de chaque arbre. Lorsque la feuille quitte la branche, la sève s’en souvient.

On ne sait jamais si l’éléphant d’un jour ne volera pas demain comme un papillon bleu. La terre n’est pas que l’emballage des racines. Les fleurs ne sont pas les timbres oblitérant la vue mais les enveloppes protégeant les parfums, la rosée des images sur l’herbe des idées, le placenta du verbe au ventre du silence, la mousse des symboles sur le dos des méninges. La solitude du poète s’accroit avec ses mots. Quand il creuse en dedans, il sécrète la sortie. Il ranime la flamme que le froid paralyse. Les bruits n’ont pas de mémoire mais la musique se souvient. Les pierres qu’ont croit mortes accouchent en secret. Contemporain des roses, je survis à l’hiver. Je garde leur odeur au milieu des voyelles.

15 février 2006
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Rapsode
Envoyé jeudi 16 février 2006 - 19h14:   

Superbe texte com d'hab

C'est quoi cette bestiolle, l'outarde ?
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

jml
Envoyé jeudi 16 février 2006 - 20h38:   

Merci.

L'outarde est la grande oie sauvage, aussi appellée bernache au Québec.
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Rapsode
Envoyé jeudi 16 février 2006 - 23h12:   

Merci pour l'info
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

ali
Envoyé vendredi 17 février 2006 - 01h04:   

affolant! une merveille ! on a que le r^ve pour suivre ce bal d'images!!! dommage que j'ai les pieds nus sinon je marcherai jusqu'à z- un matin d'éveil! ...
l'outarde en amazigh s'appelle l'"Ahbar" c'est une oie du désert connue pour sa chair aphrodisiaque et que les pétro-wahhabites d'arabie ne cessent de harceler!!!!!!!
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Gilain
Envoyé vendredi 17 février 2006 - 08h54:   

De la colère blanche

Je critique rarement, cet exercice ne m’est guère familier ; D’ailleurs les critiques en général naviguent entre mépris feutré et encensement infécond. Ici, il y a à boire et à manger. Je passe sur la variante de : « Je ne cherche pas, je trouve. » que je restitue à Picasso et que nous mettrons sur le compte de l’humour bûcheron.

D’abord ce qui produit en moi un prodigieux énervement :

- La personnification des choses, règne végétal, animal, minéral et les pensées qui leur sont prêtées, indûment.
- La pseudo naïveté de l’enfance que l’on se donne par procuration pour marteler des vérités adultes.
- La réalité d’être adulte et vouloir faire croire que ce ne peut-être qu’une tare, à laquelle sans doute, par miracle échapperait le poète supposé.
- La trivialité voire la vulgarité pour montrer que l’on ose casser le moule des bien-pensants et que, jusque dans les mots l’on est du côté de la révolte.
- Mêler au trip biologico-agricole des images de guerre minées, pour faire plus vrai afin que l’on compatisse dans les chaumières.
- In fine une grande complaisance à s’écouter écrire.


Bien. Voilà que je compte un ennemi de plus.

Toutefois, où sont les branches que je m’y rattrape. Une fois sorti des grandes fatrasies et si l’on ne garde que la quintessence (le merveilleux et le fragile) Il le sait bien, d’ailleurs il en abuse, affleure réelle l’émotion. Sans doute étonnement, parfois rugueux d’être une part de la respiration du monde.




Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Ile
Envoyé vendredi 17 février 2006 - 10h23:   

La grande force d'écriture de Jml c'est la sincérité doublée de
talent. Ce qui est très rare dans ce monde de miroirs aux alouettes, d'egos encensés et de psy de tous bords. Qu'il y ait encore des poètes qui écrivent en laissant un peu de côté leur intellect, est très réconfortant. Jml dans ses écrits n'est ni un adulte ni un enfant, il est, et c'est très rare. Cela donne une poésie superbe qui coupe le souffle et qui est à prendre comme elle est, sans analyse autre que la recherche d'une poétique vraie. Et là, visiblement, à la manière de Picasso, nous cherchons et trouvons.
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Gilain
Envoyé vendredi 17 février 2006 - 11h04:   

"à prendre comme elle est"

c'est un peu court comme démonstration.


Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

nao
Envoyé vendredi 17 février 2006 - 11h17:   

Je ne pesne pas que la poesie ai besoin de démonstration pour être appréciée
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Ile
Envoyé vendredi 17 février 2006 - 13h18:   

