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Gilain
Envoyé lundi 27 février 2006 - 16h16:   




Pour éluder une question jamais posée
à laquelle je n’apporte pas de réponse.


Dans ce pays il y a encore des sources, celles ci ne chantent pas, elles font clairement un bruit de source et ne posent pas de questions. Tintinnabulent oui peut-être. Les oiseaux crient c’est selon ou froufroutent des ailes, bruissent, je vois bien qu’ils se la jouent speed et soudain feuille morte, vrille, exocet.

Les pires c’est les hirondelles, enfin les martinets, sont cons comme des bites, fouettent les calandres jusqu’à se faire éclater les tripes. Le vainqueur n’a que l’embarras du choix.

Dans ce pays la pluie ne parle pas, par nature muette, elle choit. C’est moi qui dis Requiem, mater dolorosa et quelques bottes secrètes faciles d’hanche de haut bois. Tu sais confusément qu’il neige, derrière les draperies du brouillard, sur le front du Jura.

Cristal des sources figé, rien, des mots. Enfin une évidence, il gèle. Tu es trop loin pour effleurer l’effondrement des hauteurs, trop tard, écho des avalanches. La neige prend de la vitesse. C’est la mer qui tombe, l’effrayante beauté de la démesure sans objet. On peut aussi vouloir comme ça précisément le monde plié.

A cette heure en principe le train de l’orage traverse la vallée entre deux saisons de vents coulis, couche les quilles des arbres alignés. De vieilles femmes rentrent la couleur, les spectres des linges épouvantés, les épingles. Il faut bien quelque chose pour tenir ce qui s’envole et se désagrège.

Volte, lorsque tu regardes comme ça le paysage et ne vois plus dans le temps le faîte du chemin. Est-ce lui qui marchait, de mèche avec la nuit, tandis qu’immobile, tu croyais encore aller de l’avant. Ce que tu précédais, splendeur et défaite de la chute, nul avènement.



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flo
Envoyé lundi 27 février 2006 - 16h45:   

"C’est la mer qui tombe, l’effrayante beauté de la démesure sans objet."

Quelle image "sur-prenante" !

toujours sous le charme et à mon avis ça ne va pas s'arranger ;-)

z'avez du talent Gillain
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jml
Envoyé lundi 27 février 2006 - 17h56:   

la question est bien posée et j'aime la multiplicité des réponses.

j'aime beaucoup ce texte.
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belem
Envoyé lundi 27 février 2006 - 18h32:   

j'ai l'air fin après avoir sur le bleu dit plein de trucs sur l'identification des auteurs
mais ça commence à ressembler doucement à du pl
si ce n'est pas lui c'est un poète aussi sensationnel
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JG
Envoyé lundi 27 février 2006 - 18h47:   

Moi ça m'a gonflé...Faut dire qu'on l'exagère un peu quand même, cette question sans réponse...

Et un littérrateur de plus, "UN"! Mais quel mal avons nous fait pour rendre le littérateur meilleur écrivain
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belem
Envoyé lundi 27 février 2006 - 19h02:   

toi dès qu'on trouve un poète sensationnel ça te gonfle
allez va haut les coeurs, dans trois mille ans on écrira peut-être aussi bien tous les deux
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JG
Envoyé lundi 27 février 2006 - 20h56:   

Sensationnel ? j'en connais qu'un et c'est ni lui, ni toi, parnassien de mes deux, grand sacrificateur en titre, faux prêtre des mouvances Aaronniens, tant fantaisiste que moderne...

Si on n'a même plus l'droit de dire merde sans se faire engueuler, on n'est pas prêt d'la r'faire cette putain d'révolution!
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helene la fourmi
Envoyé lundi 27 février 2006 - 21h48:   

Je rentre de vacances
J'apprends que jamais plus je ne pourrai échanger des mots avec Yves que jamais plus il ne me téléphonera pourtant jamais il n'a été aussi présent
Et allez savoir pourquoi c'est lui , tel que je l'imagine à cause d'une photo de ses vingt ans qu'il m'avait envoyée , qui marche quand je lis ces mots dans ce passage du poème de Gillain qui a un sacré talent surtout que le Jura je connais bien

"Est-ce lui qui marchait, de mèche avec la nuit, tandis qu’immobile, tu croyais encore aller de l’avant"

Pl oui c'est bien possible.
il doit avoir vu le Jura comme moi
mais ce soir le ciel est brumeux et gris
et c'est ici seulement que je suis arrivée
à parler de Yves, qui me manque déjà plus que j'aurais pu l'imaginer
l'absence est une sacrée unité de mesure des sentiments .
avec ses pas sur l'âme

je l'aime bien ton poème Gillain

la fourmi à six papattes
c'est comme ça qu'il m'appelait Yves
même qu'il a demandé comme ça si j'étais là à mon mari un jour au téléphone

excu sez ma spontanéité . suis comme ça trop tard pour changer
on avait seulement dix ans de différence Yves et moi ça crée des liens même sur francopolis
et il avait tellement envie que ce site vive
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ali
Envoyé mardi 28 février 2006 - 15h19:   

Awwow!la belle fourmi de retour!!!
mes sincères condoléances chère Hélène .
J'espère que tu as passé de bonnes vacances

bisoudecroisière
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aar
Envoyé mercredi 01 mars 2006 - 14h57:   

Gilain , c'est Landreau
incognito
sinon sa goutte d'eau
ou bien un autre paletot
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à aaron
Envoyé mercredi 01 mars 2006 - 15h13:   

laissons le sous sa cape
s'il craint la pluie
s'il aime le mystère
s'il est plusieurs fois lui
son nom est peut être
poésie
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aar
Envoyé mercredi 01 mars 2006 - 15h24:   

d'accord avec toi
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JG
Envoyé mercredi 01 mars 2006 - 17h18:   

Au temps pour moi ! Avec les sous-titres d'Hélène, j'arrive enfin à entrer un peu plus dans le texte... Faut dire que c'est bien écrit, malgré certains à priori de ma part...
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albertine
Envoyé mercredi 01 mars 2006 - 18h07:   

"l'absence est une sacrée unité de mesure des sentiments .
avec ses pas sur l'âme ..."

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