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66 zone franche - Le forum de Francopolis » Textes » A R C H I V E S » Les textes du 01.10.2003 au 31.12.2003 » Depuis toujours « précédent Suivant »

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Philippe Landreau
Envoyé mardi 25 novembre 2003 - 09h04:   

Lorsque je parle de la lampe, elle se tient là dans sa cuisson immobile, l’échéance des néons viendra remodeler l’espace, élever le mystère sans le dénouer, la clarté ne rend pas les choses plus claires, elle les met en lumière, mais la nuit cependant y transite, parole où alluvion, il faudra bien choisir un versant de colline.

Il vente dans les feuilles une pluie verte qui remonte puis retombe et puis autre, devient, une chute morcelée pour marcher sur les dalles étales de la marée, ce miroir te renvoie le mirage des arbres déjà passées, dans la forêt de toujours.

J’écarte l’écume des feuillages, les embruns des fougères, les vagues des branchages qui me retiennent jusqu’aux naufrages, je perds le souffle, la bouche pleine d’air marin et de chimères, la forêt redevient ce qu’elle est, un navire.

J’embarque, l’ancre est déracinée, je prends l’eau, je prends l’air, je prends la mer et le large, double le cap des tempêtes, l'ouragan qui culmine et brûle les vaisseaux. Au-delà des brisants, passent les roues des océans, les siècles empilés avec leurs langues étranges, des langues de noyés qui crient dans le silence.

Je suis là avec tout ce qui penche à la fenêtre, la noire tentation des drapeaux, les runes du voyage, l’inachevé. J’avance, dès lors j’anticipe les tensions, sous la terre vibrent des lignes de fracture, une faille sans préméditation ni de temps ni de lieu.

Le ciel redevenu oblique, je scrute ses lézardes qui se tiennent dans le sillage, la faïence des mots, se briseraient du langage, si je ne le retenais, les vitres traversées, les parois verticales qu’un architecte fou tirant l’hypoténuse négligea de peupler de signes respirables.

Je vous tends des cordes épaisses, la souplesse des lianes et des ponts au-dessus des gouffres incompréhensibles. Je ne propose pas une trêve, mais le risque de saisir, avant l’effondrement, des biefs de poussière engloutis par les flots.

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Hélène
Envoyé mardi 25 novembre 2003 - 14h02:   

je meurs d'envie de tricher , d'extraire des haïku de ce poème.
le paysage défile et bavarde. il porte parfois le vert parfois le bleu devient bijou de turquoise témoin éternel des siècles
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Philippe Landreau
Envoyé mercredi 26 novembre 2003 - 09h46:   

Bonjour Hélène
Faut pas me couper mon bô poaim cahotic en bout d'origami, en sections d'ikebana pour faire des petits haïkus très propres et homéopathiques, surtout avant l'hiver, il faut des grogs et du vin chaud.
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Hélène
Envoyé mercredi 26 novembre 2003 - 10h03:   

(sourire ) non rassurez vous Philippe j'aime rêver et souvent mes intentions restent comme ça à flotter dans un petit nuage .
et si je le faisais ils rejoindraient mes cassettes privées ou mes papiers déchirés comme des remords.
mais toute belle fleur donne envie d'ikebana chez moi.

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