Auteur |
Message |
   
Stél*
| Envoyé samedi 04 octobre 2003 - 00h56: | |
Bonjour, normalement, les lignes ne sont pas toutes droites (disposées en cascade), mais le serveur discus les réaligne automatiquement. Le texte devrait (je pense) passer dans sa disposition originelle sur poesie.fr) -- Dans le village d'Asie -- un deux trois le soleil boit une main encercle une autre main posée sur une surface inconnue la main interroge des yeux qui ne lui correspondent pas mais qui sont peut-être les siens tenter de les réunir elle apprend regarde vérifie recompte tout elle ne s'en faisait pas elle avait le temps elle versait des histoires dans l'eau des sortes de paquets-cadeaux qui flottaient puis s'enfonçaient dans la profondeur avec le même élan que s'ils s'envolaient she waved softly avec la sensation de traverser quelque chose à chaque fois une porte à peine apparente à peine soulignée qui se refermait derrière elle et pour revenir sur ses pas il lui faudrait d'abord faire le tour du reste du monde elle disait j'apprends j'ai passé toute une vie dans le village d'Asie les mains dans la rivière pour chercher si de l'or ne se serait pas échappé d'un instant qui aurait glissé d'un autre instant et de ce simple frottement serait né la petite partie du monde la saillie apparente que nous connaissons et depuis tout le monde faisait la course aux étincelles elle elle ne pouvait pas se hâter des fois qu'il se passe quelque chose juste à la fin she waved softly sa main remontait lentement à la surface elle disait au revoir à toutes sortes de créatures qu'elle regrettait d'avoir convoquées si tard elle prenait son temps pensait à des plats chauds qui parcourraient son corps descendraient en elle en la brûlant il est cinq heures il faut que je rentre il faudra bien que je rentre un jour il faudra faire le tour du monde je devrais me mettre en route maintenant je m'attarde et je diminue de volume bientôt on ne me verra plus mais s'il se passait quelque chose là dans l'eau de l'or apparaîtrait tout près de ma paume puis comme je ne le regarderais pas il rebrousserait chemin cela se passerait pendant les dernières secondes celles où je me lèverais et ferais sêcher mes mains au vent les seules où je tournerais le dos pour ne pas montrer mon émotion pourrais-je me pardonner de ne pas avoir vu ? je reste encore un peu she waved softly j'ai faim les créatures ouvrent l'appétit mais elles ne nourissent pas les défauts les défauts elle disait un peu n'importe quoi et les paroles cachaient d'autres paroles ce midi dans le village d'Asie pour la première fois depuis vingt ans que je suis là j'ai préparé une omelette comme chez nous et sa forme irrégulière m'a fascinée j'ai pensé à créer une publicité pour ceux d'ici qui veulent éviter de vivre mangez des cercles des carrés des ovales parfaits et vos formes se modifieront et deviendront en quelque sorte ce que vous rêvez d'être des morts ou même des gens vivants mais toujours autres que vous ma main remonte à la surface je vous raconte tout ça en attendant ne partez pas n'ayez pas ce mouvement de tête qui se recule je vous ressemble je cherche de l'or pour fabriquer l'Éclair j'apprends j'avale des surfaces lisses qui épouseraient parfaitement les parois du ventre mais pas tout à fait pour qu'il existe des pressions et des dérobades géométries à jouir sur lesquelles glisseront nos ancêtres privés de poignées pour se raccrocher à nous vieillards sur un tobbogan soudain privés d'autorité par la vitesse la catastrophe qui nous rendra la vie la vitesse à laquelle ils passent les transformera en traits imprécis les mains ouvertes les doigts qui tenteront de dénombrer quoi ? si je veux arriver au village d'Asie je dois tous les ôter de moi pour un temps elle racontait la suite les mains toujours dans la rivière l'omelette irrégulière s'est diffusée en moi comme un jeu de cartes chaudes et vivantes avec des créatures qui valent des points qui jouent toutes seules et toutes les cartes rassemblées formaient une autre rivière à prendre dans les mains à distribuer à presser contre son corps pour les imprimer dessus et savoir combien de points on vaut les défauts les défauts nos mains se serrent j'apprends le tourbillon et les yeux qui se lèvent très haut dépassent le ciel j'apprends ma tête qui se renverse vers ce qui vit derrière moi et que je ne vois jamais mais sens toujours les défauts les défauts