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c.g.
| Envoyé jeudi 16 mars 2006 - 17h05: | |
. je t'aime ainsi -je suis- intemporel un mouvement dévasté sur ta bouche l'orbe invincible du monde à l'effacement lent des cercles l'impur ni arme ni feu rien que musiquent mes arcs assourdis ce qui ne se touche ni s'étreint tendre les doigts à l'incertain des intangibles laissés quelques traces -je suis- tissus des morts pollen affamé d'aube creuse le cri de l'oiseau le doute te souviendra le sable le désir de l'eau
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Rob
| Envoyé jeudi 16 mars 2006 - 17h10: | |
Je n'aime pas du tout. pour moi c'est de la poésie "blanche". |
   
c la banquise
| Envoyé jeudi 16 mars 2006 - 17h16: | |
... poésie blanche.. hm ( j'interroge ) je trouve le commentaire interessant peut-on creuser s'il vous plaît |
   
Rob
| Envoyé jeudi 16 mars 2006 - 17h44: | |
Creusons donc en toute amitié. L'auteur que j'imagine charnel disparaît sous les tics d'une poésie qui sous couvert de modernité laisse crisser des observations qui résultent d'une "procédure" dans le lexique convenu de ce genre qui, je dois l'avouer, me gonfle de plus en plus. L'aube, le cri, l'oiseau, l'arc et l'orbe sont inévitables dans le" genre". Poésie blanche, je veux dire à but minéral, Pongesque peut-être, c'est difficile d'expliquer cette sensation. Je fais des efforts. Pourquoi le désir de l'eau à la fin, rien ne le fait venir ce désir, il arrive chez moi comme une incongruité, comme une écriture automatique. La dernière strophe, pour ma lecture qui n'engage évidemment que moi, est tout à fait caricaturale. Je dis ce que je pense, c'est tout, faudrait pas en faire une bagarre. On peut causer.
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*
| Envoyé jeudi 16 mars 2006 - 17h57: | |
la poésie blanche c'est ça
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jml
| Envoyé jeudi 16 mars 2006 - 18h02: | |
ça me fait penser à la poésie des années 70 avec les revues Tel Quel et Change. c'est très formaliste. dans le genre, je préfère la démarche des oulipiens. elle garde l'avantage de l'humour. |
   
jml
| Envoyé jeudi 16 mars 2006 - 18h04: | |
cette image est le contraire du poème qu'elle veut illustrer. on sent la trace de l'homme derrière le froid. |
   
