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jml
| | Envoyé lundi 13 décembre 2004 - 05h20: | |
LUDOVIC JANVIER (France)
Ludovic Janvier est né à Paris en 1934. Promeneur en tout genre, il apublié des romans, notamment Naissance et Monstre, va; des nouvelles : Brèves d’amour et En mémoire du lit; des po`mes : La mer à boire; une rêverie sur la peinture : Bientôt le soleil; et deux essais remarqués sur Samuel Beckett.
DOUCEMENT AVEC L’ANGE
Pense à tes grimaces de fou entre tes murs
À ta passion d’enfant puni pour le rien faire
À la honte de ton nom la honte de parler
À tes hurlements de rage en direction du monde
À tes longs pets les soirs de contrariété
Au désespoir de jamais réussir à être toi
À tous ces ratés queue en main bel étonné
Aux hommes évalués d’un sale œil tout rancune
À ton envie parfois de mordre en pleine chair
À tes sursauts de peur au moindre bruit dans le silence
À tes adieux de lâche aux femmes abandonnées
À tes injures en secret vers les contradicteurs
Aux bestioles massacrées à tes coups de pied au chien
À tes stations devant la glace en murmurant pauvre con
Alors doucement avec l’ange hein doucement
MORDRE ? ENCORE !
J’étais ce cannibale au fin fond de maman
Et qui vous la rongeait jusqu’au silence
Une fois dehors doucement j’ai commencé à mordre
Et maintenant qu’il s’agit de moins mourir
Avec toi par la bouche et par les dents
Quand je vais pour te mâcher tu ne veux pas
Bon je me suspends je patiente à la frontière
Je mords parce que le mot chien ne mord pas
Je mords pour creuser dans l’épaisseur présente
Pour prendre ta chaleur et ta saveur je mords
Téteur inachevé qui s’attaque
À l’impossible d’être toi et qui s’acharne
À tenir dans le temps par colère et manger
Et pour arrêter ce parfum toi qui est voyage
Impatient qui sent le gouffre au cœur de la douceur
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