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Acquatella
| | Envoyé mardi 14 mars 2006 - 13h39: | |
Écrit sur un cygne
1.Acheter du temps.
.Choc.
Dans la salle de réception, les trônes sont dévissés, les serviteurs se résorbent dans les lattes du parquet,
Des musiques s'assoient dans les fauteuils vides. Tout le monde est heureux. Le soir est tombé plus tard que prévu.
Dans le parc, bordé de princesses, un grand lac rougit.
Des corps flottent verticalement et conversent au sujet de doigts à entrelacer et de sillons laissés dans l'eau par les sentiments.
Le roi coulisse dans la reine, le tout rentre dans une boîte qui rentre dans une cave qui rentre dans la terre.
Un corbeau d'or tient dans son bec un soleil.
2. L'enfance du reptile.
Lavés, nous nous sommes lavés ensemble dans ce lac, lavés sous les ailes d'un cygne
Qui es-tu maintenant ?
Quelqu'un abaisse un pont levis, une manette, des paupières.
Il y a une sorte de nuit très brève. Une moelle épinière tressaute. Je crois que c'est la mienne.
J'ai des nageoires, des pattes, des doigts, des terminaisons qui me bornent.
Ainsi, je suis différent de tout le reste de l'univers.
Bordé de princesses, un lac, un grand oeil qui tremble.
.Choc.
Sourires qui vont de ton oreille à la mienne. Sourires d'avant les mots, sourires causés par un simple nénuphar qu'on offre en cadeau de main à main sans rien dire, en se retirant du lac, en se soulevant de la profondeur, en revenant au temps où nous avons respiré de l'air.
3. Oh.
Tout à l'heure, demain, plus tard, bientôt.
Quelqu'un monte les marches, quelqu'un s'avance vers l'entrée. Il dit je suis parti, je suis parti de la couronne invisible autour de la lune, j'ai glissé jusqu'au sol par une échelle de nacre, j'ai embrassé les fouets de la terre et je me suis piqué sur des broches. De très hautes herbes dissimulent mes plaies.
Et quand je rêve, on voit des cercles s'élargir sur le lac.
C'est le plus pauvre de tous les cygnes. Le plus important. Après lui, tout devient irréversible. La source se jette dans le ruisseau qui se précipite dans la rivière qui se rue dans le fleuve qui plonge dans l'océan.
.Choc.
Ailes, pattes, nageoires. Ou rien. Rien qu'une reptation phosphorescente dans une nuit sans étoiles. Un soupir de tout début de vie, la respiration d'un enfant qui vient d'oublier un mot de la comptine qu'il chantait inlassablement et qui s'interroge avec son souffle puis se précipite sur le pont-levis, sur la manette, sur les paupières.
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:-)(-:
| | Envoyé mardi 14 mars 2006 - 13h45: | |
j'adore comme toujours, cher erreur divine!
Ops! Aquatella veux-je dire!
ou aquastella? L'étoile d'eau, quelle jolie image ce serait!
:-)(-: |
Acquatella
| | Envoyé mardi 14 mars 2006 - 14h11: | |
> aquastella?
Surtout pas, Dame Emeraldienne, vous vous fourvoyez en m'agrandissant plus que de raison. Ce nom signifie "petite source".
Peu de litres, peu de grammes, peu de watts, peu de place, peu de pattes, peu de millions d'années.
Maistre de Izarra, vous m'honorez bien au-delà de ma rustre condition pour daigner ainsi frôler ma glaise lacustre de vos radiances raphaëliennes.
En serrant mon bêret entre mes doigts gourds, je prends pour aujourd'hui congé de cette subtile assemblée. |
flo
| | Envoyé mardi 14 mars 2006 - 14h17: | |
dommage!
pour une petite source semée en moi, combien de temps filera la clepsydre?
Je ne sais, mais j'aime ces envolées d'images en mon cerveau qui fécondent mille sources d'autres textes.
peut-être vous soumettrais-je un écho quand le ru aura surgit de mon chantoir?
Bien belle journée à vous, sourcier
Flo |
...
| | Envoyé jeudi 16 mars 2006 - 22h12: | |
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