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  | | Envoyé mardi 17 février 2004 - 09h24:    |  |  
  Terre des dix mille cellules  des petits hommes momifiés  mauvaise ruche et mauvais miel  terre des prisons de cristal  terre du poumon prisonnier    (Michel Alvès)      Nous en avons connu des veilles héroïques !  Les notaires venaient le fusil à la main,   nos maisons nous fuyaient.  Les eaux étaient complices.   Alger était très loin,  à l’intérieur de nous.    (Hubert Juin)      Pendant que le furet court  dans la vigne rouge  devant ton visage en larmes,  les oiseaux sont inachevés  et c’est pourquoi ils se contentent  de passer.  Les frontières ne sont pas  les vives haies  que je croyais.    (Marc Piétri)      Au bord du livre que j’écris tourne le ciel et ses montagnes.  Une chose plus essentielle que la vie est le matin du monde  en fleurs à travers nous.    (Jean-Philippe Salabreuil)         C’est vrai-le blanc-rien n’est jamais assez vide  trop de livres s’alignent qui nous tournent le dos    (Jean Pérol)      Ce n’est pas vrai je mens tout est faux il n’y a rien en arrière   je ne suis pas du monde je ne suis pas non plus du monde que j’étais  je ne vis pas, un mort me glace le vécu j’avance sous absence  je suis le chapitre zéro du livre la basse oubliée dans la partition.    (Jacques Roubaud)      La poésie est inadmissible. D’ailleurs elle n’existe pas.      (Denis Roche)        Il faudrait être encore plus simple,  si simple que l’on puisse entrer  dans la simplicité du vent,  du soleil poussiéreux  du linge qui pantèle sur la corde  sans se plaindre.      (Jean Rousselot)        Le plus beau jardin cache un mensonge.  Qu’est-ce donc mon dieu ces peupliers vagues,  des morts peut-être ?  Ils déchirent leurs feuilles et les collent sur la rivière.    (Jean-Pierre Duprey)      Il y a certainement quelqu’un qui m’a tuée  puis s’en est allé   sur la pointe des pieds  sans rompre sa danse parfaite.     (Anne Hébert)       
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