Rob
| Envoyé jeudi 16 mars 2006 - 18h12: | |
C'est une belle image l'astérisque, mais ça n'a rien à voir avec mes sensations.
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c.g.
| Envoyé jeudi 16 mars 2006 - 23h16: | |
...pourtant l'image est l'image même des vers, j'irai même jusqu'à dire que l'image... ha puis non..vais vous laisser grogner, zêtes trop mignons... mais.. ( ha puis oui ) le blanc, froid dans la lumière, la vie en suspend, l'attente, la soif même de réveil, de vie... comment imaginez-vous la parole d'une banquise, d'une névé, comment ne pourrait-elle pas être juste nue, détachée ( engourdie de son propre froid) et pourquoi penser Un Style, étiquetter comme on (re)jette... ce me semble par trop facile ; ou encore -mais je l'accorde- qui ( assurément personne ) voudrait entrer dans la neige, être la neige, s'y incarner, entrer dans l'idée de l'hiver en soi ou de l'hiver lui-même ; et qu'est-ce que l'hiver, quelle est son.. inclinaison, que fait-il ? une plaine couverte de neige, nue, parle frimas buée... n'est-ce pas spectral, (cépulcrale tien) je me dis que je pourrais réécrire longtemps, fouiller, remoudre, blanc est blanc comme neige est blanche, j'essaie tien j'aime ainsi je suis un mouvement intemporel dévasté sur ta bouche où l'orbe invincible du monde efface lentement des cercles impurs je n'ai ni arme ni feu rien que la musique de mes arcs assourdis je suis ce qui ne se touche ni s'étreint je tends les doigts à l'incertain des intangibles laissés quelques traces dans le tissus des morts un pollen affamé d'aube creuse le cri de l'oiseau puis le doute te souviendra que je suis du sable le désir de l'eau bon, là on me taxera de quel Style ? cette langue est-elle plus proche et procure-t-elle ces sensations de distance ( du plus lointain du plus profond de soi au plus creux de... l'hiver) de calme mortuaire, de lumière éblouissante si bien qu'on en ferme les yeux ( Rob, en quelque sorte vous fermez les yeux ) ressentez-vous que la neige désire mourir pour être bue, avalée par votre bouche plutôt que par vos yeux ? pensez-vous vraiment que cette langue-ci est au plus proche d'une banquise ou plus proche d'un lyrisme dont on se sent forcé d'user, presque obligé à la poésie ? ( c'est possible, tout est possible ) j'interroge et souris - ouverte à vos commentaires p.s. merci à * pour l'image ( je la mange :¬)
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sans rime
| Envoyé jeudi 16 mars 2006 - 23h30: | |
un ami poète m'a dit un jour que l'espace blanc entre les vers ou entre les strophes était là pour laisser pl&ce à une réflexion ; pour que le lecteur éventuellement puisse lui aussi écrire. dans un recueil chaque strophe sserait peut être que une page ?
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ali
| Envoyé vendredi 17 mars 2006 - 01h47: | |
"tout est possible "t'as raison C.g. j'ai aimé ton poème parcequ'il m'a incité à le relire! sa beauté pour moi réside dans son énigme qui ne s'offre pas facilement!et à chacun ses yeux,on n'est pas obligé d'emprunter un nez pour en faire une bouche pour dire qu' unefemme est belle! hihi |
   
aar
| Envoyé vendredi 17 mars 2006 - 08h23: | |
cette photo illustre un poème blanc: Un paysage de neige apparemment banal . Si on regarde un peu mieux on peu lire des traces de pas, de skis, de chiens, de traîneaux, de pneus, mais aussi de martres, de chouettes blanches, de jaseurs boréals, de lynx… on peut lire des trous dans la glace pour que les poissons puissent respirer, des craquements de coeurs et de banquise… si on lit plus attentivement on peut voir qu'il n'y a pas deux cristaux de neige identiques, certains autrefois furent goutte d'eau dans le Pacifique, embruns à Saint-Jean de Luz… on peut aussi mesurer le poids de la lumière, (si on trouve l'unité adéquate de mesure) et enfin si on regarde l'horizon, on s'apercoit que son propre regard s'infléchit avant d'atteindre l'infini. Voila tout ce qu'on peut lire dans un poème blanc, et beaucoup d'autres choses encore. Décidemment poésie…
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flocon
| Envoyé vendredi 17 mars 2006 - 08h43: | |
De la banquise comme art poétique (que l'auteure m'excuse, mais sa véhémence me semblait tellement belle): comment m'imaginer la parole d'une banquise d'une névé ne pourrait-elle être juste nue détachée engourdie de son propre froid et pourquoi penser Style étiquetter comme on rejette... oui ce me semble par trop facile ou encore -mais je l'accorde- qui ( assurément personne ) voudrait entrer dans la neige, être la neige, s'y incarner, entrer dans l'idée de l'hiver en soi ou de l'hiver lui-même ; et qu'est-ce que l'hiver, quelle est son inclinaison, que fait-il ? cette langue est-elle plus proche procure-t-elle ces distances ( du plus lointain du plus profond de soi au plus creux de l'hiver) calme mortuaire? lumière éblouissante si bien qu'on en ferme les yeux ? (Car, en quelque sorte vous fermez les yeux ) ressentez-vous ressentez-vous combien la neige désire mourir pour être bue avalée par votre bouche plutôt que par vos yeux ? pensez-vous pensez-vous vraiment que cette langue-ci est au plus proche d'une banquise ou plus proche d'un lyrisme dont on se sent forcé d'user presque obligé à la poésie ? ( c'est possible, tout est possible )
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Clochelune
| Envoyé vendredi 17 mars 2006 - 15h23: | |
flocon c'est superbe! continuez ce dialogue riche d'iées, d'apports... cat continue à t'interroger, à interroger la banquise, la poésie blanche ou pas ? peut-être est-elle un arc-en-ciel à huit couleurs, juste savoir comment aborder cette autre couleur, ou un arc-en-cil à trois cils de vache, attention au troisième oeil, à l'oeil du monde sous la banquise, sous la glace, les parfums, l'enfance peut-être est-elle un arbre à mille feuille (belle gourmandise, la pâte enfle, attention en sortant du four!), arbre à mille pattes (eh attention ne te coince pas les pattes dans la pâten perds pas tes feuilles, des pattes, tes cheveux!) un cheveu blanc vole souvenir d emon grand-père en paix sous cert arbre (et la feuille crisse, l'arbre perd ses cheveux pluie sur l'arbre) comment dire le silence, l'absence avec des mots qui se dérobent et deviennent vite autre, comment dire le blanc quand jaillissent des reflets de présence, des pas perdus, des trains en gare, des bateaux à quai, des îles à la dérive, et la banquise se décille, se déshabille, fond et devient île, îlot de rêves, de feu, de cendres... descente de la poésie, descente à l'oublie, des portes battantes grêlant, neigeant les mots qu'on ne peut dire, les mots qui fondent en flocon jetés, en enfants jetés, lepère avale les flocons, les enfants, le géant des mots enrobe les enfants à la sauce, à la crème chantilly, et le phoque appelle sur sa banquise, appelle celle qui ne viendra pas... quel cirque! |
   
