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Gilain
Envoyé lundi 06 mars 2006 - 08h58:   




« Il n'y a rien d'incompréhensible », Isidore Ducasse
« Tout vrai langage est incompréhensible », Antonin Artaud
« Rien n'est jamais illisible, rien n'est jamais complètement lisible »
Philippe Sollers


C’était clair, déployé depuis le fantôme blanc des fumées, nuages jusqu’à la neige défrayant l’azur, son miel un peu olivâtre, flore floréales folies. Sourcier le tissu lacé d’ivoire et d’astéries, étoiles noyées cependant. Pourtant, il faut nuancer l’écriture des adieux et c’est moi que je quitte.

Adieu, adieu et la route s’en va, s’en jette en ses parfums, le pourpre tardif de la saison, le vert turquoise qui roule ses houles dans la prairie. C’est moi, je tombe ici bas à petit bruit, lape laps, abysse sur la pierre qui fond ce qui fonde. Manège, ma neige devient pluie ronde, encendrée de pollens, paniers de pommes rouge-feu et tresses d’osier souple retiennent mémoire défaisant raison.

Je n’avais nulle preuve, il ne faut rien croire qu’en l’absence je dispose. Une porte terre de sienne cloutée d’ocre dessus le cuivre ou fut sise une maladrerie. Celui qui frappait ici apportait malheur enveloppé de bure givrée de grands vents d’ardoise malmenée de gris profond. « Ouvrez, ouvrez, je suis le mal venu. » Il disait et traversé de l’océan des terres, sur l’épaule versé un coquillage transparent, embué du dernier souffle de la mer atteinte-éteinte telle une lampe mortelle saisie d’effroi d’être mer et puis rien d’autre qu’un puits tombant à l’horizon qui commence, bleu au profond.

Tantôt autan noir qu’apporte l’Espagne que le silence orle de nulle part ou milan qui érodait le temps et ses vastes cercles de patience, au-dessus, dans l’azyme de la grêle agitée, ainsi que sur la plage la flaccinence des méduses depuis long temps le vent ranime l’épouvante. La porte restera celée sur en-dedans la mort, à chaque jour suffit sa peine, vous n’êtes pas le dernier. Repasserez demain avec vos fièvres-quartes, désamours, lèpres et tant de maladies de l’âme du corps et de l’esprit que n’ayons assez de doigts en chaque main pour compter. On restait foudre et foudroyés, gibet et gibbeux ployant sous chaque mot disant : « Votre chemin passez. » tandis que la route ladre cessait là au bout de ce sentier gigogne qui déjà avait refermé la sente, la venelle, la trace et tout ce qui semblait sur la grande plaie violette de la lande mener.

Des barques sur la lande ensablées dans les houx et griffes les genets ou se penchent les églises sur les marches de Bretagne et les tours, autre fois des feux qu’on donnait au brasier afin que de lui-même il s’incrémente. A la tour des phares, aux escaliers, à la mer-morte, aux rêves en-allés rémanence. A demain catalepsie qui renaît de ses cendres, le désir. A tout de suite, etc. mystères. Ce n’est pas de soudain qu’on était là, mais soudain qu’on se dit d’être tombé avec la pluie première des fractures, déraciné l’arbre de sa forêt et tout ce qu’on croyait solide, granit l’on prédisait et tout ce que l’on pouvait croire se présumait, tant que dure illusion. N’accuse personne ni rien de gélif dans la pierre, fraîche noif si noire, si haingre tombée des suifs des cieux.


On s’en venait, on, moi peut-être toi également par des traverses, au plus vite bousculer toute contradiction monumentale, par échafaudages et collages à chaud d’escaliers et volutes miscibles dans l’instant violet violent, fracture de la cosse des mots qui semblaient contenir plus de sens sous l’écorce qu’elle n’en pouvait tenir apothéose et succinctement alimenter le feu d’étincelles, glyphes et phonèmes, syntagmes et chants de polysémie artérielle, bouillonnements et fractures de fluides étymons. Couleuvres ou saumons, à travers les échelles et toute grande geste de frayer passage nécessaire, sans qu’il ne soit besoin, à cet instant de comprendre ce qui traverse et ce qui est traversé.

[Tout, rien de même, sans faute de vouloir un en l’autre, allant au-delà, plus loin encore, ouvrant toute démesure.]





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