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Kel
| Envoyé jeudi 09 mars 2006 - 21h28: | |
Quand nous nous sommes rencontrés Marie portait une petite natte de couleur Une fantaisie dans les cheveux Elle avait aussi un petit rire espiègle Et un sourire timide Qui s’échappaient d’elle, de ses yeux bleus Elle m’en disait beaucoup Elle était jolie, un tantinet étrange Elle semblait comme habitée Vivant dans un monde différent Elle m’a parlé une fois d’un ange Qu’elle aurait entendu, ou vu, la nuit Allongée sur son lit d’hôpital Dans une chambre Toute blanche. ... Pendant l’année 2002 Le monde a changé Pour moi D'un seul coup Je me suis retrouvé nu ... A la fin de sa vie Marie m’a laissé un message Sa voix était trop gentille Elle s’excusait de tout J’ai voulu la rappeler Essayer de l’aider Ou m’excuser à mon tour Sa sœur a répondu J’ai laissé un message Pour Marie Elle ne m’a jamais rappelé. ... Les derniers jours de sa vie On m’a raconté Elle donnait une photo A tous les gens qu’elle aimait Avec qui elle vivait C’était une photo d’elle Un portrait doux D'adieu ... Elle pensait être hantée Par des démons Et elle s’est pendue Elle attendait un bébé. ... Etait-elle femme enfant ? Elle semblait si fragile A la fin, quand je l'ai quittée Elle était vulnérable Et ne parlait plus Je ne savais pas quoi faire... ... Normale Elle avait une amie Avant Et puis elle est partie Pourquoi Etait-elle tombée malade ? Elle m’a raconté Des choses Qui étaient tues Des histoires qui tuent les enfants. ... A Paris Nous nous écrivions Beaucoup Trop de lettres Nous étions séparés Et la vie était difficile En réalité ... A Paris Nous nous téléphonions Beaucoup Nous nous manquions Nous ne savions pas bien Communiquer Nous étions habitués à la complicité Sans parole ... William Avait rencontré Marie Sur un banc public Il était ouvrier Je l'ai vu sur sa tombe Il mouillait son doigt Et embrassait sa photo Il venait tous les jours Il semblait si seul Si malheureux Je compatissais à son sort Mais pour moi c'était peut-être pire Je n'avais pas vu son corps sans vie Non, ce n'était pas pire C'était aussi grave. … Je ne crois pas en Dieu Majuscule Mais je voudrais bien croire en dieu Minuscule Pour Marie Si ce dieu était celui des gentils Oui ... Quand Marie est morte C'était le jour du printemps Il faisait beau C'est mon frère qui m'a appris la nouvelle Je n'ai pas pu pleurer ... L'année où Marie est décédée Mon père avait eu un accident Une voiture était venue le percuter de plein fouet Inconsciente Et sa compagne était décédée En janvier Je n'ai pas pu pleurer cette année là Pourquoi ? … Cette histoire m’a chamboulé Depuis j’ai du mal J’ai le sentiment d’avoir perdu Quelqu’un de très cher Avec qui je n’ai fait qu’un intime Pendant les années un peu blessées De nos existences Mon être s’est déchiré en deux Une partie de mon âme s’est envolée Après son départ Nous avions fait un pari un peu fou Et pourtant sensé - peut-être est-ce moi qui l’aie entraînée ? Nous avions mis tant d’espérance dans nos bagages Comme de la lavande du midi Et des petits mots de cœur un peu partout Mais elle est restée à l’intérieur, l’espérance du ciel bleu Elle n’a pas pu se libérer tel un oiseau joyeux Et nous sommes restés forcés par l’effort Un peu tristes à Paris La vie dure comme le caillou Nous malmenant sur notre route Bitume (à suivre...) |
   
