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jml
| Envoyé dimanche 14 novembre 2004 - 02h17: | |
Merci à Cécile pour les notices et les liens qu'elle ajoute. Hassan Abdallah Al-Qorachi est né à La Mecque, en Arabie Saoudite, le 12 décembre 1934. SUR LES OMBRES DE L'EXIL Étranger et cette fumée et notre nuit et l'insomnie sur les paupières le tumulte des désirs Engloutis, paralysés par les visions de torture dévorés par les pirates Puis les vagues succédant aux vagues les lanternes blafardes le brouillard lourd, peristant, ironique auprès des cavernes Un astre absurde des objets colorés, dispersés contraires à leur nature Je pars à la dérive le déluge me ramène à moi la cendre me jette sur des miroirs de tristesse le bourreau est ivre de sa chasse et sourit aux victimes qui défilent sur les trottoirs du passé parmi les ronces de la honte sous les carcasses des corbeaux des victimes qui se hâtent vers le non-retour Étranger sur les fleuves du soir voguant sans barque Jusqu'au fond plonge le prisonnier Le soleil perce derrière son voile regarde et disparaît La clarté s'évanouit le voile se résorbe À ses oreilles le bavardage des égarés ralentit, reflue dans l'obscurité de l'océan Pas de flûte en ses mains pas de luth ni de cithare Les vents murmurent-ils sous le souffle des ombres de l'exil ? Étranger il mâche la braise il pousse son cheval vers les sources des douleurs des soupirs les grand'places refoulent sa monture Il a soif. Le mirage est son eau Les gémissements sa nourriture Il vit comme si la folie de la chaleur lui était fraternelle et le désespoir le seul pont qui mène aux oasis La paix l'a quitté il s'est égaré dans les hauteurs de la ville lassé de trop de patience La tempête a soufflé sa tente dans ses yeux embrumés les nuages ont voilé les versants des montagnes et les forêts se sont brouillées Et toi toi, murmure des âges flôt des chants j'ai dit ton nom, j'ai forcé ton écho Les murs ont volé autour de moi J'ai dit ton nom rêvé de tragédie et de mort Au portail des douleurs J'ai dit ton nom en ma soif d'aube de pluie d'amitié échoué sur les rivages J'ai dit ton nom et ton souvenir est un fleuve qui inonde les herbages arrose l'ardente soif des étangs J'ai dit ton nom toi, destin de l'étranger Dans l'arène des privations toi, fil de lumière vers moi tendu en flammes traversant l'horizon retirant le linceul des ténèbres Étranger Mon exil est ma fatigue avortement, départ sans retour Étranger il a vécu attendant le train sur le pas de sa porte Qorachi traduit de l'arabe par Samia Akel et Abbas Torbey L'Étang de la Soif Arfuyen édition bilingue |
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