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aar
| Envoyé mardi 13 janvier 2004 - 18h30: | |
ils marchent ils marchent sur le bord de la route en file interminablement pour ne pas user l’asphalte lèvres fermées, habillés de terre des gouttes de quartz sur le front passagers du jour sous le grand roi rouge du ciel ils marchent d’un champs à l’autre d’une tige à l’autre rançonnés de soleil une pioche sur le dos ou une guerre civile non déclarée ils marchent jusqu’au soir jusqu’au village et là, sous le pisée familier quand la lumière devient intouchable ils font brûler l’or d’une poignée de maïs un jour peut-être l’électricité arrivera au village le long des fils de fer barbelés alors ce jour-là une fille s’assoiera sur le trottoir ouvrira son cahier sous l’unique lampe municipale et fera ses devoirs de l’autre côté de la route de l’autre côté de ce vivant silence les poètes s’amoncellent en groupes et en bermudas venus du monde avides de tendresse culturelle pour les temples mayas et les énigmes d’Uxmal et de Chichen Itza Nikon sur le coeur ils pillent jusqu’à la dernière image avant de se fondre dans la grande nuit aromatique mêlée de rêves et d’étoiles ... aar ... (*milpero = paysan , du mot maya "milpa" petit lopin de terre)
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