Langage à peine... Log Out | Thèmes | Recherche
Modérateurs | Fiche Personnelle

66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 01.10.2003 au 31.12.2003 » Langage à peine... « précédent Suivant »

Auteur Message
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Philippe Landreau
Envoyé lundi 24 novembre 2003 - 16h08:   

On prend les mots, on les pose là, on se met dedans, très seul, dans la matière informe du langage qui ne signifie rien. Il a y toute liberté en apparence et puis soi, parfois limite l’élan, qui voudrait et ne peut s’ouvrir à cette liberté sans règle et sans mesure.

Ce n’est rien tout ça, c’est de l’argile pétrie de vent, ensemencée de pluie, une soupe de glaise et de lenteurs, des jaillissements de sources et des confinements. J’arrache dans la boue des chantiers des choses informes, des histoires de rouilles, de pelles dans la nuit.

Je trouve des hommes très près, si loin, profondément enfouis, je les écoute longuement parler, je suis un réceptacle des douleurs, plus grandes, et de plus de soleils que je ne pourrais approcher, ni écrire.

Après, non que je redevienne, mais il faut sans tout, ni se renier, oser revenir dire que la poésie, si elle n’est pas le rien, n’est que si peu, à peine un langage qui transcrit des ombres, l’éphémère.

Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

nadjaphtaline
Envoyé lundi 24 novembre 2003 - 17h13:   

"Mais il faut sans tout, ni se renier, oser revenir dire que la poésie, si elle n’est pas le rien, n’est que si peu, à peine un langage qui transcrit des ombres, l’éphémère."

La poésie souvent est un cri, et parce que nous sommes humains, il est articulé et peut être partagé.


Souiller pour ne pas suffoquer

La page blanche, il faut la souiller. De tout ce qui n'est pas rien et même de ce rien auquel seul les aveugles croient. Et dans un chaos immaculé, la forme de l'expression ou l'expression de la forme baiseront avec tes sens échappés qui ont crû longtemps à l'absence d'éclat.

Le diamant brille et ne se raye pas mais le charbon luit et réchauffe et le corps et la nourriture qui tient le corps.

Du charbon ou du diamant, lequel est le plus exposé ?

Celui qui préfère la chaleur à la vitrine, celui-là, connaît le prix et le goût de la vie.

Tout ce qui brille est une richesse fixée
à la mode à la mode
par les plus-values, qui tournent
de l'oeil aussi vite que leur porte-monnaie
à la mode à la mode
au marché des petits billets.

Ne t'inquiète donc pas de briller, mouche-toi mange et crache tes larmes volcan aux pieds des mendiants les poètes sans tenue ni argent ronflant ta désinvolture au pire parcellera l'espace des biens pensants qui ont déjà tout cryogénisé et breveté.

Je joue pas à l'écrivain je joue
à trouver l'espace qui est le mien.
Pour ne pas suffoquer.
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Catrine
Envoyé lundi 24 novembre 2003 - 18h05:   

euhm... si je puis me permettre...

les douleurs, les ombres et l'éphémérité même de l'humain... l'écriture étant un des rares actes où l'esprit humain est encore libre, de cette liberté infime que nous laissent nos contextes historico-politico-sociaux et nos conditionnements précoces...

il me semble que c'est important ces traces de langage...il me semble aussi que ceux qui réduisent l'écriture à un " flatte-égo " se réduisent eux-mêmes... c'est leur droit...c'est leur possible, qu'on le leur laisse...

le si peu qu'il restera de tout ça dans un millénaire en vaudra-t-il la peine, je l'espère, pour ceux qui y seront

oui, l'humilité aussi est importante, Philippe, mais je crois qu'il ne faut pas réduire ce en quoi l'humain se réduit par trop déjà lui-même...sous peine de fermer le goulot étroit, trop étroit déjà... où l'homme, la femme se met au monde en lui-même, par lui-même en écrivant le peu de lui, l'infime part du soi qui lui appartienne encore en propre; ne pas réduire dans son geste d'écriture - cette tentative d'existence signée hors-soi - l'humain déjà réduit en lui-même par son propre monde...

