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Philippe Landreau
| Envoyé vendredi 28 novembre 2003 - 16h55: | |
« Si je ne brûle pas, si tu ne brûles pas, si nous ne brûlons pas, Comment les ténèbres mèneront-elles à la clarté… ? » Nâzim Hikmet (Il neige dans la nuit) Brûler L’incendie reviendra, de ses cernes de pierres, je veux dire ce qui tombe et s’élève à la fois. Comment imaginer que l’escalier puisse descendre, alors que d’un seul regard, j’embrasse de l’espace la hauteur. Pourtant, pour monter, il faut s’ensevelir au profond du brasier, le feu couve de très loin, dans l’arbre déjà, dans les profondeurs glacées des racines. La nuit aussi se nourrit de la sève des lueurs et parfois la clarté ignifie les ténèbres. La nuit penchée dépèce la clarté en une très lente mastication de lumières, le temps affole ses boussoles, revient ce qui n’est déjà plus, à peine commencé, dispersé. Nous brûlerons, il faut bien que le soir vienne, il faudra brûler plus grand que la nuit, l’étreindre, pour l’éteindre. Nous ne l’atteindrons pas, il faut la contenir, en nous la contenons, élaguer, ériger des pare-feux pour la retenir, nous retenir. Nous sommes les ténèbres, nous sommes la clarté, tous deux mènent, inversent . Rassemble en ce tout, ce que tu es. Approfondis les ténèbres, la clarté n’en deviendra que plus diffuse Approfondis la clarté, les ténèbres deviennent vérité Refuse la brillante exactitude. Nâzim, il neigera toujours dans la nuit des évidences. Comprendre ce que tu veux dire, éblouit. Comme si rien ne s’était passé, il faut revenir marteler, avec les mêmes mots démunis, la pierre stérile, pour soulever, de l’intense, le jaillissement. Je pense à toi souvent dans les moments difficiles, lorsqu’il faut descendre dans la nudité de l’escalier, le courage du gouffre, où il faut puiser en soi la force de la lumière et pour la connaître, en refuser la nuit. Il faudra brûler en nous toutes les ténèbres, l’impossible nocturne et les trop vastes éblouissements du jour qui y mènent.
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Leezie
| Envoyé vendredi 28 novembre 2003 - 21h08: | |
je suis impressionnée toujours par le vaste et le dense de ce que tu écris, Philippe, parfois c'est même presque perturbant, mais toujours beaucoup de grandeur..
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Philippe Landreau
| Envoyé lundi 01 décembre 2003 - 09h02: | |
Bonjour Leezie J'mai trompé au début, je voulais écrire "ce qui tombe et s'élève à la fois" |
   
Leezie
| Envoyé lundi 01 décembre 2003 - 09h33: | |
oui ça y est, c'est corrigé... |
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