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Hélène
Envoyé samedi 04 mars 2006 - 09h59:   

Le je
qui est un autre
regarde
les autres

Réagit à un écho qui rebondit
Se noie un peu
Parfois crie en silence
dans la colère ou dans les larmes

Le je qui est toi
Voudrait regarder le jeu qui est l'autre
parfois hésite un peu inquiet
Ce je autre qui est il ?
à quel jeu , à quel je joue t-il

Pourtant
ce je autre qui l'embarrasse
l'empêche d'être lui

Mais qui des deux est Lui
ils s'y perdent

Il s'égare
alors pour essayer d'entendre
de regarder aussi
c'est bien mon tour se dit-il

...Il écrit
















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Pant
Envoyé samedi 04 mars 2006 - 10h44:   

Le jeu qui est en T
qui laisse les mots le han T
le jeu qui est tant T

ton beau Je
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Hélène
Envoyé samedi 04 mars 2006 - 14h43:   

merci à ce je qui est De qui est 2
elle les deux L
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ali
Envoyé samedi 04 mars 2006 - 15h20:   

écrire est un beau jeu pour revoir ses je conjugués à toutes les personnes et à tous les temps.
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Rapsode
Envoyé samedi 04 mars 2006 - 17h59:   

A la porte du diable



Je frappe à la porte du diable… Et je m’ouvre la porte…
Et c’est moi-même qui me reçois…

J'ai dû faire confiance… Un chant désenchanté…
L'ivresse dans les mots, leurs contours éthyliques
Ces mots bleus comme une arme, qui tuent pour le plaisir
Avec cette façon de toucher l'incroyable, calqué sur l’invisible….
Ces fuites à l’imparfait, ces haltes temporaires à mèches longues...longues....

Ces silences qui durent aux dernières répliques…

Ces voix à rendre sourd que personne n’entend….
Personne d’autre que moi !
Le cri de mes pensées, comme le chant de l’eau…
Le bien-fondé à mes délires, où tanguent tous les mots...

"Je" qui vit dans un monde où les âmes sont lisses, où les bras sont trop courts
Où voguent des bateaux qui se voudraient navires…
L’allégorie rivée, au bout des sentiments

Un monde qui se hisse
Ou des fleurs factices
Se moquent bien des mots

"Je" pour un autre siècle où le rêve s’en va
Au touché d’une voix
Où suintent mille tendresses
Où personne ne meure

Qu'on me frôle les doigts et c’est "Je"qui me frôle.
"Je" dut perdre mon temps

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Hélène
Envoyé samedi 04 mars 2006 - 20h31:   

très bien vu Rapsode.
un plaisir cette réponse
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Rapsode
Envoyé dimanche 05 mars 2006 - 11h18:   

« Je »

Sentir dévriller la ligne sous le vers, enfin être étonné de ses rayonnements. Renouer à l’angoisse une langue sorcière, ses monstres de suppliques en aimables chimères... L’empire des folies, dressé en pleine la tête.
Raisonnable miroir calibré d’ordinaire, phases mêlées de cendre, drapeau noir et fusils…
Que les encres soient belles !
Fières du sang de l’autre au calice des mots.
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belem
Envoyé dimanche 05 mars 2006 - 13h23:   

oui
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la gomme
Envoyé lundi 06 mars 2006 - 18h00:   

ici étaient deux messages qui viennent d'être effacés
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Rapsode
Envoyé lundi 06 mars 2006 - 18h33:   

Je m’étais trouvé là, à cette heure où le jour, sonne un nouveau combat...

Comme un dernier matin, où l’on se croit vivant, marchant du lit au lit et du lit à la chaise, de la chaise à la table, de la table à mon lit.

Je me souviens de ce matin…
Je m'étais planté là, debout devant ce type...
Et que je ne connaissais pas.

Debout devant l’ombre de moi
Debout et les pieds nus face à mon imposture
Debout devant l’autre moi-même, gueulant cet infini, qui ne se compte plus

Debout comme un mensonge, comme une lampe qui s'allume et qui n'éclaire rien.

Debout comme une faute , comme une erreur qu'on voudrait effacer, là où plus un miroir, ne vous reconnaît plus.

A l'heure entre deux ombres, à l'heure entre deux portes...

Entre deux portes de secours et qui ne s’ouvrent jamais plus.