En effet, je crois, comme Nao, que nul besoin de démonstration. La "démonstration" est cérébrale et la poésie procède d'un ressenti. Quand je dis "à prendre comme elle est", c'est dans ce sens-là. On ne peut présumer de la personnalité de l'auteur qu'au travers de ce qu'il donne à voir, sinon on extrapole non sur le texte mais sur lui. Dans le cas d'une poésie comme celle de Jml, il me semble que ce qu'il donne à voir est remarquable d'un état poétique, après on aime ou on aime pas mais on ne peut réfuter cet état-là et surtout pas l'interpréter en prêtant à l'auteur un objectif mental qui n'apparaît à aucun moment dans son texte.
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Isabelle
Envoyé vendredi 17 février 2006 - 13h20:   

c'est une très belle poésie.
Et pourtant, quelque chose me gêne toujours, dans l'extrême fond, c'est cette comparaison systématique entre le monde d'un côté et jml de l'autre, le monde étant naturellement pourri, et jml étant naturellement dans une bonne démarche
ça oui, ça me gêne
par exemple :
"L’oiseau que l’enfant suit des yeux est le même qui chie sur la peau des statues et dérange le prof." c'est une phrase parmi d'autres, mais ce genre de phrase revient toujours dans la poésie de jml. Je connais plein de profs glacés, arrogants et ignorants qu'un oiseau pourrait déranger (bien que dans toute ma vie je n'en aie jamais rencontré un seul, mais bon, ça doit quand même exister, un prof que les oiseaux dérangent, je fais confiance à jml qui a du connaître plus de profs que moi) mais aussi plein de poètes glacés, arrogants et ignorants. Je veux dire, ce n'est ni l'âge ni le métier ni rien de ce genre qui fait la valeur d'une personne, c'est sa lumière intérieure et la volonté qu'elle a de toujours vouloir s'améliorer. Face à ce type de phrase qui revient toujours dans la poésie de jml, il y a le modèle, c'est-à-dire jml. Et ça, oui ça me gêne, moi aussi (je me souviens que tamos avait fait une réflexion de ce genre)
ça fait toujours un peu leçon, ça fait toujours un peu prof

tiens une autre, encore :
"Il y en aura toujours pour devenir adulte, éborgner les poupées, tordre le cou des fleurs et croire aux drapeaux."
il y en aura toujours, mais moi jml je ne suis pas comme ça moi : " Je cherche ceux qui aiment sans arrière-pensée."
et voilà, encore une belle démonstration
moi ça, ça me gêne

ça m'empêche réellement d'apprécier les mouvements et les rythmes et les sonorités et l'amour et la lumière de cette poésie, qui pourtant en est pleine

je trouve ça très dommage, mais ce n'est pas du tout une question de forme, c'est même au fond du fond

c'est exactement ce que j'aime immensément dans d'autres textes (ceux de Karl, par exemple), ils ne se posent jamais en poètes ces gens-là, ils sont simplement, humbles, et leur profonde humilité est un regard qui mène et aide à avancer


Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

jml
Envoyé vendredi 17 février 2006 - 13h58:   

si j'ai bien compris, c'est le fond plus que la forme qui dérange. je est un autre, on semble l'oublier. je crois utiliser un je général, un peu comme on dit l'homme ou la femme, même si ca fragilise le texte et prête flanc plus facilement à la critique. il y a une grande part de vérité dans les enfantillages. on oublie trop souvent l'évidence. il faut revisiter les lieux communs autrement qu'en touriste. quand je dis qu'un soldat, un banquier, un prêtre ne sont pas des êtres d'amour, je ne dénonce personne mais des fonctions sociales. quand on a expliqué le produit national brut, on n'a rien dit. quand on le dénonce, on commence à aimer.
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Isabelle
Envoyé vendredi 17 février 2006 - 14h06:   

jml chaque fois que tu réponds à quelqu'un comme ça, c'est-à-dire pas "vraiment", en évitant, et en poésie au lieu de le faire en langage simple, tu stérilises toute discussion possible
enfin, c'est comme ça, tant pis...
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

jml
Envoyé vendredi 17 février 2006 - 14h11:   

UNE PIERRE ÉTEINTE


Lorsque la nuit s’habille en jour, il y a toujours des rêves qui dépassent, des étoiles qui tombent comme des pellicules. Des cailloux toussent dans le torse des montagnes. Le soleil vient boire à l’eau fraîche des arbres. Les racines parlent avec l’humus le langage des fruits. Quand tout est vide, la musique me remplit. Une pierre éteinte s’allume quelque part.

La main retient ses lignes comme l’eau ses galets. Les mots se tiennent debout sur la langue du silence. Le cœur boite parfois sans trouver la sortie. Il est comme un oiseau qui vole avec sa cage, une vague perdue sur l’épaule des plages. Plus loin que la défaite, bien plus loin que la mort, je continue d’être libre. Plus loin que l’horizon, je continue ma route. La goutte sur l’épine se rend jusqu’aux nuages. Le pollen fait son miel bien plus loin que la fleur.

La vie des animaux dort encore avec nous. Entre les murs du temps, le passé s’aménage une grotte de Lascaux. L’encre dessine la fraîcheur des gouttes d’eau sur le désert des pages. Il est difficile d’accorder une harpe sans cordes. L’absolu fait son nid dans les mots les plus simples, les larmes des enfants, la peur des vieillards au moment de mourir. Le ciel n’est que l’envers d’une autre galaxie.