Pant
| Envoyé vendredi 17 mars 2006 - 18h36: | |
et la poésie noire ? est ce du vent qui durcit les coeurs de l'attention pour manquer d'ardeur du vin qui s'écoule à pas d'heure ou encore le messie qui hume trop les fleurs ? non le vin c'est le sang dans sa noirceur le vent c'est l'affreux dans son humeur une chair qui sa vie lie les peurs rythmant les caresses de fers rouillés ou rouilleurs... blanche ? noire ? le ton n'est pas couleur il n'est que fin d'heur bon ou mauvais quelle est son histoire si c'est une fleur un pavé un terrain un damier ou la dernière et unique lueur. |
   
flocon
| Envoyé vendredi 17 mars 2006 - 20h10: | |
liette je n'ai fait que de reprendre les propres mots de C.G. c'est elle ui écrit ce texte, je n'ai fait que le mettre en rythme et en silence....... |
   
c un sourire
| Envoyé vendredi 17 mars 2006 - 20h47: | |
je vous trouve beaux, beaux et touchants, tous, et Rob aussi avec ses yeux clos sur son rêve.. je vous trouve, découvre, ouverts et sensibles, souriants d'esprits vivants et j'ai un plaisir indicible, immense à dérouler cette bande colorée aujourd'hui merci Rob disait, tic le timbre d'une voix est-il un tic ? les mots me sont comme des notes de musiques les notes de musiques sont-ils des tics ou un moyen de former/formuler une onde et de rejoindre le but, le moyen du but n'est-il pas d'atteindre l'autre quelqu'il soit ? et alors je me dis que j'ai atteint de plein de manières, j'ai atteint ici et j'en suis heureuse le but était atteindre et créer l'échange et il est beau, l'échange bien beau merci Catrine |
   
Rob
| Envoyé samedi 18 mars 2006 - 08h07: | |
Je ne sais pas s'il est beau l'échange, je le trouve plutôt angoissant. Je ne sais plus si certaines ou certains sont complètement "illuminés" ou si c'est moi qui rentre dans la terre.
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isa
| Envoyé samedi 18 mars 2006 - 11h33: | |
T'affole pas, des terriens il en reste, au ras des couleurs et loin de l'éther transparent. |
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