Auteur |
Message |
   
a.n.o. nimus
| Envoyé mercredi 24 décembre 2003 - 00h31: | |
(…) Après tant de mots lus, après tant de mots dits, sous ma peau de vieil homme je ne suis qu’une ébauche. Nous ne vivons jamais que le temps qu’un feu brûle, que l’été d’un bourgeon dans l’arbre qui le porte. Dans l’espace ou le temps ne serais-je toujours que l’homme qu’on conduit à son propre silence, que celui qu’on convie à la noce des autres, l’amant qu’on éconduit de sa propre parole? Ce ne seront ces mots que des ombres de plus sur la page où s’enfuit ce qui reste à écrire. Ce ne seront ces phrases que des mains sans caresse où s’engloutit le chant d’être à soi sa clôture. Ce ne seront ces pages que le reflet des choses dans les yeux d’un aveugle, un poème sans fin que rature le temps. J’habite ma peau nue comme un habit d’emprunt et mes amours anciennes me servent de béquilles. Séparé de chacun par ma propre parole je resterai l’absent sur les photos de famille plus longtemps que les yeux ne le verront jamais. Séparé des objets par les mots qui les nomment je m’éloigne de moi comme un fruit de sa fleur qu’on ne peut plus cueillir sans en blesser le cœur. Je me perds à chercher la durée dans les mots. Le mot fleur se fane sans même laisser d’odeur et le mot fruit pourrit sans connaître la faim. Le mot fin se termine avant que de s’écrire. Me restent dans la gorge le hoquet de mes rimes et ce roman d’amour que je n’ai pas fini. (…)
|
   
Anne sans mine
| Envoyé mercredi 24 décembre 2003 - 08h04: | |
Taaaag ! Je t'ai reconnu. Ces gants ont beau être nouveaux (et ils te vont très bien), ils sont aussi troués et j'ai reconnu les lignes lumineuses de ton écorce. |
   
miamaar
| Envoyé mercredi 24 décembre 2003 - 15h07: | |
il y a dans ce poeme un charme leger avec des petits balancements passagers et des moments imperceptiblemet opiumes |
|