she waved softly je faisais signe à l'or viens maintenant l'Éclair ne se fabriquera pas tout seul viens maintenant pas plus tard maintenant ma bouche touchant presque l'eau je parlais à travers j'envoyais à l'or avec ma voix des sortes de paquets-cadeaux maintenant maintenant qu'il vienne et qu'il saute dans mes mains que l'on convoque des ombres pour le mettre en relief je pars pour le village d'Asie où que se porte mon regard des brins succèdent aux brins des lacs succèdent aux lacs de temps en temps un village plat aux maisons basses le soleil boit l'immensité des steppes quelque chose se gorge de moi j'habite le Grand Monastère en un lieu isolé qu'on nomme le monde j'apprends j'apprends la fusion des ongles entre eux mêlés en une masse indistincte de nacre liquide le reflet de deux lunes qui s'aiment dans un lac agité je lève les yeux pour vérifier si tout le monde est là silhouettes fluides qui observent derrière les fenêtres sans vitres et se caressent secrètement sans que ce soit visible le soleil boit nos mains se serrent et je vois toutes les ombres du village d'Asie bouger elle me racontait tout ça en mangeant son omelette à la hâte pour le moment il n'y a ni steppe ni lac ni brins ni villageois troublés lui disais-je tu n'es pas pressée l'or est un oiseau lent l'Éclair existera en son temps alors elle me montrait sa main trempée et une paillette d'or dans ses cheveux ils m'attendent tu vois ils sont déjà là je pars pour le village d'Asie she waved softly tu feras la vaisselle je n'ai plus le temps ne regrette rien je ne te retire pas je te suspends à mon côté comme une clé on se retrouvera la terre est ronde c'est obligé je reviens par l'autre côté une ombre immense recouvrait la maison quelque chose l'attendait dehors une sorte de véhicule accroupi et patient un autobus un chien fantastique et immense une steppe où le vent écrirait quelque chose un lac qui prendrait corps et la prendrait dans ses bras d'eau toute créature splendide à chevaucher ferait l'affaire elle me disait tout ça en dessinant des sourires sur dessous dedans avec pour en refermant le tiroir aux objets comme s'il avait été doué de parole elle était pressée elle avait peur de se déformer de rester une seule seconde de trop dans la maison la course aux étincelles reposait sur un équilibre délicat il ne fallait pas appuyer trop sur la feuille ne pas trop marquer le monde ne pas trop souligner les traits un seul souffle clair et décidé nos mains se serrent tout un monde à peine entr'ouvert une estompe she waved softly toucher le papier d'un cil suffisait elle sortait même dehors même dans un espace découvert et immense elle trouvait le moyen de traverser une porte et en sortir comme si elle passait sans cesse des épreuves invisibles des rivières des ponts de lianes au-dessus du vide elle disait au revoir quand elle arrivait et rien quand elle partait ferme tes paupières je vais appuyer doucement dessus pour te laisser mon image garde la bien en vie j'en ai besoin pour retrouver mon chemin she waved softly le temps que je rouvre les yeux elle était déjà là-bas et sous mes paupières défilaient des images de steppes et de lacs un horizon immense aux villages plats les années passaient comme des minutes je suis là tu m'entends ? je cherche de l'or j'apprends je suis dans le village d'Asie j'ai joué un tour aux gens j'ai mis mes mains comme ça puis comme ça et je leur ai fait croire que je suis née chez eux par magie vingt ans ont passé je m'appelle Ourse Miraculeuse j'ai les yeux bridés un tout petit nez je suis une excellente cavalière je porte un manteau rouge un peu usé et doublé de fourrure aujourd'hui ils me voient partir comme toi tu viens de me voir partir vingt ans ont passés et je reviens déjà toi tu t'en es à peine aperçu tu as tout juste fermé et rouvert les yeux je suis sûre que tu n'as même pas encore fait la vaisselle ses yeux s'arrondissaient son nez s'allongeait ses mains remontaient lentement disaient au revoir aux créatures franchissaient des paliers devenaient de plus en plus claires et continuaient de verser des cadeaux dans l'eau maintenant je reviens je ne ne peux plus attendre j'ai assez d'or pour l'Éclair est-ce que tu es prêt ? maintenant regarde vers l'autre côté de la Terre she waved softly ouvre toi pousse des cris éjecte ton propre corps port de tête port de ruine dieux giclés quelque chose résiste dans le tunnel tout