Kel
| Envoyé vendredi 10 mars 2006 - 13h52: | |
Quand nous nous sommes rencontrés Marie portait une petite natte de couleur Une fantaisie dans les cheveux Elle avait aussi un petit rire espiègle Et un sourire timide Qui s’échappaient d’elle, de ses yeux bleus Elle m’en disait beaucoup Elle était jolie, un tantinet étrange Elle semblait comme habitée Son univers semblait un peu différent Elle m’a parlé une fois d’un ange Qu’elle aurait entendu ou vu, la nuit Allongée sur son lit d’hôpital Dans une chambre toute blanche. ... Pendant l’année 2002 Le monde a changé Pour moi D'un seul coup Je me suis retrouvé nu ... A la fin de sa vie Elle m’a laissé un message Sa voix était trop gentille Elle s’excusait de tout J’ai voulu la rappeler Essayer de l’aider Ou m’excuser à mon tour Sa sœur a répondu J’ai laissé un message Pour Marie Elle ne m’a jamais rappelé. ... Les derniers jours de sa vie On m’a raconté Elle donnait une photo A tous les gens qu’elle aimait Avec qui elle vivait C’était une photo d’elle Un portrait doux D'adieu ... Elle pensait être hantée Par des démons Elle s’est pendue. Elle attendait un bébé. ... Etait-elle femme enfant ? Elle semblait si fragile A la fin, quand je l'ai quittée Elle était vulnérable comme jamais Elle ne parlait plus Et je ne savais pas quoi faire... J'étais maladroit ... Normale Elle avait une amie Avant Et puis elle est partie Pourquoi Etait-elle tombée malade ? Elle m’a raconté Des choses Qui étaient tues Des histoires qui tuent les enfants. ... A Paris Nous nous écrivions Beaucoup Trop de lettres Nous étions séparés Et la vie était difficile En réalité ... A Paris Nous nous téléphonions Beaucoup Nous nous manquions Nous ne savions pas bien Communiquer Nous étions habitués à la complicité Sans parole ... William Avait rencontré Marie Sur un banc public Il était ouvrier Je l'ai vu sur sa tombe Il mouillait son doigt Et embrassait sa photo Il venait tous les jours Il semblait si seul Si malheureux Je compatissais sur son sort Mais pour moi n'était-ce pas pire ? Je n'avais même pas vu son corps sans vie ! Non, ce n'était pas pire C'était juste aussi grave. … Je ne crois pas en Dieu Majuscule Mais je voudrais bien croire en un dieu Celui des vies minuscules Pour Marie Si ce dieu protégeait les gentils Oui ... Quand Marie est morte C'était le jour du printemps Il faisait beau C'est mon frère qui m'a appris la nouvelle Je n'ai pas pu pleurer ... L'année où Marie est décédée Mon père avait eu un accident Une voiture était venue le percuter de plein fouet Inconsciente Et sa compagne était décédée En janvier Je n'ai pas pu pleurer cette année là Pourquoi ? … Cette histoire m’a chamboulé Depuis j’ai du mal J’ai le sentiment d’avoir perdu Quelqu’un de très cher Avec qui je n’ai fait qu’un intime Pendant les années un peu blessées De nos existences Mon être s’est déchiré en deux Une partie de mon âme s’est envolée Après son départ Nous avions fait un pari un peu fou Et pourtant sensé - peut-être est-ce moi qui l’aie entraînée ? Nous avions mis tant d’espérance dans nos bagages Comme de la lavande du midi Et des petits mots de cœur un peu partout Mais elle est restée à l’intérieur, l’espérance du ciel bleu Elle n’a pas pu se libérer tel un oiseau joyeux Et nous sommes restés forcés par l’effort Un peu tristes à Paris La vie dure comme le caillou Nous malmenant sur notre route bitume
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Rob
| Envoyé vendredi 10 mars 2006 - 14h18: | |
Kel, puisque nous sommes là pour échanger, ton texte émouvant, j'aimerai le lire comme ça, tout resserré, elliptique. "Quand nous nous sommes rencontrés Marie portait une petite natte de couleur Une fantaisie dans les cheveux Elle avait aussi un petit rire espiègle Et un sourire timide Qui s’échappaient d’elle, de ses yeux bleus Elle m’en disait beaucoup Elle était jolie, un tantinet étrange Elle semblait comme habitée Son univers semblait un peu différent Elle m’a parlé une fois d’un ange Qu’elle aurait entendu ou vu, la nuit Allongée sur son lit d’hôpital Dans une chambre toute blanche. D'un seul coup Je me suis retrouvé nu Elle donnait une photo A tous les gens qu’elle aimait Avec qui elle vivait C’était une photo d’elle Un portrait doux D'adieu Nous avions mis tant d’espérance dans nos bagages Comme de la lavande du midi Et des petits mots de cœur un peu partout Mais elle est restée à l’intérieur, l’espérance du ciel bleu Elle n’a pas pu se libérer tel un oiseau joyeux Et nous sommes restés forcés par l’effort Un peu tristes à Paris La vie dure comme le caillou Nous malmenant sur notre route bitume." Excuse moi, c'est juste une suggestion.
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à l'écoute
| Envoyé vendredi 10 mars 2006 - 14h51: | |
Bonjour Kel, ton texte m'a émue et je comprends pourquoi tu écris, reprends, pour toi-même, certains de tes textes. Sur le forum, l'on n'est pas vraiment seul , mais l'on n'est pas vraiment avec quelqu'un. Ou l'inverse. Du moins par moment.Et cela convient à ces moments où l'on a envie "d'essayer", ou tout simplement de dire, tout en se sentant "connecté quelque part" à un lieu ou à quelque passant qui comprendra. J'ai eu la même réaction que Rob et je cherchais comment te dire la même chose, si du moins tu avais envie de faire vraiment oeuvre de poète-qui-cherche-la-meilleure-forme. Pas eu le temps. Mais voilà qui est fait. Ton texte simplement "élagué" gagne en force et en beauté. Bien sûr, à toi de rectifier la coupe s'il y a lieu. je t'adresse un amical salut.(lilas) |
   
