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jml
Envoyé jeudi 02 décembre 2004 - 05h10:   

ALAIN BORNE

LE PLUS DOUX POIGNARD (extraits)

La vie qui s'écoule dans mon sablier en est à son dernier grain: qu'un souffle passe et je ne suis plus .
La roue de vivre passe sur mon corps vivant . Elle n'est pas d'osier fleuri mais de fer rouge. Ce n'est pas un cerveau d'enfant mais la roue d'un char et dedans seulement des entrailles sans visage perdues de sang féminin.
L'air est plein d'arbres, les branches ont mis à sac la sève et bercent de feuilles les vents indécis.
Vie verte de l'air, j'entends des pas , je vois des robes , j'apprends des seins.
Rien ne m'apaisera que la chambre et le sexe au centre de la croix.
J'irai à lui par les chemins de la fleur, mes mains sont ivres de peau, autant d'absence que de présence, mes yeux n'ont pas à se fermer pour brûler d'images, mes yeux n'ont pas à se poser pour ameuter mon sang vers le seul grand geste qui ne soit point un meurtre.
*
Ce n'est pas drôle de se dire que tout est fini de ce qui valait le peine de vivre.
Ce n'est pas drôle de compter les tuiles des toits et les gouttes de la pluie et les années de la femme qui dort dans son lit.
Ce n'est pas drôle, appuyant son regard au regard de la glace_de se raconter sa vie en se mentant avec la vérité.
Si peu, si peu de beauté même jadis et naguère: le passé ne flambe pas non plus .
Pas drôle ici maintenant avec l'âge qui se visse aux tempes comme un vampire qui a trouvé la bonne artère.
Pas drôle non plus de se dire que cela passera, qu'il y a de jolies caisses odorantes de bois bien choisi qui nous attendent et que nous glisserons dans ces traîneaux vers la neige de vermine
Pas drôle.
Mais qu'elle est belle l'épaule de cette enfant et qu'il est doux ce regard qui parmi mon âge trie vingt années.
*
Tant de fleurs dont le nom a plus d'odeur que la réalité qui décevrait aussi nos yeux.
Je rêve. Le monde nous est , paraît-il, offert mais si peu qu'il vaut mieux lui préférer son image plus drôle à l'approche, au toucher, à la possession.
Monde fermé où j'avance en m'enrageant de plus en plus. De plus en plus triste , d'une tristesse de révolte plutôt que de résignation.
*

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