est noir il fait des coudes au tout dernier moment les étincelles se mettent à briller une main encercle une autre main c'est mieux je vois devant moi je reviens du village d'Asie je suis encore fraîche du lac où j'ai cherché de l'or le soleil boit quelque chose se gorge de moi je suis comme toi j'apprends dans le Grand Monastère en un lieu isolé qu'on nomme le monde j'apprends les mains s'accrochaient ensemble par des petites pressions douces et irrégulières chaque doigt sur le doigt qui lui correspondait j'apprends tout devient chaud quelque chose va bondir et mordre mais le monde autour était encore doux familier avec cette lumière troublée propre aux rivières dans lesquelles les mains s'attardent she waved sofltly je suis encore plusieurs mes mains trempées dans les années je cherche de l'or pour rassembler l'Éclair nous scintillons appuyés les uns aux autres chaque partie pousse un halètement j'apprends tout ce qui fait que nous ne sommes pas une ligne droite tracée de la terre au ciel êtres que nul rayon ne peut traverser sans faire des boucles et des détours une sorte de manie d'écrire qu'aurait la lumière au lieu de continuer tout droit à travers le corps en moi je convoie des tunnels courbes et des fractures d'hyperbole j'assimile l'onde de choc comme un nouveau savoir tu lèves tes yeux tu comptes tu vérifies la place des choses a changé tu respires à un autre rythme tu te précipites en pensée pourquoi tu halètes ton corps ne cours pas ton souffle est clair comme un jardin déployé tes mains s'approchent de la surface de ta paume l'eau glisse dans l'eau rejoint la profondeur adieu mon village adieu l'Asie she waved softly ces retours sont toujours semblables à une corbeille aux fleurs si grandes qu'on ne voit pas derrière le corps qui les offre sauf le sourire de sa faim la lumière clignote de plus en plus rapidement je contemple la boue qui pulse je m'installe confortablement pour assister à l'arrivée de la course aux étincelles une main encercle une autre main posée sur une surface de plus en plus brûlante personne ne bouge je suis presque revenue j'ai trouvé beaucoup d'or j'en ai suffisamment pour fabriquer l'Éclair nous essayions de refermer ensemble sur quelque chose qui nous rassemble nos mains déjà l'une sur l'autre she waved softly elle est arrivée à l'improviste comme une amie l'Éclair commençait déjà à se former ça y est je suis là j'ai fait le tour de la terre j'ai demandé qu'est-ce que je te sers elle a ri avec moi plus tard plus tard avant tout l'Or à quelque chose à nous dire maintenant c'est lui qui nous cherche et nous apprends trois deux un pendant la seconde qu'à duré la lumière j'ai eu le temps de comprendre que fondamentalement nous sommes nourriture she waved softly je me souviendrai toujours du village d'Asie j'ai répondu moi aussi 04-10-2003 |
   
Leezie
| Envoyé samedi 04 octobre 2003 - 18h48: | |
vous pouvez aussi lire ce texte dans sa disposition originale sur le forum rouge et or
|
   
philippe
| Envoyé dimanche 05 octobre 2003 - 18h15: | |
Qui dansera demain quand la nuit aura rejoint le jour ? Qui dansera demain quand la nuit aura rejoint le jour, est-ce ce papillon aux multiples couleurs qui n’est qu’une lumière matérialisée à mes yeux ? Le temps n’hesistait pas avant d'hésister et les hommes sont trop sür d’aimer les certitudes ! La certitude d’aimer me rendra heureux quand elle sera acquise mais que de chemin ne reste-il pas ! De ces jours, des nuits se passent pour des corps qui se décomposent et j’ai rêvé d’avoir un enfant de Vénus, là où je sais qu’il n’y a que l’amour ! Qui dansera demain quand la nuit aura rejoint le jour, est-ce ce papillon aux multiples couleurs qui n’est qu’une lumière matérialisée à mes yeux ? Est-ce paradisia latin ou ces trois lettres hindous ? Le temps n’hesistait pas avant d"hésister. Ce soir, je regarde un film de cinéma pour une poésie. Le cinéma n’est-il pas pour les humains de la modernité qui s’ennuient ? Je me souviens qu’il m’a soulagé de mes souffrances passées. Les souffrances donnent de l’amour aux jeunes fleurs qui ne donnent pas encore de corolles comme quand il n’y en a pas ! Les automnes et les hivers sont la maturité et vieillesse des hommes qui ont grandi. Qui dansera demain quand la nuit aura rejoint le jour, est-ce ce papillon aux multiples couleurs qui n’est qu’une lumière matérialisée à mes yeux ? http://www.philippe-bray.net |
|