Des portes et des serrures, seul entre quatre murs, aux fénêtres scellées de l'horloge qui tangue, un siècle à la seconde.

Le temps de l'habitude et le temps de l'ennui... le temps d'une seconde... Et qui dure... et qui dure.

La seconde pour cent ans...
Et la même, pour une heure...
A l'heure où d’autres gens, où d’autres anonymes, viennent taper leur code et prendre leur ticket en dedans de ma tête.

Des gens comme Vous et Vous, et qui viendraient s’y perdre, comme d’autres me pendrent, au clocher de leur ville…

À l’heure où tout s’éveille, à l’heure où tout se meurt, à l’heure où tout s’étire au bout d'une seconde, un matin en allé se fabriquer des mondes, l’éternité couchée dans mes petits papiers…

Je m’étais trouvé là...
Là, où la poésie se fringue de prouesses, où y’a même plus de sable aux pages de ses livres.

Là où le sentiment ne Sentimental plus

Là où les yeux des autres ne se voient même plus.

Où la reconnaissance se vend comme des clopes, comme on vendrait son âme au rayon des reliques.

Là, où même sa voix n’est même plus ma voie...

"J'ai rongé mes folies dévorant ses galets !"

Où la mer s’est pendue aux éditions « Tu Bandes ».

Là où le vers expire, aux pages désertées.

Là, où la poésie n’est plus qu’un acte qui étrangle, dans la glotte des phrases.

Juste là, voyez-vous, où le verbe supplante, façonné comme un os, à la place du coeur...

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Rob
Envoyé mardi 07 mars 2006 - 11h06:   

L'écriture il faut bien lui trouver une place.
En plein virage, par temps de pluie.
Ca glisse vers le froid, pour recompter ses loups, le flou à l'attelage.
L'innocence est calculée et la tendresse raisonnée.
On veut ouvrir les portes avec nos coups de bélier.
Pourtant un courant d'air suffit.
Le subjectif est périlleux et l'objectif est contre sens.
On peut écrire aussi, avec une plume d'autruche pour se cacher.
Tout ça n'est qu'un inventaire d'influences.
Le grand bonheur instinctif, c'est de laisser traîner son brouillon sur un coin de table,
en espérant que quelqu'un le lira.
Le modem ce n'est qu'un soupirail, qui permet de voir, sans être vu.
Une association de "poètes" c'est une chapelle qui s'ausculte.
On fait le recensement d'un territoire vide.
J'économise vers par vers, au centre de mon objectif, mon zoom, sans ne jamais savoir,
si la vie fait l'écrit ou si l'écrit fausse la vie.
Le rideau s'ouvre, les saltimbanques débordent sur la scène, dégorgent des souffrances multiformes,
exposent des déguisements.
Au final, de la douleur.


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Rob
Envoyé mardi 07 mars 2006 - 11h10:   

Etirer le silence, une fumée sans feu
dans les eaux basses, dans la boue
un échec dispersé, sur des graviers humides
montrer des clairvoyances, des gaucheries de souffle
et se désaccorder, nu-pieds, blessé à l'étrier
Se placer en péril, et dans le vide écrire encore
dans les coups de folie, dans un réel d'urine, de sueurs et de larmes
J'irai sculpter en faux l'affleurement du crève-cœur
se détruire sur l'heure,
dans un style d'épaule, de manche, de brillant
râpeux comme une langue, la langue du loup chaud
Je vais vers le non-lieu, et caché sous la bâche
J'écrirai les saccades, ma peur grise, la mort intolérable
l'afflux désespéré soulevé des hauts-fonds
Dans ma brasse je t'aime, un signe me dévaste, je te vis en fureur
Je suis dans l'ordinaire à souffler sur les braises
je dérange la nuit, le bonheur grondera, sur quelques pages écrites
Sur une corde à linge, j'ai étendue ma vie, l'entaillée, la fuyante
J'ai noué tous les fils

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Rob
Envoyé mardi 07 mars 2006 - 11h14:   

La peur est un marin absurde, par grand âge.
Je vis alors cette bouteille ensablée, elle attendait du vent, des nouvelles de nous.
Je pouvais faire impasse sur les rares succès de l'estime à chercher.
Je passe outre, les nageoires sont plus lourdes et les écailles en plomb, quelques brasses essoufflées pour un sillage de bouée.
Je vais tourner les pages de l'aventure en titre,
-Pavillon gris sur fond d'azur
Gueule de bois et croix de fer
Si je te mens, c'est pour te plaire-

