| Auteur | Message | ||
     jeanmarc |
Suspendus aux marches de l’horizon aux lèvres effleurées par le vent tournent les soleils entre poulies et cordes envoûtements et parfums de nos emportements Eperdus leurs visages irriguent les grands courants sanguins qui secouent la peau dénervée et l’œil naufrageur En vastes troupeaux en essaims de rayons x les soleils s’impriment en négatif sur le ciel face bleue tombée à terre Esseulés s’abandonnant aux forces du sommeil aux graves illusions leurs rêves s’échouent sur la grève ensanglantée De hautes marées s’élèvent comme des aurochs disgracieux sur la terre aimantée par l’hydre en rage et le feu des forges Abrasifs les soleils rabotent l’air où nagent méduses lascives et morses bronzés Au solstice dansent les fées folle sarabande de nos atlantes mutines et la terre respire comme un grand corps blanchi aux quatre voluptés Convulsé l’espace se rétracte dans l’enceinte d’un coquillage battu par la houle marine Pendus aux mélèzes les constellations s’effeuillent et mes mots taillés au silex s’offrent aux éoliennes. | ||
| Rob |
Tu vois, c'est le genre de texte qui me laisse pensif. Il sonne bien, montre une maîtrise certaine du langage, mais, il fallait bien qu'il y ait un mais, après la lecture, je ne vois pas l'histoire, ou le sens , ou le battement, ou la décision d'écrire. Moi, je ne demande pas grand chose à un texte, seulement je veux savoir si c'est un souvenir, un tableau, peut-être un amour ou un désespoir. Je veux comprendre pourquoi l'auteur a écrit ce texte, si c'est du sentiment ou de la couleur. J'aime bien voir derrière les mots celui qui a écrit, dans quels parages il traîne. Ca vient évidemment de mon regard, mais là, je ne te vois pas. A part ça, c'est du bien ficelé. Une belle écriture à mon avis . Tout ce qui précède n'est que de l'interrogation de peu d'importance. | ||
| Rob |
Avec la relecture je peux penser à une préhistoire "quand les premiers chasseurs hurlaient sous les vents noirs" Il est beau ce texte, pas clair, mais beau. | ||
| Rob |
Reconnaissez que je fais tout ce que je peux pour redonner à ce forum une activité normale. :o)) | ||
| Hélène |
je trouve qu'on respire aujourd'hui . enfin on va pouvoir relire de la belle poésie sans être stressés. ouf et merci à tous ceux qui ont posté ce matin et qui vons continuer à le faire on est comme quand on revient à la maison non ? | ||
| Ile |
Je ressens un peu comme Rob. Pour ma part, j'attends d'un texte qu'il s'envole comme le cerf-volant mais s'apparente à la main qui le conduit d'une histoire à une histoire. C'est vrai que ton texte Jean-Marc offre de très belles images, je leur aurais juste souhaité un corps un peu plus tangible, une accroche un peu plus solide. Mais cela n'engage que moi ! je sais que mon défaut dans l'écriture pourrait être la densité, alors je me méfie un peu quand je dis aux autres d'en mettre !!! Cela dit j'aime ton écriture, tu le sais, et ta manière de chercher la beauté. | ||
| besoin de printemps |
Et pour commencer il y aura des crocus pointant leur nez discret dans les mousses candides appelant les caresses Il y aura ta voix mâtinée d¹iris parme et de rosée cherchant en tarentelle l¹ombre d¹une violette Et ce chant obstiné des jonquilles-narcisses peignant leur fuseau vert sur le crêpi noirci encore par l¹hiver Mmmm sens-tu bien sous ta main les châtons du vieux saule et les flocons ventrus de ce grand peuplier ? Là préparent leur cri le lin et la filante pour dire la venue des lavandes bientôt mais au cœur du rosier se détendent des vagues d¹aurore et de soleil pour te noyer d¹amour ..................... (Lilas) Je n'ai pas trouvé comment ouvrir un nouveau fil. (?) | ||
| à Lilas |
Bonjour Lilas annonciatrice de printemps je viens d'aller vérifier c'est comme avant. tu vas à la fin de la rubrique vos textes et tu cliques sur "ouvrir un nouveau thème de discussion " ce qui gène un peu c'est qu'un texte de Jml est venu se planter là . juste en dessous il devait être effrayé par les mouvements divers qui ont perturbé ce forum . pardon à tous pour cette intrusion d'ordre pratique je vous rends à la poésie avec un immense plaisir l'ambiance repart comme un printemps | ||
| Merci et excuses |
Ouh la la ! besoin de repos aussi ! Merci et toutes mes excuses ! et si vous avez un peu de printemps ... (lilas )La Fourmi (un grand sourire pour elle ) ( ou ceux qui modèrent )peut (peuvent ) effacer alors . A bientôt ... | ||
| jeanmarc |