Les pensées bougent dans les yeux, les vieilles cicatrices, les splendeurs émiettées. Ce qui germe avec nous a ses racines dans tous les autres mondes. Chaque mot est une abeille imprégnée de pollen. L’aile des fleurs est son parfum. Un invisible doigt caresse les pétales. Un brin d’éclair, un cil de lune, chaque insecte, chaque fleur, chaque flocon de neige est un peu la confidence du monde. Le soleil se glisse dans le sillage des vagues, les ailes des papillons, le pastel des fleurs. Il est comme un enfant regardant le monde à son insu, l’orvet sous la pierre, la semence dans sa gaine, le génie de Mozart dans l’oreille d’un chien.

Où vont les âmes des poupées, les pensées quand elles fanent ? Il y a des mots qu’on ne dit qu’à voix basse, des mots disant merci, le léger bruit des plumes, les pas sur la plage déserte, l’eau douce des caresses dans le jet de ses bras. La pelle de l’avenir recueille le passé. Elle creuse le présent. Elle jette l’infini dans l’humus des heures. On ne fait qu’un avec la route. On n’arrive jamais. Chaque nouveau pas est celui d’un départ.

16 février 2006
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Isabelle
Envoyé vendredi 17 février 2006 - 14h13:   

ah, au temps pour moi! SI j'ai connu un prof que les oiseaux dérangeaient, et même qui s'évanouissait chaque fois qu'il en voyait un. C'était une réelle maladie psychologique, due à un traumatisme violent de l'enfance.
A l'époque j'étais prof dans un "bon" collège (enfants de chercheurs CNRS etc...), rien à voir avec ce que j'ai connu ensuite dans des quartiers terriblement difficiles, mais avec élèves extrêmement attachants. Là, les élèves étaient plutôt du genre puant, ils avaient vite repéré la faiblesse de ce prof, et un jour même des petits sixièmes lui ont mis un pigeon mort dans son casier, ça a été assez tragique, il a failli en mourir.

Voilà, je devais cela à la vérité, j'ai donc quand même connu un prof que les oiseaux dérangeaient...

Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Isabelle
Envoyé vendredi 17 février 2006 - 14h17:   

Mais oui, jml, merci pour ce nouveau texte, très très beau,mais tu sais je n'ai jamais douté que tu étais un grand poète.
Tu n'as pas à faire tes preuves à chaque pas, en tout cas avec moi :-)

J'avais juste l'idée qu'on pouvait peut-être parler réellement sur un forum de poésie, mais peut-être que j'avais tort.

De plus en plus, au fur et à mesure que ma vie se déroule, je trouve que parler vraiment est le don le plus précieux qui puisse m'être donné




Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Kel
Envoyé vendredi 17 février 2006 - 14h59:   

Si tu sais parler, conserve le, c'est une chose rare.
Moi, j'apprends encore à parler :-)
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Isabelle
Envoyé vendredi 17 février 2006 - 15h01:   

pour Gilain
"- La personnification des choses, règne végétal, animal, minéral et les pensées qui leur sont prêtées, indûment."

en soi, cela peut être pourtant une manière de regard. Par exemple quand aar dit

"le chemin montait
un bâton de cyprès à la main "

la distance et l'apparente objectivité complète font que cette expression est totalement à sa simple place


Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Isabelle
Envoyé vendredi 17 février 2006 - 15h03:   

salut cher Kelig, si tu m'as bien lue j'ai parlé de "don", je voulais parler de ceux qui me parlent et non de moi qui parle
j'aurais du dire "LE parler vraiment"
mais c'est un détail...
et puis tout le monde bien sûr essaie d'apprendre à parler, c'est vraiment difficile
bonne journée ensoleillée
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Kel
Envoyé vendredi 17 février 2006 - 15h19:   

"je trouve que parler vraiment est le don le plus précieux qui puisse m'être donné "

ah oui, j'ai fait un contresens. Pas grave, j'aime bien cette réflexion.
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Gilain
Envoyé vendredi 17 février 2006 - 15h47:   



Bien qu'il ne semble pas vouloir le supporter, ce passage de Aar s'accorde très bien avec les images de Char, R'né (Chemin des écoliers… "ou l'automne perd le souffle", etc.) Le paysage accompagne le mouvement quoi de + naturel ?

Dans les textes de JML le paysage ramène sa fraise (sic) C'est une nature en colère qui demande presque repentance d'exister. C'est souvent binaire, manichéen, un peu morse (le langage) l'animal….


Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

flo
Envoyé vendredi 17 février 2006 - 17h57:   

Et bien tant qu'on y est;... :-)
je vais y aller de ma petite critique aussi, jml, surtout prends le avec zenitude

voila une strophe, la première de ton texte :

"La beauté quand elle passe laisse une odeur de menthe. La larme d’un caillou est plus chère à mon cœur que le sourire d’un banquier. J’aime les feuilles, les escargots, même les mouches. La vie dépasse la pensée. L’ivresse des lilas me monte à la tête. Les bourgeons me bousculent. Le pollen me disperse. Je ne cherche plus, je trouve. Je bêche le jardin à coups d’archet. Les fleurs chantent sous la pluie. Les cercles de mon cœur sont comme ceux de l’aubier. "

et bien pour moi, j'ai beau relire, mais je ne vois aucune relation entre chacune des phrases. (sinon spéculation pure) Chaque point devrait pour moi être séparé d'un espacement, d'une ligne, d'un silence. Car il s'agit, selon moi, d'une sorte d'agglomérat d'aphorismes ou de sentences.

or, je n'aime pas tellment les aphorismes ou les sentences, sinon chez les surréalistes ( chavée, norge,...)

comprends-moi bien, j'aime ta poésie, mais un texte comme cela, pour moi, c'est trop, il y a comme une vanne ouverte qui déverse des phrases sous forme souvent de constatations, d'affirmation dans l'expérience qui exclue le doute, l'errance, la fragilité de l'appréhension.

il suffirait d'un rien, stylistiquement parlant, pour changer cela; mais c'est vrai que ce style se fonde aussi sur un état d'esprit. Quand isabelle, ( que je salue au passage) parle de karl et de son regard, elle veut, je le pense , dire cela aussi: dans sa poésie, il y a toute l'humilité du chercheur de sens. dans ta poésie, il y a tout le lyrisme du trouveur, de l'orpailleur devenu riche et qui raconte sans plus douter.

C'est excessif, mais il y a un peu de cela.

Ma critique de départ sur l'agglomération trop dense de sentences parfois sans fil de cohérence réel ( ou alors il manque des liens et cela m'échappe) est renforcée apr la rythmique des phrases. de temps en temps on y lit un "alexandrin marché", ou un vers qui fait tatatatatatatam point et la langue rechnate en rythme la phrase suivante; on lit une belle musique mais le sens ne s'imprime pas.

tu as un tel talent d'images, d'imaginaire, un tel regard! ça vaudrait franchement le coup de réfléchir à l'approfondissement de ce chemin. L'épurement peut-être. comprends bien, ton style reste ton style et je n'aimerais pas qu'il ressemble à celui d'un autre, mais il y a heureusement des tiroirs qu'il reste à ouvrir et ton art peut encore grandir.

avec toute mon attention amicale,

flo
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

flo
Envoyé vendredi 17 février 2006 - 18h01:   

gillain, je te rejoins sur ta lecture de aaron; il déteste char, mais il a pourtant quelques fois des accents qui approchent son regard.

mais aar est plein de contradiction, c'est pour cela qu'on l'aime.

a propos de toi et de aar, j'aurais des tuyaux de maisons d'édition si vous consentiez à faire un recueil à soumettre.

flo
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

flo
Envoyé vendredi 17 février 2006 - 18h29:   

enfin, ceci dit, quand je lis ceci :

"Je t'ai aimée debout comme on rêve debout
jusqu'à tromperla soif.
Nous ne cessions de naître l'un dans l'autre
habillés de caresses
comme d'une robe trop grande.
Tu es partie trop tôt un jour de soleil blanc
d'une grossesse du coeur dont je porte l'enfant."

je trouve cela tellement beau, et ne correspondant pas du tout à la critique que j'ai pu faire du texte d'en haut...

comme quoi, ne jamais généraliser. C'est important de lire texte après texte sans catégoriser un auteur.

flo
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

flo
Envoyé vendredi 17 février 2006 - 18h31:   

ceci dit, quand je lis ce texte de jml :

"

Je t'ai aimée debout comme on rêve debout
jusqu'à tromperla soif.
Nous ne cessions de naître l'un dans l'autre
habillés de caresses
comme d'une robe trop grande.
Tu es partie trop tôt un jour de soleil blanc
d'une grossesse du coeur dont je porte l'enfant."

je trouve cela tellement beau que la critique que j'ai faite du texte d'au dessus ne correspond pas du tout;

comme quoi, il ne faut jamais généraliser. lire texte après texte sans catégoriser un auteur.

Flo
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Kel
Envoyé vendredi 17 février 2006 - 18h51:   

Je trouve que Jml écrit des choses très belles, voire très très belles.
Quelque fois c'est un peu moins réussi, peut-être ici est-ce le cas (à mon avis aussi)
Et alors ? Eh bien je trouve que c'est plutôt un signe de bonne santé !
:-)
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Isabelle
Envoyé vendredi 17 février 2006 - 19h30:   

Kel, tu me fais penser aux cercles circassiens qui font évoluer les deux cercles d'hommes et de femmes en les mélangeant, mais qui surtout reviennent à la configuration du début :-) (c'est-à-dire ici l'éloge sans critique possible)
bonne soirée en tout cas, c'était sympa tiens cette petite discussion
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

catre
Envoyé vendredi 17 février 2006 - 21h00:   

c'pas mal interessant tout ça
j'aurai tendence à mixer les commentaires d'Isa et de Flo et d'ajouter une peu de sel..

