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Philippe Landreau
| Envoyé mercredi 26 novembre 2003 - 09h31: | |
Passer, traverser sous le ruissellement des lierres, l’orage des feuilles dispersées, Des rivières très légères, glissent des linges et des nuits sous la terre, les retrouver plus tard, résurgents, dans les labyrinthes des mots. Dans les faluns gisent les strates, les sédiments d’un vocabulaire qu’il faut soulever sans que ne se désagrège sous les doigts le sens, juste avant la poussière, l’écho, cette poudre rémanente des conques, les spores enfoncées dans les porosités du temps. Coudre ce qui va sourdre, alliance dans le sel et le souffle, l’anthère où lève la graine, safran, digitale ou pollen, sur l’empreinte ou l’ocelle, qui te regarde depuis des millénaires, aveugle, ensablé, à peine te mouvoir. Comprendre, avec quelles lenteurs, quelles épaisseurs squales et madrépores, dans l’ambre te retiennent endormi, d’une vague de concrétions à l’autre, jusqu’à l’absence, le no man’s land, la terre du non-être. Tout ce qui capitule, tout ce qui ne savait pas. Je creuse de grands puits, des gouffres qui s’emplissent, je verse des laines ensommeillées, incrustées d’ épines, je déverse tous les murs pour remplir les murs et retenir. Mais rien ne peut contenir de la parole, les crues, sauf le vent. Nous sommes peut-être le vent… Nous sommes le vent, qui avec furie, rien ne racine, qui de partout, expatrie, déloge, expulse, rapatrie. Je regarde, comment pourrais-je saisir cette multitude, bise, fœhn, mistral, alizé…, des noms d’errance, pour faire plier les nuages, en unifiant de ces distorsions, l‘espace.
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Hélène
| Envoyé mercredi 26 novembre 2003 - 09h43: | |
Avoir cette chance d'être comme le vent capable de parcourir le monde jusqu'en ses lieux les plus secrets, les plus reculés J'ai aimé la métaphore des strates . Elle souligne cette certitude que j'ai de notre fusion avec les éléments. |
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