Votre texte me semble plus philosophique que poétique. Tiens, Francopolis devrait ouvrir un espace philo !
Remarquez, Philippe, je suis peut-être à côté...de mes souliers en vous répondant...
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Philippe Landreau
Envoyé mardi 25 novembre 2003 - 09h11:   

Il s'agit bien de poésie, ça ressemble à de la poésie, c'est fait avec des alluvions et de bouts de choses tombées vers les bleus-âpres.
Ca doit être élémentaire, entre la navigation et le naufrage, au bord près des chutes, mais finalement ça tient debout, un peu avec une certaine approche du doute qui choisit.
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Catrine
Envoyé mardi 25 novembre 2003 - 15h25:   

..c'est qu'il a un toucher particulier ce doute qui tâte et choisit ; mon doute aussi tâtait le dos de vos idées/chevaux en lisant et relisant, mais vos idées/chevaux ont tout de même le poil philosophique ))) j'apprendrai certainement à bien lire votre galop de doigts et à le bien reconnaître à sa foulée!


merci d'être revenu et d'avoir répondu

Catrine
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Nadjaphtaline
Envoyé mardi 25 novembre 2003 - 17h48:   

Lorsque l'on lit Ainsi parlait Zarathoustra de Nietzsche, est-ce de la poésie ou de la philosophie ?

Chacun voit ce qu'il veut, affaire de perception moi j'y vois de la poésie ET de la philosophie trés habile.


Merci pour les commentaires sur mon message précédent.

L'invisibilité porte le fruit de l'infini.
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Lokapi Nepala
Envoyé mercredi 26 novembre 2003 - 01h47:   

...les mousses de nombril aussi...
mais quand Zara tousse tous se poussent
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Nadjaphtaline
Envoyé mercredi 26 novembre 2003 - 07h58:   

Si un ti pimousse a pas la frousse
il peut se frotter sans se faire piquer,
foi de Nadja.

Encore faut-il qu'il pense
et pas besoin de se mettre en transe
ni de pas avoir de pied plat
foi de Nadja.
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Philippe Landreau
Envoyé mercredi 26 novembre 2003 - 09h25:   

en réponse à Nadjaphtaline
Votre message précédent ne proposait pas une question, mais il exprimait un point de vue fermé. le forum de Francopolis (police) serait le seul forum avec "droit" de réponse obligatoire?
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

fourmi
Envoyé mercredi 26 novembre 2003 - 10h08:   

ah mais serons nous baptisés Vidocqs de la poésie ? nous , site démocratique avant tout?

et pourvu que jamais cette obligation fasse loi ! je serais la première à en être bien ennuyée. mes envies de commenter sont très épisodiques.
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

nadjaphtaline
Envoyé mercredi 26 novembre 2003 - 13h55:   

"Votre message précédent ne proposait pas une question, mais il exprimait un point de vue fermé."

Euh, non, c'est mal me connaître mais bon c'est normal, on a le temps d'apprendre à se connaître...

C'était une réponse (déjà écrite mais retravaillée pour l'occasion, merci de l'occasion) à votre propre texte. En relisant le riche message de Catrine, je m'aperçois que des points s'y trouvent d'ailleurs re-soulignés.

Euh, bon, c'est mal me connaître mais on a le temps d'apprendre à se connaître...
Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

lokapi nepala
Envoyé mercredi 26 novembre 2003 - 16h16:   

" cogito ergo sum "

et puis peut-être ne faut-il pas retravailler les occasions, autrement elles deviennent moulées, peut-être vaut-il mieux rendre l'instant tel il est ?
et pas trop se prendre au sérieux, ça accentue les mousses de nombril ;)


Top of pagePrevious messageNext messageBottom of page Link to this message

Philippe Landreau
Envoyé jeudi 27 novembre 2003 - 09h39:   

C'est constructif de proposer une "théorie" de l'écriture poétique. Cela oblige à réfléchir (se) et implique l'autre dans sa propre remise en cause. Il doit bien y avoir un bout de vérité quelque part...
Je devrais lire plus lentement...

Le postage de nouveaux messages est actuellement désactivé dans cette catégorie. Contactez votre modérateur pour plus d'informations.

Thèmes | Depuis hier | La semaine dernière | Vue d'ensemble | Recherche | Aide - Guide | Crédits programme Administration