jml j'ai l'impression (depuis plusieurs années que je te lis )que tu brasse une grande immense casserole... que c'est toujours le même fond et que tu y rajoutes ceci ou cela au gré de ton humeur ou de ta promenade ( physique ou mentale ou..comme tu veux ) mais que tu ne te soucis guère de ce que ça goûtera, tu nous donnes ça à manger, et tu parles et tu parles pendant qu'on mange... et comme ça on oublie le vrai goût de ton ragoût...au milieu de tes paroles

en digérant je me dis que j'ai pas pu savourer... il y avait trop... trop de stock disparate qui écrase toutes les nuances de parfum, de saveur

moi aussi je trouve que tu es bourré de talent
mais est-ce qu'il ne manque pas à ce talent un soucis... ou un doute.. un questionnement sur la dose des ingrédients, un travail ? épure, ai-je lu plus haut.. curieusement j'administrerais une purge...ou j'élaguerais un peu ..mais je t'ai déjà parlé de tout ça jml..
et bon
chupasmieuxqunautre

j'te salut
( et j'ai retrouvé une enveloppe avec tes trucs *pas à toi* dedans..)
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Rapsode
Envoyé vendredi 17 février 2006 - 22h25:   

Je partage les propos de Flo puisque ce sont à quelques détails prêts ceux que j'avais moi-même tenu y il y a déjà quelques mois... Sauf qu'en ce qui me concerne, on ne m'avait accordé aucun crédit ( normal le con qui jack-te)... En revanche l'exemple de Flo me semble mal choisi, lorsqu'elle déclare.

-"j'ai beau relire, mais je ne vois aucune relation entre chacune des phrases"

Voila une strophe, la première de ton texte :

"La beauté quand elle passe laisse une odeur de menthe. La larme d’un caillou est plus chère à mon cœur que le sourire d’un banquier. J’aime les feuilles, les escargots, même les mouches. La vie dépasse la pensée. L’ivresse des lilas me monte à la tête. Les bourgeons me bousculent. Le pollen me disperse. Je ne cherche plus, je trouve. Je bêche le jardin à coups d’archet. Les fleurs chantent sous la pluie. Les cercles de mon cœur sont comme ceux de l’aubier. "

Et bien pour moi, il y a justement dans ce paragraphe une phrase contradictoire, à toutes idées d'incohérence. Une phrase toute petite et qui réhabilite l’esprit de son auteur, avec sa poésie… Par l’existence de ce côté abstrait du texte et que l’auteur lui-même confirme, lorsqu’il y glisse un peu comme une pause, la chose suivante…

-« La vie dépasse la pensée »-

Certes, sans doute que son contraire aurait tout aussi bien fait l’affaire, (question de sonorité peut-être) quoi que « Une pensée à Flo-t, de celles de la vie »-
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Rapsode
Envoyé vendredi 17 février 2006 - 22h42:   

Et pis, quand on lu tout ce qui suit de Jml, on se demande si notre jugement est bien le bon...

PASSAGES À VIDE de JML

On se souvient rarement du premier mot. Peut-être du premier crayon et du premier cahier. Je me souviens encore des chansons de ma mère lorsque j'étais fœtus. C'est l'appel du dehors que je n'entendais pas. On se souvient rarement du premier cri et du premier silence. Je me souviens encore des pas d'un hanneton sur une brindille morte, des yeux d'un écureuil, du chant d'un nénuphar. J'ai oublié depuis mon premier billet de banque, les règles de morale, les grilles d'analyse et les conseils de Freud. J'ai dessiné des larmes aux moustaches d'un chat, un sourire à la nuit, des grimaces aux horloges. Le nez collé aux vitres, j'étais l'idiot de la classe. Mon rêve crissait plus fort que la craie du tableau. Dessinant sur le bois un bateau de pirates, j'appareillais pour vrai. Dans son ventre tout chaud, je décrivais déjà les gestes de ma mère.

Dans les passages à vide les souvenirs parfois peuvent servir de pont. Tous les baisers donnés fécondent ceux qu'on donne et ceux qu'on veut donner. La même salive unit le langage des hommes. On a tous en jachère un même jardin secret que l'on croit seul connaître. Les yeux dans le désert recréent leur propre mer.
Humilité, humour, tendresse, dérision, amour et solitude nous servent de balises et nous font exister. Une multitude de points forment une image unique où chacun met ses rides, ses sourires et ses yeux. C'est en nous que l'espace fait surgir sa faune, sa floraison, son sens. La fable et la réalité s'interpellent en chacun.
Lorsque j'ai vu la mer pour la première fois, c'est une marée d'encre qui souleva ma voix. J'ai pris pour un oiseau un galet de ruisseau, un arbre pour ami. J'ai gardé pour la route des vagues dans mes pas. Je suis frère d'un loup et parcours avec lui une forêt cousine. La tendresse s'éprend de l'ombre et la neige ravaude l'écorce des érables. Dans l'alphabet des branches les mésanges raturent le bruit des bûcherons. Il y a une éclaircie au milieu des sapins où les chevreuils viennent boire. Sur les terres vides du cœur il pousse des framboises et l'espérance s'accroche au pelage des bêtes. C'est un peu le passage qui mène vers l'été.