L'imaginaire est à frôler, un peu de haute enfance et jusqu'aux papiers peints, c'est loin.
Plié en quatre dans la poche le texte est mort dans son silence, pour rien.
On ne se revoie jamais sans doute, dans les archives de papiers, c'est bien.
Le dire net et clair: je fus chargé d'orage à midi entaillé.
Je peux le dire aussi que la pluie tremble un peu sur l'oranger aux branches basses, pourquoi pas.
Rien n'est perdu, je rentre lentement dans la musique triste, et c'est à l'heure et à mon tour.
Vous disiez ?
Disons-le, le feu cache son jeu.
Ne pas répondre, glisser vers les coulisses de l'amour incorrigible vers l'acteur d'origine, en douce.
Mon aventure, c'est le titre
Dans les appels des naufrageurs.
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Hélène
Envoyé mardi 07 mars 2006 - 11h49:   

Merci à vous tous pour ce florilège.
obtenir ça avec un texte court et modeste je suis ravie
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flo
Envoyé mardi 07 mars 2006 - 12h49:   

Magnifique Rob, ce "la peur est un marin absurede" et tout ce qui le suit, jusqu'à la dernière ligne. une pure merveille!

J'adore particulièrement:
"Le dire net et clair: je fus chargé d'orage à midi entaillé.
Je peux le dire aussi que la pluie tremble un peu sur l'oranger aux branches basses, pourquoi pas.
"


Flo
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Groupie
Envoyé mardi 07 mars 2006 - 13h12:   

Il me semble que lorsque Rob poste un texte, tout le reste à coté devient pâle, à mon avis il a un truc.
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Rapsode
Envoyé mardi 07 mars 2006 - 17h33:   

Et moi j’inventerai le juste nécessaire, au vide de l’enfance, un frère jamais eu.
Peut-être un peu plus tard, des théâtres d’oiseaux… Un loup qui me ronronne une langue de chat
Des rêves de chasseur armé d’une guitare et des pièges à musique, à apprendre par cœur.
J’inventerai les voix d’un arbre de murmure, le souffle des forêts où s’agrippe le vent.
Et si j’en ai le temps, au bout de la blessure.
J’inventerai le chant pour saluer la mort

je déconne
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Rob
Envoyé mardi 07 mars 2006 - 18h37:   

Merci Flo, le beau "je" d'hélène permet de rebondir on dirait, c'est un texte ouvert.
La groupie me flatte, mais anonymement pour l'instant, alors on sait jamais si c'est du lard ou du cochon.
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jml
Envoyé mardi 07 mars 2006 - 23h55:   

il y en a qui sont nés avec les mots à la bouche. les bons mots en plus.
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Hélène
Envoyé mercredi 08 mars 2006 - 00h17:   

JML tu parles de mots en poésie ou de bonnes blagues???
je trouve en tout cas que beaucoup d'excellents textes sont dans ce fil
il n'est pas interdit d'en ajouter un des tiens
à la collection !

Rob, peut être que tu te moques , mais tu sais ça n'aurait aucune importance . J'ai toujours dit que j'écris pour m'amuser
je suis sincère quand je dis que je suis ravie de la suite donnée en ricochets
pour moi la poésie est plaisir et échange je ne publie pas.
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jml
Envoyé mercredi 08 mars 2006 - 03h11:   

je parlais de la qualité de ce fil. il recoud bien le tweed du coeur.
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Rapsode
Envoyé mercredi 08 mars 2006 - 06h52:   

Surtout l'allez pas dire que celui-là aussi est beau, il pourrait vous aimer, juste un peu...
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Rob
Envoyé mercredi 08 mars 2006 - 08h31:   

Hélène je ne me moque pas du tout et je ne publie pas non plus.
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Groupie
Envoyé mercredi 08 mars 2006 - 13h24:   

Rob, puis-je mettre tes textes sur mon blog ?
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Rob
Envoyé mercredi 08 mars 2006 - 15h17:   

Honnêtement, j'en ai rien à foutre.
Mais blog à part, c'est qui Groupie ?
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Hélène
Envoyé mercredi 08 mars 2006 - 18h02:   

Merci Rob mes textes sont bien modestes à côté de ce que je lis sur ce forum et surtout de toi et quelques autres.
amitiés

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