Merci Rob et Île pour vos impressions et remarques. En fait vos questionnements rejoignent les miens, mais je préfère écrire, me laisser porter par les mots - un peu grisé- , quitte ensuite à m'interroger sur le poème, qui suscite aussi chez moi de la perplexité. J'ai conscience de m'absenter de certains textes et que le monde déployé ici est quelque peu évanescent...J'aime bien que les choses soient plus palpables, le corps plus présent... J'ai foncé dans une autre direction, recherché de l'effet- pris au piège de mon goût extrème pour la musicalité des mots, le rythme, les métaphores insolites - , et cela m'a déporté vers un ailleurs que je ne saisis pas très bien encore... La suite sera peut-être très différente ou très semblable !!! Ce que j'aime c'est aller vers l'étrangeté et je ne cherche pas trop la clarté, pour répondre à toi Rob ; mais il y a d'autres chemins et je sais aussi apprécier une écriture très claire, sobre, où règne une musicalité plus simple, mais pas forcément plus évidente C'est écart de sens que provoquent les sons ; le fil conducteur ici c'est l'écriture elle-même, la tonalité et une forme de rythmique, un imaginaire qui s'esquisse, un traitement iconoclaste d'une cosmogonie poétique... amicalement à vous Jean-Marc | ||
| jeanmarc |
Ah oui au fait je ne suis pas JML,comme le suggére un post précédent, mais bien JMB, Jean-Marc Baholet. La parenté est amusante mais je préfère être moi-même quitte un jour à changer d'identité mais je tiens encore à ma peau !!! Jean-Marc B. | ||
| Lilas pour Jean-Marc |
Voici d’étranges soleils marins, nés sur les lèvres d’un poète inspiré par l’immensité des espaces et par le vent de la poésie. Sur des rivages comme hantés par un Van Gogh, « Eperdus /En vastes troupeaux…/ tournent les soleils » Tantôt ce sont des grèves lointainement proches de celles d’un Verlaine :« Et d'étranges rêves,/Comme des soleils/Couchant sur les grèves,/Fantôme vermeils/Défilent sans trêves,/Défilent, pareils/A de grands soleils/Couchant sur les grèves »; tantôt le jeu des vibrantes complémentaires d’un tableau contemporain :« leurs visages irriguent/ les grands courants sanguins/qui secouent la peau dénervée/et l’œil naufrageur» et « les soleils s’impriment en négatif/sur le ciel/face bleue tombée à terre ». Mais très vite, ce ne sont plus les images picturales à connotations poétiques qui dominent.C’est une vision personnelle où le poète mêle bestiaire fantastique et monde estival («l’air /où nagent méduses lascives/et morses bronzés », « atlantes mutines ») , rudes dissonances et chant stellaire du monde. Dès le début le poète a dit le grincement (« entre poulies et cordes/envoûtements/et parfums de nos emportements » ), et voici que « les soleils (abrasifs) rabotent l’air « que la marée devient vision infernale des « aurochs disgracieux / sur la terre aimantée/par l’hydre en rage et le feu des forges ». C’est de la volupté rude et intense de ces noces (estivales ?) de la terre, de l’eau, de l’air et du feu, que semblent naître ces soleils à la fois intimes, fabuleux, et stellaires qui peuvent déclencher des réactions en chaîne, jusqu’à ramener l’espace à une spirale primitive, superbe dans sa simplicité, perdue parmi d’autres mondes constellaires («Convulsé/l’espace se rétracte/ dans l’enceinte d’un coquillage/ battu par la houle marine ») Faut-il s’étonner plus longtemps de ces mots taillés au silex ? --------------------------- (NB - je n'ai pas la prétention d'avoir compris ce poème, mais je voulais simplement en donner une lecture que j'espère possible et qui m'a bien fait rêver . ) | ||
| jeanmarc |
Merci beaucoup Lilas pour ta lecture ! Tu as poussé l'analyse plus loin que je ne l'ai fait moi-même...Je crois que tu as bien perçu le mouvement d'ensemble et certaines subtilités. C'est un peu curieux tout de même de se voir ainsi analysé ; cela ressemble à l'esquise d'un commentaire composé - épreuce o combien redouté lors de mes années de lycéen !!! Pour les soleils, tu peux aussi jeté un oeil sur mes infographies oniriques récentes http://www.francopolis.net/creaphonie/JMBaholet.html bien amicalement Jean-Marc | ||
| lilas |
... En somme, les commentaires sont parfois destinés à rassurer le commentateur sur sa bonne intelligence du texte dès lors que ce dernier est riche et qu'il ouvre maintes portes ! Désolée d'avoir involontairement rappelé de mauvais souvenirs de lycéen ! (sourire) Ces premières impressions sont simplement le fruit de ma promenade dans un univers qui m'a parlé. Ce qui m'interesserait, ce serait de confronter ma lecture à d'autres parce que la poésie en général est tellement riche qu'elle mûrit lentement en nous et que l'on n'en aperçoit que qqs lueurs à la première lecture.Et, plus elle est riche, plus l'on craint d'avoir négligé , peut-être, l'essentiel. Merci pour le lien, j'irai visiter. Amicalement |