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jml
| | Envoyé mardi 14 mars 2006 - 16h28: | |
SUR LA TERRE CASSÉE
Qui ramassera les miettes sur la terre cassée ? Qui mettra des couleurs dans la lumière aveugle ? Hors de l’espace natal, les flocons cherchent la chaleur, la pluie trouve la mer, l’aile du papillon redessine un cocon. Les mots deviennent cendre sur la page qui brûle. Je trouve la forêt dans les poils d’un loup. J’y mêle ma chaleur au palimpseste des odeurs. Lorsque les animaux se mangent, c’est une forme d’amour. Chez l’homme, même l’enfance est cruelle. Elle met devant l’aveugle des obstacles sans fin.
Sans caresse à donner, les mains perdent leurs ailes. Je cherche l’horizon dans la poussière des routes. Enfermés dans la soif, on se dessine un verre. C’est l’eau qui nous unit. Quand les paupières se ferment, les regards cherchent la lumière. Le cœur dans la nuit n’arrête pas de battre ni les fleurs de prier. Devant la mort, chaque seconde est une éternité.
Les routes qu’on impose ne mènent jamais loin. Le jour se lève pour parler, la tête acculée au cœur. Nous fermons les yeux pour capter l’invisible. Tout est là, en nous. La source se prépare à trouver son visage. La soif creuse les rides. Les images murmurent. En brûlant ce qui nous empêche d’avancer, les mots laissent des traces à l’intérieur de nous.
Le loup quand il jappe se rapproche des hommes. C’est en hurlant qu’il s’approche du ciel et transcende la faim. Quand je traverse la forêt, je me greffe à la sève. Quand il pleut, l’espace perd ses frontières. Les secondes sont des gouttes qui inondent le temps.
14 mars 2006
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juste un mot
| | Envoyé mardi 14 mars 2006 - 19h26: | |
Un poème en marche, il semble.
("La tête acculée au coeur" : une audace ...un peu trop contorsionniste, non ? !)(lilas) |
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