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Leezie
| Envoyé jeudi 03 avril 2003 - 23h27: | |
La dernière île avant l'hiver xxxxxx " Look at the ants " Cela commence sur un seuil et les villes sont très loin au profond. C'est toujours le même fanal qui invente la route et le même poème qui tremble ses fumées immobiles. " I will never go back " Qu'est ce que l'on peut dire à celui qui a perdu en lui son continent et tous les autres? Il ne fallait pas craindre de retourner ces villes dans leur sable, y recoller le dos cassé des lunes et dans la tapisserie les fleurs violentes de la pluie. Chemins de berges et jardins d'eau pour puiser le silence. Il faudra remonter à l'envers les mécanismes des pendules, ce ne sont que de simples rouages comme toi, après tout. Tu es dans un autre pays que tu croyais lointain mais tu as toujours le même caillou, en filigrane au creux des mains. La citadelle est sur les hauteurs. D'ici les hommes ne sont que des fourmis. Resteront derrière La porte toutes les ombres lentement déshabillées par l'eau mouvante des vasques des lampes. Quelqu'un a écrit sur le mur: " C'est toujours la même nuit " En nous, nous descendrons cueillir cette encre qui retient les soleils, avec ce peu de sel dilapidé, ces lueurs tamisées, ensablées des phares sur nos paupières. Très tôt dans le matin lorsque tout au bleu s'efforce, quelque chose est compté que ravivent les mots, quelque chose est pesé, dans les balances du vide. Philippe Landreau (et c'est moi qui illustre, mais j'avais envie de cette photo de l'île du Levant)
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Gert
| Envoyé vendredi 04 avril 2003 - 03h31: | |
Tout est dit. Merci Leezie... une photo qui fait le voyage et un texte qui me promène. |
   
Leezie
| Envoyé vendredi 09 mai 2003 - 12h46: | |
Le pays qui a peur "Je parle de cette nuit qui monte lentement. Je parle de cette nuit terrifiante qui remonte vers nous du fond des douleurs antiques, avec le même grain, avec la même peau, le même chant désespéré, naissant dans cet enfantement de la terreur où s’enracinent les lierres noirs des volutes du cri. Je parle de cette nuit qui fore des démences dans les yeux des enfants. Je parle de cette ville sous la marée du sable rouge sang, sous le sang couleur sang. Je parle du pays qui a peur avec nous de traverser la nuit, sans qu’une main vienne, tendre un pont fragile au-delà du chaos. " Philippe Landreau
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Leezie
| Envoyé jeudi 21 août 2003 - 14h21: | |
A partir de "la dernière île avant l'hiver", qui fait partie du recueil Angarie, Philippe Landreau a écrit tout un recueil, Dilah. Vous aurez pu lire ces poèmes si vous êtes abonnés à la liste poesie-fr, mais avec l'autorisation de l'auteur, j'ai regroupé la plupart de ces textes et les ai mis en page ici : http://perso.wanadoo.fr/insoluble/Dilah.htm
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