Dans le tintement des clefs ce n'est jamais la porte que l'on entend s'ouvrir. Ce n'est jamais la vie qu'on enseigne à l'école, la tendresse qu'on imprime à la une. Même ce qui ne bouge pas veut parfois s'arrêter. L'homme est le seul à penser qu'il avance. Mais que faire d'autre ? Quand on recule, la mort aussi recule. La main nue d'un enfant qui étire ses doigts reste encore le premier geste vers la liberté. Le baiser entrouvre les lèvres du bonheur. On voit mieux ce qui nous manque que ce qu'on a en trop. L'air parfois se brise contre le mur. On ne retrouve au fond du verre que des éclats de soif.

Chaque mot est un coin du monde. Je voyage beaucoup. Tous les lieux sont bons pour écrire, sauf peut-être la table de travail. Être souvent perdu c'est retrouver la route, le passage, la voix. La vie écrite à la sauvette dans la maigre lumière d'un taudis de passage explose quelque fois en mille symphonies.
Le plaisir existe en dépit des éteignoirs, des aléas, des souffrances et des gérants de banque. Chaque matin la lumière met une nouvelle robe et les arbres à musique s'accordent avec le vent.

Dans un passage à vide les tapis volants montrent la corde. Quelques oiseaux s'y pendent. La ligne d'horizon n'a pas pris de soleil. La mer rentre bredouille dans les yeux des marins. Le sommeil roule en boule une pelote de vie qui ne sait pas rêver. On érige des ruines dans les yeux des enfants. Vivre ou mourir deviennent frères dans les mains des soldats. Tout Dieu est un banquier qui réclame ses morts. Quitter l'enfer, ce n'est pas encore trouver le ciel. On n'en sort jamais seul, ni même à deux. Tant qu'un seul homme a faim tous les pains crient famine. Il n'y a plus de mot pour dire camarade sans passer pour un con. Il n'y a plus de pont en accord avec l'eau.




L'OPERA DES BOEINGS
2005-02-03 08:48:32 (le second texte de JML et que je garde tjrs avec moi pour le relire et le faire lire (parfois) à mon travail)




Rats et barbituriques, ça roule toute la nuit. La prière des pauvres au fond des tiroirs-caisses. Fantasmes électrifiés sur l’écran des images. Dentelle des néons sur l’échelle de Jacob. New-York se réveille sur ses ressorts rouillés. Son rêve abattu par les flics fait hurler les sirènes. Racines givrées d’urine, yeux piqués de morphine, cette ville est sans paupières.

Coney Island : dimanches délavés de pop-corn sur les pontons rouillés. Manhattan Bridge : tout le monde embarque dans son cheval de Troie. Kennedy Airport : l’opéra des Boeings fait sursauter la Bourse.

Gens de toutes les douleurs décapant leur mémoire. Ville d’argent terni par les mauvais usages. Une foule s’agglutine autour d’un preacher. Faudra-t-il que le Dow Jones débande pour voir la tendresse entre les lignes du monde ? Les faits divers eux-mêmes fournissent les couteaux. Le désespoir passe la main sans rendre la monnaie.

Central Park : le silence est son unique tendresse. Le temps laisse des miettes pour les oiseaux nécessiteux.. Manhattan parking : bouquets de solitude qu’oxydent les autos. Les arbres de Harlem ont l’haleine des clochards. La parole noire de Dieu y gicle des seringues.

Le Bronx : cages à poules et nids de solitude, ses pauvres signés par Dieu lui-même. Métastases des ruines. Le cimetière des chiens est un hôtel de luxe. Le rêve dort sur des échelles d’incendie. L’espoir bivouaque à l’Armée du Salut, armé de vieux chaussons et d’alcool frelaté.

42e rue : cinémas porno et singles’ bars. Dial-A-Joke pour survivre à la nuit. L’insomnie des drugstores. Les chiens qui courent entre les mauvais blues. Le cri des abattoirs. Le cri des overdoses. Le cri d’une ambulance bloquée. Le prix du sang dans les fontaines de Coke. Babylone à rabais. Le soleil s’oxyde comme une tache de vin.

Jml
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

re4tre
Envoyé vendredi 17 février 2006 - 22h42:   

*La larme d’un caillou est plus chère à mon cœur que le sourire d’un banquier.*

je reviens là... et je me repermet... est-ce que ce n'est pas lourd ? et les me me me, est-ce que ça ne pèse pas très très lourd ? moi je m'accroche là-dedans et je trouve ça triste parce que les images méritent vraiment de vivre de respirer, et ça étouffe, ça étouffe de considérations (personnelles)- au singulier aussi...- le texte en est truffé !
okay *la vie dépasse la pensée* j'accorde ça, Rapsode qui que tu sois, mais tout de même...

poesia c'est harmoniser ses contraires ou se bercer dedans ? ha flûte! c'est koi écrire ?


Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

tre
Envoyé vendredi 17 février 2006 - 22h45:   

Rapsode, là tu le berces !

rhhaaalala
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Rapsode
Envoyé vendredi 17 février 2006 - 23h05:   

*La larme d’un caillou est plus chère à mon cœur que le sourire d’un banquier.*

-"je reviens là... et je me repermet... est-ce que ce n'est pas lourd ?"-


Ben, je sais qu'un cailloux peut être lourd, qu'on peut parfois, avoir le coeur lourd aussi... Reste à savoir si c'est faire preuve de légèreté que d'y inclure, le sourire d'un banquier !

Je plaisante
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Kel
Envoyé vendredi 17 février 2006 - 23h21:   

Isabelle, tu as raison, mais je n'ai pas le coeur - ni la tête - à critiquer. J'ai dit ce que j'en pensais, c'est déjà pas mal !
;)
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Ile
Envoyé samedi 18 février 2006 - 01h00:   

Eh bien ! il en fait couler de l'encre ce Jml !! Cela prouve que soit il est gênant, soit il est génial ! peut-être même les deux, cela va souvent ensemble. Peut-être cela veut dire aussi qu'il nous renvoie, par son audace d'être simplement ce qu'il est : quelqu'un qui écrit avec ses moyens à lui, sans se soucier de l'effet produit, à ce que l'on a chacun, de plus fragile. Cette partie de nous-même la plus inaboutie que l'on préfère trouver dans les autres plutôt que de la travailler en soi.
Dans ce fil il y a des chose intéressantes mais il me semble, et j'y tiens, que la critique, qu'elle soit dans un sens ou dans un autre ne peut être constructive que lorsque elle ne cherche pas à vouloir établir une vérité incontournable. On ne peut parler que de ressenti de lecture et ne pas perdre de vue que ce prisme est le nôtre uniquement, l'auteur pourra, s'il le veut ou non, tenir compte de ce regard, personne ne peut penser ou choisir une direction pour personne.
Par exemple en ce qui concerne une des choses que l'on peut "reprocher" à Jml : l'incohérence (apparente) de la succession de ses phrases, pour ma part je trouve que cela assure au contraire de sa patte d'écriture, une manière bien à lui d'écrire, que l'on peut critiquer, plagier, nier, encenser, mais qui est avant tout originelle et originale. Jml n'a pas besoin de signer, on sait que c'est lui qui a écrit et cela c'est un état de créativité irréfutable. Jml écrit dans ce genre de performance qui de simplicité en simplicité aboutit à une singularité créative. Après çà qu'il soit manichéen, dense ou excessif et certainement bien d'autres choses encore, cela ne révèle rien d'autre que ce qui de nous même est interpellé au travers de son texte.
Finalement, il nous renvoie à notre propre poétique, notre propre cheminement à améliorer ! et ne serait-ce que pour cela, j'ai envie de lui dire merci.
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Isabelle
Envoyé samedi 18 février 2006 - 10h01:   

oui sûrement génial, Ile... et en tout cas ce qui est génial dans ces discussions sur jml (j'ai bien aimé, hier, les opinions de tous)c'est qu'on est sûr qu'il ne nous dérangera pas :-)))))
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

flo
Envoyé samedi 18 février 2006 - 11h36:   

certains n'aiment pas rentrer dans une polémique qui les concernent. cette attitude de foncer droit dans une discussion est, sans être du tout péjorative, de culture assez française.

je ne sais comment on vit ou voit les choses au quebec, mais pour ma part, quand j'interviens pour répondre à un fil me concernant, j'ai toujours l'impression de me justifier. souvent je préfère méditer ce qui est dit, quitte à revenir avec des propositions d'amélioration ( très ISO cette expression ;-) ).


Que peut dire un auteur face à une critique de fond sinon : oui, ces gens perfçoivent différemment ce que j'écris ou veux faire passer, ou encore, ils ont des goûts qui diffèrent des miens. pour la critique de forme, si elle se justifie autrement que par le goût ( un bon exemple est la critique de lilas sur mon texte "j'ai tu janvier") alors, il est très intéressant de retravailler le texte.

peut-être que la seule réponse valable sur le fond est, je crois, de développer ce qui fonde notre regard et notre écriture; mais tout le monde ne sais pas bien parler de l'amont d'un texte.

ceci dit, je suis d'accord : si on met un texte sur un forum, il est heureux et souhaitable qu'il y ait des critiques de tout poil, qui concernent évidemment l'ériture et non la personne et qu'un dialogue au-delà des prises de position partisannes puissent s'établir, au-delà d'un c'est génial, j'aime ou je déteste.

bisatous,

flo
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Isabelle
Envoyé samedi 18 février 2006 - 12h22:   

je crois que le fait de recevoir ce qui est dit par les autres, et de les écouter tout simplement, dépasse largement les clivages belge/français/québecois
si je ne veux pas accueillir, comment qu'elles soient, les paroles qui sont dites sur ce que j'écris (sauf agression, bien sûr) eh bien il me semble que le partage n'est pas accompli...
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Isabelle
Envoyé samedi 18 février 2006 - 12h27:   