Kel
| Envoyé vendredi 10 mars 2006 - 15h26: | |
Merci beaucoup à vous deux. Oui, rob, tu as raison, je n'y arrive pas pour le moment à "m'enlever" du vécu car je me sens trop dedans, et pourtant c'est la seule solution, je le sens aussi. J'en suis à essayer de raconter l'histoire, mais ce n'est probablement pas vraiment un poème, c'est vrai ; tes suggestions sont utiles, elles vont dans le sens de suggérer ce qui est arrivé. Merci aussi Lilas pour tes mots. Ca m'aide, en ce moment je n'arrive plus vraiment à écrire. Bien sûr que je recherche une forme, une forme juste, je souhaite donner un message en forme d'adieu à cette personne. |
   
Kel
| Envoyé vendredi 10 mars 2006 - 16h01: | |
Si tu permets, rob, je vais peut-être garder ta lecture du texte. |
   
Kel
| Envoyé vendredi 10 mars 2006 - 16h41: | |
Quand nous nous sommes rencontrés Marie portait une petite natte de couleur Une fantaisie dans les cheveux Elle avait aussi un petit rire espiègle Et un sourire timide Qui s’échappaient d’elle, de ses yeux bleus Elle m’en disait beaucoup Elle était jolie, un tantinet étrange Elle semblait comme habitée Son univers semblait un peu différent Elle m’a parlé une fois d’un ange Qu’elle aurait entendu ou vu, la nuit Allongée sur son lit d’hôpital Dans une chambre toute blanche. Nous nous écrivions Beaucoup trop de lettres Nous nous téléphonions tout le temps Nous nous manquions Nous ne savions pas bien Communiquer Nous étions habitués à la complicité Sans parole Nous étions séparés Et nous avons fini par nous quitter Assez rudement Elle donnait une photo A tous les gens qu’elle aimait Avec qui elle vivait C’était une photo d’elle Un portrait doux D'adieu Elle m’a laissé un message Où sa voix devenue trop gentille S’excusait de tout J’ai voulu la rappeler Essayer de l’aider Ou m’excuser à mon tour Sa sœur a répondu J’ai laissé un message Marie ne m’a jamais rappelé D'un seul coup Je me suis retrouvé nu Nous avions mis tant d’espérance dans nos bagages Comme de la lavande du midi Et des petits mots de cœur un peu partout Mais elle est restée à l’intérieur, l’espérance du ciel bleu Elle n’a pas pu se libérer tel un oiseau joyeux Et nous sommes restés forcés par l’effort Un peu tristes à Paris La vie dure comme le caillou Nous malmenant sur notre route bitume
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Kel
| Envoyé vendredi 10 mars 2006 - 16h46: | |
Non, c'est moins bon. il faut bien admettre que je ne suis pas capable de l'écrire tout seul |
   
