   
jml
| Envoyé lundi 05 décembre 2005 - 18h07: | |
0 Des centaines de trains parallèles au départ et dans chaque train, un seul homme avec son journal éclairé. À mesure que passent les gares, leur nombre diminue et d'un train à l'autre les hommes parfois se regardent. Au moment de descendre, dans la lumière fatiguée, les derniers voyageurs, repliant leur journal, comprennent que le train vide était celui de tous. 0 Sous la pluie nocturne, interminable, les enfants rêvent d'une jungle derrière la ville, d'arbres aux larges feuilles, au vert profond, qui poussent plus haut que les immeubles, de lianes remplaçant ascenseurs et escaliers. L'éclair est un tigre qui saute à travers les persiennes et l'on entend partout le bruit de la crue. Au réveil, les arbres ont grandi imperceptiblement, la ville est grise comme hier, mais fraîche; elle ressemble un peu plus à leur rêve. 0 L'Exode et la Nuée, Gallimard |