Personnellement, je ne pense pas qu'il faille retravailler un texte lorsque les gens qui ont dit des mots dessus avec respect mais franchise remettent en question ce texte.
Je pense qu'il faut seulement les recevoir, avec la même franchise et le même respect. L'acte même de recevoir et d'écouter activement fait que l'écriture se donne la possibilité d'évoluer.. ou pas, si on était vraiment sûr d'être dans sa propre voie (car les gens qui donnent de leurs paroles sur un texte n'ont évidemment pas toujours raison)
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

aar
Envoyé samedi 18 février 2006 - 15h54:   

tiens, me voilà mêlé à ce fil !!!!!
avec René, mon copain d'écriture, et mon meilleur punching-ball

moi dont le seul souci du week-end a été de savoir
comment se débarasser de l'odeur recurrente d'oignon incrustée
dans la planche de la cuisine (en frêne de la taïga)
les même oignons qui ont été complices d'un velouté aux endives

Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Christiane
Envoyé samedi 18 février 2006 - 16h53:   

La poésie n'est peut-être pas une expérience sur le langage ou l'écriture?

Aar, as-tu essayé le vinaigre ou pire l'eau de javel...

Cri
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

flo
Envoyé samedi 18 février 2006 - 20h12:   

je pensais bien qu'évoquer une différence de culture serait mal perçu ;-)

pourtant... cette richesse est une vérité: il suffit de voir la manière dont tout dialogue politique, social, cutlurel se débat en france par rapport à la manière dont il se débat en belgique pour comprendre qu'il y a là une véritable différence culturelle. C'est ainsi; en belgique nous en avons davantage conscience, vu que nous avons l'habitude depuis toujours de regarder l'ensemble des chaînes de télévision française ansi que d'écouter les radios d'autres pays francophones;

il ne s'agissait dans ma remarque en rien de "clivage" mais plutôt de différence de perception.

je ne connais pas assez JMl pour savoir s'il s'agit de cette différence de perception ou d'une réelle fuite face aux remarques. je lis dans tes intervntions que tu penses à un problème personnel de JMl face aux critiques. C'est possible, mais franchement je n'en sais rien. un silence peut tout aussi bien signifier pour moi une réception et une écoute qu'une réponse dont on interpétera de toute faon chacun des mots.

pour ma part, j'aime être relue et j'aime qu'on me pointe dans mes textes des éléments qui pourrait selon le lecteur être retravailler. A partir de ce moment, soit je trouve qu'il y a là une perception juste et qui me permet d'évoluer soit, je trouve que tout autre mot ou mise en rythme ou agencement trahirait ce que j'ai voulu signifier et je ne change rien.

mais c'est vrai qu'alors, je me justifie et certains inteprêtent la justification comme un refus de la critique; alors que la justification peut être en fait un désir de communiquer sur le tréfond d'un texte..;

Ah... pas facile tout cela!

débat très intéressant car il nous ramène tous à nous-même face au processus de soumission d'un écrit.

bisatous,

flo

Aaron, pour les mains contre l'oignon, j'ai un truc, mais pas pour les objets...
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

vive la non culture communicante
Envoyé samedi 18 février 2006 - 23h52:   

mééénon c'est pas mal perçu, Flo, c'est juste à côté de la plaque. Tous les (nombreux) québecois avec qui j'ai discuté pendant des années sur internet avaient au contraire une nette et coupable tendance à répondre quand on leur parlait

ensuite tu te prends comme exemple pour illustrer les différences mais comme tu écoutes absolument tout ce qui est dit et que tu t'efforces d'y répondre, et la plupart du temps avec intelligence et modestie (je ne t'ai jamais vu ne pas répondre) comme démonstration c'est pas génial :-))


Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

idem
Envoyé samedi 18 février 2006 - 23h54:   

bon, dites, on va pas y passer la nuit, hein
tout ça n'est pas bien grave
allez

....
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

pour big moustache
Envoyé dimanche 19 février 2006 - 12h17:   

Ralala Encore une soupe à l'oignon...

ça devient vraiment le parcours du combattant résistant pour trouver un job tout en promouvant les arts et le social!
A vot bon coeur m'sieurs dames. N'oubliez pas les liens sociaux.

JML qui sait faire des pubs d'enfer!

Merci de penser continuellement à une absente de ce site.
N'oubliez pas surtout la quête à la sortie...
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

aglaé
Envoyé jeudi 23 février 2006 - 15h10:   

"""Je t'ai aimée debout comme on rêve debout
jusqu'à tromperla soif.
Nous ne cessions de naître l'un dans l'autre
habillés de caresses
comme d'une robe trop grande.
Tu es partie trop tôt un jour de soleil blanc
d'une grossesse du coeur dont je porte l'enfant." ""

Je retrouve le ton de "L'Autre Versant"...et j'adore

Aglaé pour JML

Le postage de nouveaux messages est actuellement désactivé dans cette catégorie. Contactez votre modérateur pour plus d'informations.

Thèmes | Depuis hier | La semaine dernière | Vue d'ensemble | Recherche | Aide - Guide | Crédits programme Administration