Kel
| Envoyé vendredi 10 mars 2006 - 17h13: | |
Quand nous nous sommes rencontrés Marie portait une petite natte de couleur Une fantaisie dans les cheveux Elle avait aussi un petit rire espiègle Et un sourire timide Qui s’échappaient d’elle, de ses yeux bleus Elle m’en disait beaucoup Elle était jolie, un tantinet étrange Elle semblait comme habitée Son univers semblait un peu différent Elle m’a parlé une fois d’un ange Qu’elle aurait entendu ou vu, la nuit Allongée sur son lit d’hôpital Dans une chambre toute blanche. Elle donnait une photo A tous les gens qu’elle aimait Avec qui elle vivait C’était une photo d’elle Un portrait doux D'adieu A moi elle a laissé un message Où sa voix devenue trop gentille S’excusait de tout D'un seul coup Je me suis retrouvé nu Nous avions mis tant d’espérance dans nos bagages Comme de la lavande du midi Et des petits mots de cœur un peu partout Mais elle est restée à l’intérieur, l’espérance du ciel bleu Elle n’a pas pu se libérer tel un oiseau joyeux Et nous sommes restés forcés par l’effort Un peu tristes à Paris La vie dure comme le caillou Nous malmenant sur notre route bitume
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Kel
| Envoyé vendredi 10 mars 2006 - 17h39: | |
finalement, rob a tiré toute la sève du poème je garde ta lecture, et merci d'amitié en poésie. |
   
albemaran
| Envoyé samedi 11 mars 2006 - 08h20: | |
...merci à vous deux... |
   
Kel
| Envoyé samedi 11 mars 2006 - 14h49: | |
Après une nuit à laisser reposer, je garde les même mots, je change un tout petit peu l'agencement.. .............. En hommage Quand nous nous sommes rencontrés Marie portait une petite natte de couleur Une fantaisie dans les cheveux Elle avait aussi un petit rire espiègle Et un sourire timide Qui s’échappaient d’elle, de ses yeux bleus Elle m’en disait beaucoup Elle était jolie, un tantinet étrange Elle semblait comme habitée Son univers semblait un peu différent Elle m’a parlé une fois d’un ange Qu’elle aurait entendu ou vu, la nuit Allongée sur son lit d’hôpital Dans une chambre toute blanche. Nous avions mis tant d’espérance dans nos bagages Comme de la lavande du midi Et des petits mots de cœur un peu partout Mais elle est restée à l’intérieur, l’espérance du ciel bleu Elle n’a pas pu se libérer tel un oiseau joyeux Et nous sommes restés forcés par l’effort Un peu tristes à Paris La vie dure comme le caillou Nous malmenant sur notre route bitume Elle donnait une photo A tous les gens qu’elle aimait Avec qui elle vivait C’était une photo d’elle Un portrait doux D'adieu D'un seul coup Je me suis retrouvé nu.
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Kel
| Envoyé samedi 11 mars 2006 - 16h27: | |
nonon ............. En hommage Quand nous nous sommes rencontrés Marie portait une petite natte de couleur Une fantaisie dans les cheveux Elle avait aussi un petit rire espiègle Et un sourire timide Qui s’échappaient d’elle, de ses yeux bleus Elle m’en disait beaucoup Elle était jolie, un tantinet étrange Elle semblait comme habitée Son univers semblait un peu différent Elle m’a parlé une fois d’un ange Qu’elle aurait entendu ou vu, la nuit Allongée sur son lit d’hôpital Dans une chambre toute blanche. D'un seul coup Je me suis retrouvé nu Elle donnait une photo A tous les gens qu’elle aimait Avec qui elle vivait C’était une photo d’elle Un portrait doux D'adieu Nous avions mis tant d’espérance dans nos bagages Comme de la lavande du midi Et des petits mots de cœur un peu partout Mais elle est restée à l’intérieur, l’espérance du ciel bleu Elle n’a pas pu se libérer tel un oiseau joyeux Et nous sommes restés forcés par l’effort Un peu tristes à Paris La vie dure comme le caillou Nous malmenant sur notre route bitume FIN |
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