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Bachy Pierre
Envoyé samedi 18 février 2006 - 07h56:   

A propos de la Foire du Livre qui se termine à Bruxelles...

Les jours de salon du livre, les tréteaux des éditeurs offrent un spectacle peu réjouissant : celui d'auteurs assis derrière des piles de leurs bouquins, attendant que des lecteurs veuillent bien venir se les faire dédicacer (et les acheter si possible). Le persil est rare, et souvent le lecteur ne vient pas, soit qu'il soit timide, soit qu'il soit indifférent. Parfois il n'est tout simplement pas lecteur. L'auteur vit alors des instants épouvantables. Rien n'est plus triste, dans les limites étroites du paysage intellectuel, qu'un écrivain restant seul face à ses livres. Trois types d'attitude sont généralement constatés. Un : l'écrivain agit comme s'il n'était pas concerné. Il a d'ailleurs pris la précaution de venir avec quelques amis pour discuter de choses et d'autres, en ricanant nerveusement. Si quelqu'un se pointait pour avoir un gentil petit mot sur la page de dédicace, l'intéressé serait capable de prétendre que l'auteur est parti boire un coup. Une attitude plus noble (la deux) consiste pour l'auteur à assumer son calvaire, seul, sans échappatoire, sans excuses, en faisant bien face à l'infortune. La troisième et dernière attitude est la plus singulière. L'auteur se plonge intensément dans son propre livre, comme s'il l'ouvrait pour la première fois (pour certains, il se peut que ce soit le cas). Il s'intéresse à cette étrange littérature, peut-être même la trouve-t-il à son goût. L'écrivain reprend une vie normale, bien au large de l'écriture, des cruelles maisons d'édition et de leurs idiotes séances de signature.
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flo
Envoyé dimanche 19 février 2006 - 10h25:   

aborder un écrivain est quelque chose de difficile. soit il est connu, et le lecteur s'en va vers lui, pénétré de l'importance de la rencontre et de sa relative ignorance face au monde de l'auteur. S'il l'admire, il se sentira presqu'imparablement démuni dans le discours à lui tenir.

La dédicace est aussi un présupposé commercial: pour aller tailler une bavette avec l'auteur, il est "correct" de lui acheter, là, tout de suite, le livre. On ne peut évidemment pas faire cela avec tous les livres présentés dont les auteurs sontaccoudés derrière un comptoire et pour lesquels on a un intérêt; Alors, si le portefeuille devient léger, on pase avec un peu de regret son chemin. Si on a entendu parler de l'auteur, mais qu'on ignore concrètement ce qu'il écrit, on peut aller vers lui pour achter le bouquin, sur la bonne foi des critiques, mais alors on a absolument rien à dire à l'auteur, sinon des généralités souvent empreintes de maladresses. Or, beaucoup de lecteurs n'aiment pas se sentir stupides.

Parfois aussi, comme moi, on rencontre un auteur et l'on perd tous ses moyens. Impossible de dire, d'oser dire la platitude du genre : j'adore ce que vous faites, j'ai lu presque tous vos livres. encore plus utopique d'arriver à lancer une ou deux remarques de ressenti sur le fond de l'oeuvre. Pourtant, et après coup on s'en rend compte, l'auteur adorerait cela, un vrai dialogue avec son lectorat, surtout le lectorat qui l'a déjà lu.

La dédicace m'a toujours paru aussi comme une hypocrisie car dans la plupart des cas, l'auteur note soit une phrase formatée, chaleureuse et peu personnelle. Soit l'auteur rebondit sur une phrase de son interlocuteur et tourne une réponse autour. Mais dans tous les cas, cela semble terriblement artificiel et de cette "attention" reste le sentiment à la relecture d'une obligation.

il y a aussi la dédicace comme sentiment de reconnaissance du lecteur. certains vont à la chasse aux dédicaces comme pour se sentir importants, mais peu sont dupes.

En fait, c'est un jeu souvent perverti au point que jeudi, alors que je discutais avec un petit éditeur belge ( edition mémor) deux adolescent sont venus vers lui, sans connaître en fait ni du quoi ni du qu'est-ce, ni du qui ( le prenant pour un auteur? ) et lui on demandé très poliment s'il acceptait de leur faire un "autographe" sur un bout de papier. ce geste n'avait aucun sens sinon celui, peut-ête de répondre à une demande du professeur : question 10: procurez-vous un autographe d'un auteur. Ou encore le sentiment d'être venu et d'avoir joué le jeu d'une foire du livre : la renconre "enregistrée" par un bout de papier. Car la seule différence entre une foire du livre et une très grande librairie, c'est cette possibilité de discussion avec les acteurs du livre : auteurs, bien sûr, mais aussi éditeurs, illustrateurs, etc...

pour ma part, ce genre de foire est une mine à la discussion avec de petits éditeurs qui sont toujours très très intéressants. et puis de fil en aiguille qui conseillent un livre, un auteur, qui parlent de leur passion.

il faut que l'on valorise les lecteur dans une foire du livre, que le lecteur se sente le droit de pousser toutes les portes et de discuter avec tout le monde sans se sentir obligé d'acheter, et alors, cela devient réellement fructifiant pour tout le monde.

flo

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